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Alors que mademoiselle Blue me piaille dans les oreilles comme si de rien n’était, me racontant les dernières facéties de son voisin le troll Apeine (je vous expliquerai peut-être un jour pourquoi son prénom), je m’habille avec empressement. Punaise, mais qu’ai-je donc fait pour mériter tel supplice ? Ne s’arrête-t-elle donc jamais de caqueter ?
D’un pas décidé et rageur, je descends l’escalier pour atteindre le salon du manoir, puis direction la cuisine. Elle ne me lâche pas la gourgandine. Blue a décidé de me faire ch…. non, non, restons zen la grossièreté ne me sied guère. Je suis une femme de qual…
“Putain, tu ne peux pas la fermer deux minutes que j’avale mon café, Blue !!!”
Je crois que j’ai hurlé et que mon vernis de bienséance vient d’exploser. Blue a stoppé. Ébahie, elle ne dit plus le moindre mot. Que la Déesse me pardonne, mais le matin j’aime à déjeuner en paix… Tiens, ça me rappelle quelque chose. Enfin, tout cela pour dire que sans mon café, je ne suis pas à prendre avec des pincettes, ni avec quoi que ce soit d’autre.
“Meeee !!!! Beuuuu!!! mmmm !!”
Oh non !!! Pitié, pas ça ! La demoiselle a de grosses larmes qui coulent le long de ses joues roses. Son regard est réprobateur. Je m’approche d’elle avec lenteur.
“Je suis désolée, Blue. Je ne voulais pas être désagréable, enfin pas si violemment.”
Elle se redresse hautaine avec une petite moue pincée et renifle bruyamment.
“C’est ainsi que tu présentes tes excuses, Alvy ? Ce n’est guère orthodoxe après les mots que tu viens de me dire.”
Non, mais j’hallucine. Elle me la joue pimbêche blonde vexée maintenant ? Je sais que je ne suis pas particulièrement de bonne humeur ces derniers temps, seulement il ne faudrait pas pousser mamie dans les orties. Je fronce du nez, soulève mon sourcil gauche et offre un sourire faux empli d’ironie.
“Tu voudrais peut-être que je te fasse des courbettes, que je me prosterne devant toi en usant de toutes les formules d’excuses qu’il existe dans tout l’univers ?”
Blue me toise et commence à ouvrir sa bouche sans doute pour être désagréable.
Petit claquement de doigts magique et hop !! La fée se retrouve prisonnière d’une bulle qui ne laisse passer aucun son.
“Au moins maintenant, je peux prendre mon café en paix.”
J’ouvre la fenêtre de ma cuisine en souriant. La lumière or pénètre dans ma demeure. Que j’aime cet instant calme, doux et magiq…
“Ahhh te voilà enfin debout, jeune sorcière ! Il serait temps !”
Je lève les yeux au ciel en contemplant la tête de Sétus, le dragon qui vient de passer par la fenêtre. Il faut croire qu’aujourd’hui, je ne prendrai pas mon café tranquillement. Pffffffff