L’avenir des forêts françaises : s’adapter au changement climatique

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D’ici 50 ans, en France, la moitié des paysages forestiers pourraient avoir changé de visage. ???? ????
La cause ? Le dérèglement climatique ???? qui entraîne un dépérissement des forêts dans des proportions jamais connues…

Renouvellement des peuplements forestiers, préservation des sols et des zones humides forestières, prévention des risques incendie…

L’appauvrissement forestier est la dégradation de l’état de santé d’une forêt occasionnant le plus souvent la mort des arbres. Il est principalement causé par le changement climatique qui provoque des sécheresses répétées et favorise les attaques de parasites comme les scolytes ou la chalarose du frêne  . En 2019, plus de 218 305 hectares de forêt publique ont été touchés par des affaiblissements. Les forêts françaises sont aussi fragilisées par des décennies d’activités sylvicoles focalisées sur la production de bois et la monoculture d’essences introduites hors de leur territoire d’origine.

Face à cette situation alarmante, il y a urgence à adapter nos pratiques forestières pour renforcer la résilience et la biodiversité des écosystèmes. Cela implique une surveillance amplifiée, une exploitation rapide des arbres malades, une hétérogénéisation des essences et une gestion multifonctionnelle de la forêt. Ces mesures visent à assurer le renouvellement des peuplements forestiers, la préservation des sols et des zones humides forestières et la prévention des risques incendie. Elles contribuent aussi à maintenir les services écosystémiques rendus par la forêt : production de bois, stockage du carbone, régulation du climat, protection contre l’érosion… La forêt française a besoin de notre attention et de notre action pour faire face aux défis du XXIe siècle.

La politique forestière en France : un équilibre à trouver entre économie, écologie et société

La politique forestière en France vise à assurer une gestion durable des bois, en conciliant les dimensions économique, environnementale et sociale. Elle repose sur quatre axes prioritaires : mettre en valeur la forêt comme source de croissance et d’emplois, conforter la gestion durable des forêts, développer la valorisation de la biomasse forestière et se mobiliser dans les démarches internationales et communautaires concernant la forêt. Toutefois, cette politique est confrontée à des défis importants, tels que le changement climatique, la pression du gibier ou la concurrence des marchés internationaux. Certains acteurs du secteur forestier dénoncent également une logique de rentabilité qui introduirait un péril la diversité biologique, le savoir-faire forestier et la transmission intergénérationnelle du patrimoine forestier. Ils appellent à une meilleure reconnaissance du rôle multifonctionnel de la forêt et à une plus grande participation des citoyens et des professionnels à l’élaboration de la politique forestière.

Les densités actuelles de grands gibiers sont-elles trop élevées ?

La chasse des grands gibiers est une activité qui passionne de nombreux Français. Selon les derniers chiffres publiés par le magazine Le Chasseur Français, plus de 800 000 sangliers, 600 000 chevreuils, 150 000 cerfs et 30 000 chamois ont été prélevés lors de la saison 2020-2021. Ces prélèvements sont en hausse pour le cerf élaphe, le daim et le cerf sika, en baisse pour le chamois et le mouflon, et stables pour le chevreuil et l’isard.

Mais ces prélèvements sont-ils suffisants pour réguler les populations de grands gibiers ? Ces espèces ne sont pas seulement appréciées par les chasseurs, elles ont aussi un impact sur les milieux naturels et agricoles. En effet, les grands gibiers consomment de la végétation et peuvent causer des dégâts aux cultures, aux forêts ou aux infrastructures. Selon une étude économique publiée dans la Revue d’Études en Agriculture et Environnement, les dommages causés par les grands gibiers en France s’élèvent à environ 60 millions d’euros par an.

Face à ce constat, quel est l’optimum collectif en termes de densité de grands gibiers ?

Il s’agit de trouver un équilibre entre les bénéfices liés à la chasse et à la présence de ces espèces (loisir, viande, biodiversité…) et les coûts liés aux dommages qu’elles occasionnent. Pour cela, il faut prendre en compte la dynamique des populations de gibier, le comportement des chasseurs et des agriculteurs, ainsi que les politiques publiques mises en place pour gérer ces ressources naturelles.

L’étude citée plus haut propose un modèle bioéconomique qui permet de comparer trois situations : l’optimum social (qui maximise le bien-être collectif), l’optimum des chasseurs sans droit de propriété sur la ressource (qui correspond à une situation de « tragédie des communs » où chacun cherche à prélever le plus possible sans se soucier des conséquences) et l’optimum des chasseurs avec droits de propriété sur la ressource (qui correspond à une situation où les chasseurs ont intérêt à gérer durablement leur territoire).

Les résultats du modèle montrent que l’optimum social implique une densité de gibier plus faible que celle observée actuellement en France. En effet, les dommages causés par les grands gibiers sont supérieurs aux bénéfices tirés de leur présence. Cela nécessite donc une augmentation des prélèvements cynégétiques pour réduire ces dommages.

(L’optimum collectif ne correspond pas à une pollution ou à un dommage nuls qui mènent à un niveau de production nul et arrêtent toute activité de la firme ‘’A’’. Il est interprété comme étant le résultat d’une conciliation entre les avantages issus de cette activité et les dommages qu’elle fait subir.)
Pour atteindre cet optimum collectif, il faut donc mettre en place des politiques économiques qui favorisent une gestion responsable du gibier par les acteurs concernés. Ces politiques peuvent passer par différents instruments tels que :

– La définition claire des droits de propriété sur le gibier ;
– La taxation ou la subvention des prélèvements cynégétiques selon qu’ils soient trop faibles ou trop élevés par rapport à l’optimum social ;
– La compensation financière ou matérielle des dommages causés par le gibier ;
– La sensibilisation et la formation des chasseurs et des agriculteurs aux bonnes pratiques cynégétiques et agricoles…

La déforestation massive : un fléau pour l’environnement et le climat

La forêt est un écosystème essentiel pour la planète. Elle abrite une biodiversité exceptionnelle, régule le cycle de l’eau, protège les sols de l’érosion et stocke du carbone. Mais elle est aussi menacée par de nombreuses activités humaines, dont la déforestation massive pour le bois de chauffage et l’alimentation des poêles à granulés. Quels sont les impacts de cette pratique sur l’environnement et le climat ? Comment y remédier ?

Le bois de chauffage et les poêles à granulés : une source d’énergie renouvelable, mais pas sans conséquences

Le chauffage au bois est souvent présenté comme une solution écologique et économique pour se chauffer. Le bois est en effet une énergie renouvelable, qui ne dépend pas des cours mondiaux et qui émet peu de gaz à effet de serre lors de sa combustion. Les poêles à granulés sont des appareils performants et peu polluants, qui utilisent des granulés fabriqués à partir de sciures et d’écorces de bois.

Mais le chauffage au bois n’est pas sans impact sur l’environnement. Il nécessite une gestion durable des forêts, qui garantit que la production de bois ne dépasse pas la capacité de régénération des arbres. Or, ce n’est pas toujours le cas dans certaines régions du monde, où la déforestation massive pour le bois de chauffage et les poêles à granulés est pratiquée sans aucun contrôle ni réglementation.

La déforestation massive : un désastre écologique et climatique

La déforestation massive entraîne la disparition d’espèces animales et végétales, la perte de services écosystémiques (régulation du climat, purification de l’air et de l’eau, fertilité des sols…), l’accroissement des risques naturels (inondations, glissements de terrain…) et la libération du carbone stocké dans les arbres.

Selon le botaniste Francis Hallé, « l’industrie du bois tue et détruit les arbres sans tenir compte des services qu’ils nous rendent ». Il dénonce une « comptabilité fallacieuse » qui ne prend pas en compte les dommages écologiques causés par les abattages ni les bénéfices que nous apportent les forêts.

La déforestation massive contribue aussi au réchauffement climatique. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), elle représente environ 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En outre, elle réduit la capacité des forêts à absorber le CO2 atmosphérique et à refroidir localement l’air par évapotranspiration.

Comment limiter la déforestation massive ?

Pour limiter la déforestation massive liée au chauffage au bois et aux poêles à granulés, il faut agir à plusieurs niveaux :

– Au niveau local, il faut sensibiliser les populations aux enjeux environnementaux et climatiques liés aux forêts, encourager les pratiques agroforestières qui associent cultures et arbres sur un même terrain, soutenir les initiatives communautaires de gestion durable des ressources forestières.
– Au niveau national, il faut renforcer les politiques publiques en matière de protection des forêts, mettre en place des systèmes de traçabilité du bois pour éviter le commerce illégal ou non durable, favoriser l’utilisation rationnelle du bois énergie en promouvant des équipements performants et adaptés aux besoins.
– Au niveau international, il faut soutenir la coopération entre pays pour lutter contre la déforestation transfrontalière, renforcer les mécanismes financiers et encourager les bonnes pratiques de gestion durable des forêts. La déforestation transfrontalière est un phénomène qui affecte plusieurs régions du monde, comme le Plateau des Guyanes en Amazonie, où l’orpaillage illégal entraîne la destruction de milliers d’hectares de forêt chaque année. Cette déforestation a des conséquences écologiques désastreuses, comme la perte de biodiversité, l’émission de gaz à effet de serre et la pollution au mercure. Elle menace aussi les droits et les moyens de subsistance des populations locales qui dépendent des écosystèmes forestiers. Pour faire face à ce défi, il est nécessaire de renforcer la coopération régionale et internationale entre les pays concernés, afin de mettre en place des actions coordonnées de surveillance, de contrôle et de répression des activités illégales. Il faut aussi soutenir le développement d’alternatives économiques durables pour les communautés locales, comme l’agroforesterie ou l’écotourisme. Enfin, il faut mobiliser davantage de ressources financières pour appuyer les efforts de conservation et de restauration des forêts dans ces zones transfrontalières. Ces ressources peuvent provenir de différents mécanismes, comme le Fonds vert pour le climat, le Fonds français pour l’environnement mondial ou le Fonds mondial pour la nature.

En conclusion, les forêts françaises sont confrontées à de nombreux défis liés au changement climatique, qui affectent leur santé et leur productivité. Pour assurer leur pérennité et leur multifonctionnalité, il est nécessaire de mettre en œuvre des actions de gestion adaptative, qui visent à renouveler les peuplements forestiers, à préserver les sols et les zones humides forestières, et à prévenir les risques incendie. Ces actions doivent s’appuyer sur une connaissance fine des écosystèmes forestiers et de leurs réponses aux perturbations climatiques, ainsi que sur une concertation entre les différents acteurs de la filière forêt-bois.

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