C’est ainsi que Louis découvrit sa toute première passion : la chasse. Au début il ne s’agissait que de repérage, trouver un lapin ou un oiseau, chercher ses traces dans la terre humide, et puis rentrer pour le déjeuner. Louis s’avéra être un excellent élève dans la discipline. En quelques mois, il apprit avec une rapidité déconcertante, et bientôt se fut lui qui donnait les indications. Frédéric, non sans fierté, racontait les exploits de son fils à chaque repas. Le garçon baissait timidement la tête, ne comprenant pas vraiment le luxe d’avoir une si bonne oreille. Un jour, il embarqua sa sœur. Andréa avait alors un an. Non seulement ils ne virent pas un seul animal ce matin-là, mais la petite fille s’échappa et il fallut près de trois heures pour la retrouver. Marie fit promettre de ne plus jamais la laisser sans surveillance, et de toute façon Frédéric refusa catégoriquement de recommencer l’expérience. Désormais Andréa resterait sagement à la maison. Il n’en fallu pas plus à la jeune fille pour redoubler d’amour et d’admiration envers son grand-frère qu’elle couvrait de câlins à chaque retour. Louis apprit également à dessiner et noircit peu à peu de son carnet les animaux qui l’entouraient. Dans sa chambre, on retira les petites voitures pour des figurines. Il se fabriqua à partir de carton une forêt à laquelle il ajouta toutes sortes d’espèces. Il emprunta une petite poupée de cire à sa sœur, et on les perdit dans un monde auquel les adultes n’ont plus accès.
6) C’est ainsi que Louis découvrit…
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