L’eau caresse langoureusement le sable fin.
Au firmament la blonde et pleine lune,
Baigne de sa vive lumière les vieux pins,
Puis accueille ses filles une à une.
Soudain, l’eau se fige dans un miroir sacré reflétant les cieux.
La nature sombre lentement dans le silence,
Le vent revêt ses habits de mage.
Nul doute, le spectacle s’avance,
Les arbres font frissonner leurs feuillages.
Alors, chaque vie présente sur la rive ouvre grand les yeux.
Le grondement sourd retentit au loin
Prémices d’une symphonie théâtrale
Dont les rouages vérifiés avec soin
Sont source d’admiration ancestrale
Le spectacle commence, ses acteurs en sont joyeux
Le vent dans les denses ramures amorce la chorale
Les danseuses éblouissantes font leur apparition
Et sur le lac frissonnant, entament leur danse
Avec belle souplesse et très grande aisance
Leur vive et subite lumière avive les réactions
Les témoins se pâment face à ce spectacle musical
La nature émue répond à cet orchestre merveilleux
Les arbres frissonnent et chantonnent,
Les étoiles apeurées et émerveillées
Cachées derrière leur immense voile sombre
Ne peuvent s’empêcher, lors de la pénombre
De jeter un œil à cette bruyante veillée
Alors qu’en meneur le roulement tonne.
Mais chaque spectacle a une fin, même offert des dieux
Les acteurs lentement se retirent
Dans une éclatante dernière danse
Afin de laisser dans les cœurs
De quoi chasser les peurs,
Admettre notre grande chance
Et en toute honnêteté le dire.
Le calme est finalement revenu,
Les étoiles et la Lune réapparues,
Et en moi nait l’espoir
Un tel orage, un jour, revoir
Avant d’être trop vieux.