Consigne : Créer un texte à partir d’une phrase choisie au hasard dans un roman.
Livre choisi : Et après, de Guillaume Musso
Les choses auraient pu être si différentes avec elle s’il n’y avait pas eu tout ça : l’argent, la différence de milieu social, le besoin de se surpasser pour montrer qu’il la méritait. Il avait su tout de suite que les choses seraient compliquées, dès leur première rencontre, dès que son regard s’est posé sur elle pour la première fois. Sa confiance en elle l’avait ébloui, faisant contraste avec sa méfiance à son égard. Il avait saisi la complexité de sa personnalité, et c’est peut-être ce qui lui a plu justement. Elle ne ressemblait pas aux filles qu’il avait connu jusqu’ici, ces filles qu’il déchiffrait facilement, dans lesquelles il lisait comme dans un livre ouvert. Avec Clarisse, il avait l’impression de commencer le livre au milieu, il était perdu, intrigué.
Il savait qu’ils ne venaient pas du même milieu, mais après avoir réussi à s’intégrer dans la vie parisienne, cela ne lui semblait pas être un obstacle de taille. Clarisse avant grandi aisément, avec des parents présents. Son père, malgré son travail prenant, était présent à chaque anniversaire, chaque noël, chaque kermesse d’école. Sa mère quant à elle avait abandonné sa carrière pour s’occuper de ses deux filles. Contrairement à lui, elle s’était toujours sentie aimée et importante. Lui était cet enfant abandonné par son père, sans aucune explication. Cet enfant qui, malgré l’amour inconditionnel de sa mère, ne s’était jamais senti assez bien pour que son père revienne. Elle avait grandi face à la tour Eiffel, dans un somptueux appartement, lui dans une vielle maison perdue dans la campagne. Elle avait pu faire les études qu’elle voulait, encouragée par ses parents et sa grande sœur. Il avait été obligé de travailler dès le lycée pour aider sa mère à payer les factures. Pourtant, il était là aujourd’hui, avec une vie parisienne plus aisée que celle de son enfance. Il avait même réussi à publier certains de ses textes ! Alors il pensait que la différence de milieu social s’était atténuée. C’était sans compter la blessure de Clarisse. Après s’être investie corps et âme dans une relation, monsieur était parti le lendemain de leur mariage, avec la moitié des biens de Clarisse. Depuis, elle ne savait plus faire confiance aux hommes. Lui vivait avec ce sentiment de n’être pas assez bien pour mériter l’amour de quiconque. Les choses auraient pu être si différentes avec elle s’il n’y avait pas eu les drames de leurs vies.