J’entends ce matin les branches de cet arbre se plier doucement
Je sais qu’il est bien ici pour moi et par défaut il s’occupe de mes tourments
Il plaide pour moi un article de ma vie c’est un passage simple d’un vent
La prudence invite cette petite crise à se fondre dans la pénombre de ce moment
La musique de ce balancement
Devient mon médicament.
Mes pas crépitent sur ce sol caillouteux et sec
Ils rythment une cadence sur une voie sans échec
Au fonds j’avance comme si ma vie se nourrissait sur pastèque
Et pourquoi pas m’imaginer à reculons sur un épisode inventé ancien du modèle grec
Ce crépitement me rassure profondément
C’est un pharmacien qui m’offre gratuitement un médicament.
Mes yeux couleur noisette fixent ce paysage un peu lunaire
Ils cherchent un je ne s’est quoi certainement comme habitude le mystère
Ils sont maîtres au cœur de cet univers
Les images sont souvent des illusions que je gère
Le regard est une porte ouverte sur mémoire vraisemblablement
Il est le médecin qui me délivre cet unique médicament.
Ce vide profond m’indique certainement une direction
Cette verdure rallonge le fruit d’une passion
Le souffle coupé me rend indécise dans une décision
Le temps d’un ouragan me transportera sur le chemin de la compassion
Libre enfin de ne plus penser sur un ordre de pansement
Calme et prendre le temps d’avaler sur impression ce modeste médicament.
Appuyée d’un bâton donne le besoin d’aller plus loin
C’est une partie d’un arbre qui aujourd’hui me soutien
Transformé dans un art auquel je m’en souviens
Il me rappelle un souvenir lointain.
C’est le bâton d’un clown qui marche pendant longtemps
Sans se préoccuper de son devenir il lui est son médicament.
Ce nuage qui passe devant moi couvert d’un costume blanc
Tente de me séduire comme si je venais à son devant
Je pense qu’il s’imagine dans ma grise mine qu’il va me tomber dessus dans son allongement
Alors je l’attends très vite car je crois qu’il perd son temps
Passe et, ne reviens jamais sur mon cheminement
Sans toi je construirais la boisson de ce médicament.
Pourtant ton corps est lumière
Il brille sur mes plaies qui t’indiffèrent
Il bouscule ma voix qui s’efface sur la passion de ton mystère
Bien allongé je ressens le besoin de l’effleurer laissant trace d’un effluve qui t’es si chère
C’est au creux de ta chaire que je lâche vulgairement
Ce juste petit art de tendresse dont nous en ressortiront un médicament.