Le Cercle des Dieux

6 mins

Le cercle des dieux – ou encore – La désertitude de l’homme riche – ou encore – No church in the wild – ou encore – L’enfer est une route (je m’appelle Zeus)

– Extrait

Après ma défenestration je passai par Pigalle, où je fis quelques achats. En rentrant chez moi, le long du trajet, je verrouillai ma carcasse de l’intérieur, convoquant le peu d’énergie qu’il me restait afin de rendre mon cœur hermétique aux sentiments. Je devais enfermer en moi cette colère, celle que je ressentais à son sujet, pour la conserver précieusement, tel un trésor. La colère serait mon seul outil au début, j’aurais besoin d’elle. Ensuite seulement, il me faudrait de l’amour, du moins… Si j’étais encore capable de ressentir ce sentiment.
 Chez moi, je préparai l’installation sur le faux parquet. Une fois fait, je la recouvris d’un drap et allai prendre une douche. J’avais entrepris de me faire un café lorsqu’elle arriva – il me sembla reconnaître son claquement spécifique de la porte d’immeuble. Plus aucun doute ne fut possible lorsque son pas léger me parvint dans l’escalier. Prévisibles furent ses trois petits coups, tout faibles, contre la porte d’entrée. Je lui ouvris. Elle portait des yeux tristes, une mine décomposée. « Nous parlerons après » lui dis-je, et à peine entrée, je dégrafai le bouton de son jean et l’enlevai, ainsi que sa culotte. Sans prendre la peine de m’occuper de sa veste ou du reste, je l’allongeai sur le lit, descendis ma bouche dans l’axe de son nombril jusqu’entre ses cuisses maintenues par mes mains écartées, et je la léchai. Mais au strict minimum, et au plus efficace. Après un moment je la sentis se détendre, je glissai la langue à l’intérieur de sa fente, afin de vérifier. M’y attendait un territoire humide, elle était prête. Je la relevai et enlevai le drap au sol ; quand elle découvrit ce qui se dissimulait dessous, elle murmura, ” merde, c’est quoi ce truc…”, je l’assis sur l’appareil. Je fis entrer la bite mécanique en elle, le plus délicatement possible. Elle réagit d’un simple “oh” quand j’allumai la machine réglée en mode vibreur. Lorsque je posai mes mains sur ses épaules et appuyai dessus afin qu’elle se prenne toute la longueur, elle s’enfonça sur le god, jusqu’à la garde, et jouit aussitôt. Sa rapidité m’étonna, me prit de court, je fis tomber mon jean et plaçai ma queue aussitôt dans sa bouche. Nous restâmes ainsi, l’instant fut calme et doux, ponctué uniquement par ses gémissements étouffés… Je réalisai cette nuit ce en quoi j’étais bon, avant. Ce que j’avais été amené à faire, parfois, pour atteindre mes objectifs. Mais la grande différence, elle, je l’aimais. Et cet amour rendait l’ensemble excitant. Sans jouir, je sentis mon sperme couler au goutte à goutte avec régularité sur le plat de sa langue. Lorsque cela arrivait, elle gémissait plus fort. Mon sentiment menaçait de chasser ma colère contre elle, il était possible que je perde le contrôle, et ensuite quoi ? Me laisser aller à lui faire l’amour, puis des reproches, et nous nous quitterions là-dessus ? Il ne fallait pas, l’enjeu était énorme. C’est la raison pour laquelle, à contrecœur et avec déchirement, je m’arrachai de sa bouche dans un “ploc”. Je bandais plus dur que jamais auparavant. A m’en faire mal. Résolu à poursuivre la première étape de mon plan, je me plaçai derrière elle et relevai son bassin suffisamment pour la désempaler du god, mais pas complètement. Je la maintins ainsi, laissant la machine vibrer à son entrée dans le but de nourrir un nouveau désir de jouissance, puis je la secourrai in-extremis, et l’arrachai à cet endroit, complètement. A la place du god, ce sont mes doigts qui la pénétrèrent, afin de récupérer un peu de son foutre glissant. Puis je l’assis de nouveau sur l’appareil, mais au bord seulement. J’écartai maintenant ses fesses, fit entrer un index, puis un deuxième doigt… Puis trois. Quand elle menaça de jouir de nouveau, je les retirai précipitamment. Un second orgasme si proche du premier aurait été de trop. Le god à l’entrée de son ventre, j’enfilai un préservatif, puis plaçai le bout de ma queue contre ses fesses – je poussai pour passer le gland. La légère douleur l’éloigna un temps de l’orgasme, une bonne chose. Alors commença le long processus d’enculement. Elle se démena, se tordit à la façon d’une contorsionniste afin d’enlever le haut de ses vêtements – elle avait chaud, elle était brûlante. Mon gland enfin en elle, je poussai lentement, par millimètres au début, puis par centimètres entiers – et son corps m’aidait dans cette tâche, mue par une volonté sexuelle qui dépassait sa raison, je sentais son cul s’ouvrir pour me livrer passage, tandis que son bassin, imperceptiblement, se rapprochait du mien. Arrivés à la moitié de ma queue, quand l’opération sembla bien engagée, j’appuyai très légèrement sur ses épaules afin qu’elle s’incline devant la gravité. Et elle s’enfonça plus profondément sur le god. Enfin, j’arrivai au bout, ma queue entièrement dans son cul, simultanément à la queue vibrante et mécanique de la machine enfichée au fond de son ventre. Ses espaces intérieurs remplis et au-delà, jamais une femme ne devint plus étroite que celle-là… Je la possédai corps et âme, enfin, et jusqu’à la gorge ! Il ne fut pas nécessaire que je baise son cul plus avant – même si nous l’avions déjà fait, quand le plaisir rendait les précautions superflues et la douleur étrangère à nos Mondes, alors que je la poignardais de mon membre de toutes mes forces en la baisant par le cul comme s’il s’agissait de son ventre… Non, il me suffit de rester en elle, tout au fond, et ressentir les vibrations du god résonner en travers son ventre jusque dans ma queue, et attendre patiemment – en réalité très peu de temps, sa jouissance survint sans crier gare, en hurlant. Je pliai bagages le plus doucement possible, l’opération de retrait de mes armées étant plus délicate que l’assaut mené contre son pays. Malgré mes égards, je ne pus éviter qu’elle ressente une minuscule douleur. Mon asservissement étant la seule chose qui la maintenait assise, et désormais libérée de mon joug, elle menaçait de s’effondrer. J’arrachai précipitamment la capote la jetai, avec elle je n’en avais pas terminé ; le temps de la saisir par les épaules, très délicatement, je fis le tour et me plaçai devant. Je l’empalai encore sur le god, et plaçai ma queue une nouvelle fois au fond de sa gorge. Je trouvai la télécommande sur le sol et enclenchai la machine, mais fini les vibrations, désormais, le god s’activait sur un mode de pilonnage intensif, sans concession, et à la vitesse maximum – du moins l’imaginai-je, puisqu’il demeurait invisible à l’intérieur de son ventre.
 Elle ne fit plus aucun bruit, rien. Je la maintenais dessus et dieu seul sait comment elle tenait encore, et je la baisais par la bouche, parfois fort, parfois lentement… Je plaçai un testicule sur sa langue, de nouveau ma queue, que je retirai uniquement quand il devenait impératif pour elle de respirer un peu. Puis je la fourrageais de nouveau, et elle demeurait là tout ce temps, absente, comme morte, les yeux mis-clos et les bras ballants. Elle s’était perdue à un point se situant bien au-delà de la jouissance. Je continuai d’utiliser sa bouche selon mon plaisir quand soudain, elle mobilisa ses dernières forces, m’écarta faiblement, et se souleva du god. Elle jouit en silence, hormis des flots violents d’une eau clair qui jaillirent de son sexe et éclaboussèrent la machine avec force. Cette vision me fit partir dans l’instant, et jamais je n’avais explosé en autant de quantité. J’éjaculai un déluge de foutre qui vint la gifler. Et rien n’était plus en rapport avec la colère, non. Plus maintenant.

Finie, je l’arrachai au sol encore tremblante et l’aidai à faire les deux mètres qui nous séparaient du lit. Je l’allongeai. Afin de vérifier, je saisis son poignet fin et le portai à mes lèvres, puis laissai retomber son bras inerte, sans force. Je m’assis sur son ventre pour l’admirer. Éclairée par la seule braise de mes yeux, je contemplais ses cheveux collés de transpiration, plus son visage, et son buste, maculés par mon foutre. Jamais elle ne m’avait paru plus belle.
Elle me dit,
– Je suis désolée…
– Ne le sois pas. Rien ne fut de ta faute. Il s’agissait d’une violence qui m’était destiné. Et une violence d’une très faible intensité, comparée à toutes celles que j’ai pu infliger. Nous sommes arrivés à l’instant sacré, tu te souviens ? Demande-moi ce que tu veux. Quelle est la nature des trous noirs, ou la réalité du temps ? Comment transformer le plomb en or ? A quoi rêvent les étoiles dans leur infini glacé, ou demande-moi combien d’enfants viendrons à naître ce soir, ou combien mourront ? Demande-moi ce que tu veux, n’importe. Et je te le révélerai.
– Est-ce que tu es… Le Diable ?

Je ne pus m’empêcher de rire.
– Le Diable ? Non ! Il n’existe pas. Du moins… En considérant ce qui réside dans le cœur des hommes en ce Monde, l’existence du Diable serait superflue.
– Mais tes yeux…
– Je suis un Roi parmi les Rois. Ceci étant, je suis aussi l’esclave le plus faible qui soit, car enchaîné au devenir de l’humanité.
– Que s’est-il passé ?
– Ce soir ? J’ai réalisé l’un de tes désirs les plus innocents. Par colère contre toi, autant que par amour. Tu voulais être baisée à mort, hé bien, c’est chose faite. Et je tiens à m’excuser pour l’utilisation de cette machine vulgaire. J’aurais pu y arriver sans, sauf que plus tôt, dans la soirée, je fus défenestré d’un cinquième étage, et c’est très fatiguant. Même pour moi.
– Tu es quoi, alors ?
– Un homme. Du moins, c’est cela que je fus. Mais… Tu sais, ce vieil enfoiré m’a mis le grappin dessus. Et il m’a changé. Pas en bien. Désormais, je suis le vaisseau des dieux. Le dieu du désir, tout d’abord. Puis de Celui qui Voit les Probabilités.
– Les probabilités ?
– Les futurs possibles. Alors, dis-moi. Quel mystère de l’univers souhaites-tu que je te révèle ?
– Est-ce que tu m’aimes ?
– Sérieusement ? J’ai proposé de t’expliquer comment changer le plomb en or, mais toi…
– Tu m’aimes, oui ou non ?
– Oui, je t’aime. Mais ce n’est pas important. Car… Tu mourras dès le levé du jour.

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