Joyeaux anniversaire mon Trésor
TORI
— Tori ? Est-ce trop demandé d’avoir ton intention ?
Camille tapait du pied, impatientée de mes rêveries intempestives. Il est vrai que mon esprit avait vite tendance à partir à la dérive, surtout lorsque le sujet de celle-ci ne m’intéressait pas du tout.
— Non, excuses-moi. Tu disais ?
— Je parlais de ton anniversaire, idiote.
Je soupirais, agacée. C’était bien ce que je pensais : je me fichais de ce qu’elle me racontait. Camille voulait que l’on marque le coup pour mon dix huitième anniversaires, et moi, je voulais juste que l’on me laisse manger mes céréales tranquillement.
— Je sais à quoi tu penses Camille. Et tu sais ce que j’en pense.
Elle leva les yeux au ciel, comme elle le faisait si souvent. Camille avait des mimiques parfois très hautaines qui me faisaient rire, comme lorsqu’elle levait les yeux et repoussait ses longs cheveux blonds hors de son visage pour montrer son désaccord. La titiller dans ces retranchements était mon passe-temps favoris dans cette vie morne, avec la dégustation de mes céréales. Et si ce matin je pouvais faire les deux, je ne me privais pas.
— Mais pourquoi ? Souffla-t-elle.
— Et bien, je n’aime pas les anniversaires, ça n’a rien de joyeux quand tu y réfléchis. Tu vieillis, ta merveilleuse enfance s’éloigne doucement, et les privilèges qui vont avec… Je ne vois pas pourquoi je devrais fêter cette mauvaise chose.
Camille me regardait avec de grands yeux, complètement abasourdie. Elle devait probablement songer à l’idée de m’éclater mon bol de céréales sur la tête. C’était compréhensible, il y avait des fois où je m’énervais moi-même.
— Parfois, je ne sais pas si je dois rire où pleurer avec toi, Tori, me dit-elle en s’asseyant en face de moi.
— Tu n’as qu’à faire les deux, répondis-je la bouche pleine.
— Sérieusement, pourquoi tu n’aimes pas les anniversaires ?
Sa question me surpris. Je connaissais Camille comme étant quelqu’un de superficielle. Je ne vais pas le cacher, j’aimais ce caractère car je savais qu’entre nous, ce comportement serai pris à la rigolade, le sérieux et les confessions n’auraient donc pas leur place. Pourtant, pour la première fois, Camille ne s’en doutait probablement pas, mais elle venait de me poser une question sérieuse et qui exigeait une réponse de ma part, très personnelle.
— À sept ans, j’ai été à un anniversaire d’une petite peste qui me pourrissait la vie à l’école. J’ai failli la blesser et détruire son salon, avouais-je sans mentir, et c’est un souvenir que je préfère oublier.
Camille me lorgna une seconde, ne sachant pas comment réagir. Puis elle vit mon petit sourire et se mit à rire, de soulagement, je crois. Elle ne me croyait pas, et heureusement.
— T’es drôle, toi, elle me tapa dans le dos amicalement et j’avalais mes céréales de travers.
On discuta un moment puis le téléphone se mit à sonner, je me levai péniblement et découvris ma mère au bout du fil.
« — Ma puce, je suis au magasin et je me demandais quel gâteau te ferais le plus plaisir pour demain. Une Forêt Noire ou une Tropézienne ? »
Ma mère était adorable, elle savait que ces deux gâteaux étaient mes préférés. Je réfléchissais une seconde et vis Camille déguster mes céréales lors de mon absence.
— Arrête de te goinfrer toi, recrache !
Camille sursauta et reposa le bol. Plus coupable d’avoir flanché sur son régime plutôt que d’avoir piqué dans ma nourriture.
« — Quoi ? »
— Je ne parle pas à toi maman. Et tu n’as qu’à prendre la Tropézienne.
« — Tu sais que tante Gloria n’aime pas trop cette pâtisserie mon Trésor »
— Une raison de plus, maugréais-je.
« — Ne sois pas si véhémente avec ta tante, Tori, se fâcha ma mère. »
Tante Gloria était une vilaine femme, insupportable. Elle ne me portait pas dans son cœur, et c’était réciproque. Pourtant, d’aussi loin que je puisse me souvenir, il n’y avait pas de réelles raisons, juste une haine mutuelle qui s’était tissée entre nous. Et de même pour mes grands-parents paternels. Cependant, ils ont toujours eu la bonté de venir à chacun de mes anniversaires et de me ramener des cadeaux plus loufoques et inattendus les uns que les autres, chaque année. C’était notamment grâce à eux qu’il y avait un peu de piment lors de ces soirées, alors parfois, je m’amusais un peu à les titiller et ma mère n’était pas toujours d’accord avec ça.
— T’en fais pas, je serais sage. Comme une image, souriais-je.
« — Oui, oui, c’est ça. Je te connais par cœur Tori Blake. »
— Bon, je passe sous un tunnel maman. Bisous, oui, non, d’accord, allé, oui, bisous, bisous !
Je raccrochais en soufflant de soulagement.
— Je ne sais pas ce que tu as fait à ta tante pour qu’elle te haïsse ainsi, commenta Camille les yeux rivés sur son téléphone.
— Tu as des supers pouvoirs ou quoi ? dis-je, étonnée qu’elle ait su l’identité de la personne dont nous parlions.
— Non, j’ai juste deviné que tu parlais d’elle. Tu prends toujours cet air renfrogné quand tu parles d’elle.
Elle essaya de m’imiter en plissant les yeux et en grognant comme une méchante hyène.
— Je ne prends pas cet air renfrogné, et puis je n’ai absolument rien fais pour qu’elle me déteste ! Me défendais-je, je n’ai fait qu’exister.
Camille leva les yeux. Encore une fois. Soudain, son expression se figea puis une seconde plus tard, elle se précipita vers moi en me montrant son téléphone. Puis je remarquais que ce n’était pas le sien qu’elle utilisait depuis plus de dix minutes, mais bien le mien.
— Mais merde, Camille ! Arrête de fouiller mon téléphone sans arrêts !
— Tais-toi et regarde ! Conrad t’a envoyé un message, c’est ta chance.
— Qu’est-ce que tu racontes ?
Je lui pris des mains et vis qu’effectivement Conrad m’avait invité au cinéma pour mon anniversaire. Ça me mettait mal à l’aise.
— Conrad est un ami, Camille. Ça s’arrête là.
— Mais pourquoi ? Sa voix était montée soudainement dans les aigus. Il est fou de toi, malheureuse ! Puis super mignon, je suis sûr que vous iriez bien ensemble.
J’avais, depuis quelques mois, bien vu que Conrad se pliait en quatre pour moi. Je savais qu’il m’aimait bien, mais je jouais l’idiote aveugle pour ne pas lui dire en face que je ne ressentais absolument rien pour lui. C’était vraiment pathétique de ma part.
— Je vais lui dire que nous y allons tous ensemble demain soir, pour mon anniversaire, capitulais-je après une minute de réflexion.
— Mais non, t’es folle ! Hurla Camille en tentant de me reprendre mon téléphone.
Heureusement que j’avais de bons réflexes et je courus hors de la cuisine, Camille à mes talons. J’écrivais mon message en escaladant les escaliers puis envoyais la bombe.
— Envoyé ! Levais-je les bras, victorieuse.
— Mais quelle idiote… Soupira mon amie, essoufflée comme si elle avait couru le marathon.
Comme je m’y attendais, cette journée était un cauchemar.
Tante Gloria me haïssait toujours autant que les années précédentes et m’avait offert des crayons de couleurs que mes grands-parents avaient complété avec une ramette de feuille en papier A4, autant dire que la situation était comique. C’était une petite femme ronde aux cheveux roux coupés courts, et ses petits yeux verts inexpressifs qui me fusillaient à chaque fois qu’ils atteignaient ma hauteur. Tandis qu’elle me souhaitait un joyeux anniversaire, je lui répondis en souriant :
— Merci tante Gloria !
Sachant très bien qu’elle détestait que je l’appelle ainsi, sa moue de dégoût ne me fit que plus sourire.
Conrad avait été déçu de voir que j’avais invité nos amis à notre « rendez-vous » au cinéma. Mais ce n’est pas comme si cette situation m’enchantait. Effectivement, passer une après-midi avec Camille était réalisable, mais ajouter Conrad et Carla à l’équation résultait une soirée difficilement appréciable pour ma part. Pour une raison simple : je n’étais pas une personne à l’aise en groupe. Et puis Conrad était un sale type lorsqu’on le connaissait mieux. Plus d’une fois, il avait joué de ses charmes juste pour que l’attention tourne vers lui, il avait un réel problème d’infériorité et se devait de le régler en agissant comme un con. Tandis que Carla, c’était une autre affaire. En effet, elle était la jeune fille la plus timide que je connaisse, jamais elle ne pipait un mot, une vraie tombe. Cependant, je pensais avoir un don pour lire à travers les personnes, et je voyais clair dans son jeu, elle était jalouse. Carla voulait de l’attention et être une personne qu’elle n’était pas. Puis surtout, elle était amoureuse de Conrad.
— Tu peux apporter ça dans la cuisine s’il te plaît, Tori ? Me demanda une amie de ma mère en me souriant.
Elle me tendit une pile d’assiettes vides tandis qu’elle tentait de donner à manger à la cuillère à son fils. Je m’exécutais sagement cependant, lorsque je passai dans le couloir, des chuchotis venant de la salle de bain vinrent jusqu’à mes petites oreilles de fouineuse. Alors, prise d’une soudaine curiosité, je collai mon oreille contre la porte et fus à moitié étonnée d’entendre la voix insupportable de tante Gloria puis celle de mon père.
— Tu vas me dire que cet homme vous ment ? Alors qu’il ne fait que vous prouver la vérité depuis des années. Sa place n’est pas ici, râlait-elle comme une enfant capricieuse.
— Gloria, on ne le connaît pas, comment veux-tu qu’on le croit sur parole. C’est de la folie !
— Mais tu as vu de quoi elle est capable, Thérésa l’a vu de ces propres yeux, elle n’est pas comme nous, Chris.
Je levais les sourcils, ils parlaient de moi, j’en étais certaine pourtant, je ne voyais pas où mon père et sa sœur voulaient en venir. Je savais que j’avais été adoptée, ça n’avait jamais été un secret et j’aimais mes parents adoptifs comme des enfants aimaient leurs parents biologiques : fort et infiniment. Cependant, je ne comprenais pas pourquoi tante Gloria en faisait tout un plat, surtout au bout de dix-huit ans. Et qui était cet homme inconnu ?
— Elle est ma fille, Gloria. Que tu le veuilles ou non, qu’elle vient d’ici ou de la planète mars, je l’aimerai de tout mon cœur. Alors cesse de te foutre de moi. Je ne vais pas la chasser de sa propre maison !
Mon cœur se gonfla d’amour envers mon père qui avait bien mouché tante Gloria, je n’étais peut-être pas de son sang, pourtant, nous avons bien en commun notre caractère.
— Fais comme tu veux, Chris. Ce n’est pas mon problème après tout, souffla-t-elle, mais elle n’apportera rien de bon.
— Tu crois vraiment que je vais la laisser partir, elle n’a que dix-sept ans !
— Dix-huit, ce n’est plus ta petite fille chérie.
Gloria pressa la poignée derrière la porte et, prise de panique, je me précipitai dans la cuisine avec mes assiettes et fit tout tomber sur le sol en me prenant le coin du bar sur la hanche. Mon père sortit à son tour, alerté par le bruit puis vint vers moi pour m’aider.
— Dix-huit ans et toujours autant maladroite, plaisanta mon père.
— Il y a des choses qui ne changeront jamais, répliquais-je.
Mon père ne ressemblait pas à du tout à sa sœur, mis à part la couleur rousse de ses cheveux. Il était grand et on pouvait lire à travers ses yeux verts n’importe qu’elle émotion fugace, j’étais plutôt douée dans cet exercice. Alors que nous finîmes de nettoyer le bazar que j’avais créé, mon père se mit à me prendre dans ses bras. Surprise, je ne fis aucun geste.
— Tu grandis si vite mon Trésor, tu es une femme dorénavant, se rendit-il compte seulement maintenant et ça me fit sourire.
— Je te rassure, pour moi aussi, c’est triste.
— De toute façon, même à quarante-deux ans, tu resteras ma petite fille.
Je me mis à rire mais je sentais réellement mon père ému, ça me touchais énormément.
La journée se terminait et les invités diminuaient. Mes grands-parents et tante Gloria étaient partis à toute vitesse, comme si la peste habitait cette maison, en sachant que j’étais la source de cette bactérie. Je n’avouais jamais que leur non acceptation de ma personne dans la famille me faisait mal, dans le fond, je ne voulais qu’être une fille normale enfin, une femme ? C’était aussi étrange, de m’appeler comme telle. Je me sentais si jeune et je l’étais, néanmoins je n’arrivais pas à me voir ainsi, comme une femme. Je n’avais rien vu à cette âge, rien appris et rien compris. Le terme de Femme n’était pas anodin pour moi, on devait le comprendre. Et par là, je voulais dire : vivre tout simplement. A dix-huit ans, nous n’avons pas vécus, nous sommes juste des enfants naïfs lâchés dans la nature. Je n’étais pas une femme, ni un homme, ni une petite fille ou un petit garçon, j’étais un humain à en devenir, l’entre deux.
J’aidais à ranger lorsque la sonnette retentit, c’était Camille et Conrad. Je fis une moue d’excuse à mes parents alors qu’ils devaient nettoyer le reste sans moi. Ils rirent et me firent sortir de la maison avec un coup de pied aux fesses.
— Enfin, souffla Conrad en reposant sa casquette sur sa tête alors que nous étions en pleine nuit.
Je fis mine de regarder le ciel et d’être éblouie en plissant les yeux puis en plaçant ma main sur mon front. Conrad pouffa et me donna une tape sur l’épaule en saisissant que je me moquais de lui.
— Ou est Carla ? Les questionnai-je.
— Elle préfère nous rejoindre au cinéma, Camille se mit à hausser les épaules en rentrant dans sa voiture.
Je me mis sur la place passager tandis que Conrad s’installait à l’arrière. La voiture de Camille était plutôt étroite et le jeune homme dû également se frayer un passage un travers la masse de désordre présent sur la banquette arrière. Déjà qu’il était costaud, Conrad était un peu le stéréotype de la beauté masculine avec ces cheveux bruns rasé de près, de beaux yeux noisettes et une mâchoire carré protégé par sa barbe de trois jours. Malgré sa carrure proéminente, il était de petite taille. Je pouvais comprendre que Carla avait eu le béguin pour lui, un vrai petit Casanova, mais très peu pour moi. Je ne connaissais pas vraiment sa famille mais je le savais aisé, il avait peu d’estime pour ceux qui n’avait pas eu le prestige de naître dans la bonne famille, selon lui. Cependant, j’avais l’impression que parfois, j’étais l’exception à la règle. En effet, il avait l’habitude de me ménager et d’être « gentil » avec moi. Enfin, à sa façon.
— Comment ça s’est passé ? Demanda Camille en regardant les rues de Chicago défiler sous ses yeux, la radio en fond qui passait une musique populaire.
Elle faisait évidemment référence à « Javotte ». Camille avait trouvé cela drôle de comparer ma tante Gloria à l’une des sœurs de Cendrillon.
— Ça a été, elle a été sage.
J’évitais soigneusement de parler de l’épisode d’espionnage qui m’avais permis d’entendre quelques détails croustillants. D’ailleurs cela n’avait aucun sens, je pouvais tourner et retourner cette discussion des dizaines de fois dans mon esprit sans y comprendre un seul mot. C’était une sacrée énigme et têtue comme je l’étais, j’allais leur demander des explications à mon retour.
— Elle m’a offert des feuilles, aussi.
— Des feuilles ? A rouler ? S’étonna Conrad qui ne connaissait pas ma tante.
— Non, des feuilles pour écrire, riais-je.
— Oh super ! Si tu en a pas besoin, tu pourras me les passer, pour les cours ? Demanda Camille et j’acceptais, heureuse que ce cadeau ait pu fait plaisir à quelqu’un.
— C’est nul comme cadeau, maugréa Conrad à l’arrière.
— Eh ! C’est le geste qui compte, Conrad. T’es juste un petit pourri gâté toi, c’est pas pareil.
Il me fit son plus beau doigt tandis que Camille et moi explosions de rire.
Carla attendait sur les marches du cinéma. Elle se mit à sourire lorsque nous la rejoignions. Carla était jolie avec son petit nez retroussé et ses cheveux bruns épais qui lui tombaient sur le front, juste au dessus de ses lunettes rondes. Elle était petite et je la dépassais de quelques centimètres. Choisir un film avait toujours été difficile, entre les cris et les envies de chacun, nous mettre d’accord était compliqué. Étrangement, cette fois-ci nous étions tous sur la même longueur d’onde et un film d’action fut choisis à l’unanimité. En rentrant dans la salle, je soufflais et me levais.
— Tu vas ou ? Demanda Conrad.
— T’es de la police ou quoi ? Rétorqua Camille en enlevant son long manteau noir.
Je levai les yeux au ciel en souriant. Camille qui voulait soi-disant me caser avec lui, ne lui facilitais pas la tâche.
— Me chercher à manger, je reviens toute suite.
Je me précipitais avant que Conrad n’ait eu le temps de vouloir m’accompagner et me rendit à l’extérieur de la salle, en quête de nourriture.
Mes pop-corn tout chaud faillirent me glisser des mains tandis que je me prenais les pieds sur un plis de moquette. Un jeune homme les rattrapait, in extremis de la catastrophe.
— Merci beaucoup ! M’exclamais-je, vraiment soulagée. Ils risquaient une mort certaine, vous êtes leurs héros, me mis-je à rire.
— Pas de quoi, se moqua-t-il à moitié et je m’éloignais après lui avoir fais un clin d’œil, amusée.
C’est qu’il était mignon avec ses cheveux mi-long et ses yeux en forme d’amande. C’était étrange, mais il avait cet air de sortir d’un autre monde.
— Attend ! Tu as fais tomber ça.
Alors que je me retournais, mon téléphone portable était entre ses doigts. Je fronçais les sourcils, sûr et certaine de ne pas l’avoir entendu s’écraser sur le sol. Je m’approchais, et constatais qu’il faisait bien deux têtes de plus que moi.
— Merci ? Dis-je, méfiante.
— Grégoire, mais tu peux m’appeler Greg.
— Et bien, merci mais je ne me souviens pas de l’avoir entendu tomber.
Je lui pris des mains rapidement, ce qui avait eu le mérite de lui faire faire apparaître un léger sourire.
— Bonne soirée, Greg.
Tandis que je m’avançais vers la salle, j’entendis soudainement :
— Bonne soirée, Tori.
Ni une ni deux, je me retournai, le cœur battant la chamade. Qu’avait-il dit ? Mais Greg avait déjà disparu, volatilisé. Ce qui avait eu le don de m’effrayer complètement. Comment connaissait-il mon prénom ? Pourquoi m’avait-il volé mon téléphone pour me le rendre ensuite ? Mon souffle se fit erratique, d’une main tremblante je l’allumais, mon fond d’écran apparu, c’était mon chat qui dormait sur la tête de Camille, elle même profondément endormie ; mais rien n’avait changé, mis à part, peut être…
— Tori, qu’est ce que tu fais ?
Conrad me fit sursauter.
— Oh, rien.
Je souris à Conrad alors qu’il fronçait les sourcils à ma rencontre.
— Viens, le film va commencer, dis-je comme si de rien était.
J’adore ces retournements de situation en fin de chapitre.
Très bien écrit et passionnant!
La coïncidence qui veut que l’un de tes personnages ait le même prénom que l’un des mien, m’a fait sourire. J’aime bien ta plume, vraiment.
Intéressant. Qui est ce mystérieux Greg !