- Chapitre 1: Braconnage
Je m’appelle Teddy et à l’heure où je vous parle, je suis mort.
Quand j’étais encore sur terre, j’étais un rat. Oui, cet animal moche et répugnant. Mais avant de me juger, écoutez au moin ma terrible histoire, qui est malheureusement celle de milliers de misérables rats…
J’avais une femme et deux enfants; Ma femme s’appelait Mirabelle, mon fils Ficus (la plante préférée de la mère de Mirabelle), et ma fille Victorya (Victorya avec un “Y” signifie victoire).
Tout allait pour le mieux, et je n’aurais jamais pu imaginer que notre vie aurait pu changer en si peu de temps;
Ça s’est produit le 18 mars: je m’en souviens comme si c’était hier. Il était midi, et nous nous apprêtions à fêter l’anniversaire de Victorya autour de son gateau d’anniversaire constitué de pomme, de noix et de légumes (Son gâteau préféré). Mirabelle apporta le gâteau à table. Quand elle voulut aller chercher les cadeaux dehors (bien cachés dans la forêt), on l’entendit crier…
Les enfants commencèrent à s’inquiéter et je courus dehors pour voir ce qu’il s’était passé. Mes yeux s’écarquillèrent et je tremblais de tous mes membres.
Mirabelle était dans une boite pas plus grande qu’une bouteille et devant moi se dressait un énorme camion ouvert à l’arrière, et remplit de boîtes comme celle de Mirabelle.
Je ne savais vraiment pas quoi faire…
Mirabelle me demanda, en sanglots, que je reste avec les enfants. Je n’eus même pas le temps de répondre qu’un homme vêtu d’une blouse blanche arriva vers moi, un filet à la main, et m’attrapa… Je m’endormis aussitôt.
Quand je me réveillai, mes souvenirs étaient vagues… Après un bon quart d’heure je me souvenais déjà de tout ce qu’il s’était produit. Inquiet, j’appelais ma femme, mes enfants…en vain. J’étais désormais dans le camion, dans le noir, entouré des autres centaines de rats qui habitaient dans la forêt, et qui essayaient, eux aussi, de retrouver leurs familles… Mais avec tout ce vacarme, impossible de s’entendre.
Au bout de plus de dix heures de route (au moins), on vit enfin les portes du camion s’ouvrir. Des gens nous prirent, un par un, boîte par boîte, et nous emmènerent à l’intérieur d’un bâtiment assez lumineux.
Ils nous jetèrent dans une sorte de Tupperware en plastique de 50cm³; ils retournaient nos boîtes dans les Tupperwares en laissant tomber nos corps fragiles, ainsi que notre dignité. Enfin… elle, on l’a perdue depuis longtemps avec toutes ces rumeurs qu’on a chez les êtres humains.
En plus de ça, ils laissaient nos excréments tomber dans la boîte, avec l’odeur insupportable..Je savais que les humains étaient horribles, mais à ce point là… Enfin bon.
Dans chaques Tupperware de l’étagère (environ neuf boîtes par étagère, sachant qu’il y a trois étagères), il y avait une dizaine de rats, et ils changeaient la litière (environ) toutes les semaines. Pour dix rats par boîtes, je peux vous dire que ça se salit vite !
Donc déjà, l’hygiène, c’était pas ça.
J’ai eu quand même la chance de trouver mon voisin de terrier Toucan, et la fille de mon cousin, Plagia. Je n’étais pas tout seul, mais je m’inquiétais tellement pour ma femme et mes enfants…
La première semaine, tout s’est à peu près bien passé : on mangeait comme il fallait (quelques croquettes de légumes par jour), et malgré le manque d’espace, j’ai réussi à m’amuser et à me changer les idées grâce à Toucan, et je gardais Plagia, qui voulait retrouver ses parents.
Mais dès la deuxième semaine entamée, les “blouses blanches“, comme on les appelait, commencèrent à marcher de plus en plus vite ; ils accélèraient le rythme de leurs routines et ils déplaçaient des meubles :
Une table blanche fut installée au milieu de notre pièce et des chariots remplis de petits objets en verre furent placés à côté de la fenêtre. On sentait que quelque chose se préparait à arriver.
Quelques jours après cela, une blouse blanche rentra dans notre pièce et attrapa l’un d’entre nous : c’était le début de lourds problèmes.
…lourds problèmes que l’on découvrira dans une probable suite !