Partie 2 : L’écho
Chapitre 16
La place de la République est immense, pourtant je trouve la foule à l’étroit et le lieu choisi, minuscule en proportion de leurs envies démesurées. Ce soir, ils se pressent. Ce soir, ils n’ont plus peur. Plus peur de discuter, plus peur des moqueries. Alors ça parle de tout, de rien. De justice, de démocratie. D’économie tandis que les halos des lampadaires et les lumières des enseignes environnantes les replongent dans la réalité de la société de consommation, avec un grand M. Le grand M jaune du fast-food qui les toise, dubitatif, inquiet. Ainsi assiégée, Marianne ne laisse rien paraître, brandissant sa branche d’olivier telle une arme dérisoire. Mais ne vous inquiétez pas, la belle a plus d’un tour dans son sac, toute une armée prête à la défendre. Et finalement, au cœur de la ville-lumière, il ne fait jamais vraiment nuit. Alors, j’ai observé, j’ai échangé, j’ai pris des notes. Je n’ai pas été qu’une ombre qui marche au hasard. Mais vient tout de même le moment où je rentre chez moi.
Cette soirée a été longue et riche en enseignements. De toute sorte. Je le savais déjà, dans la vie, il n’y a pas que les bons et les méchants. La vérité s’insinue dans mon corps et dans mes mots. Je la touche presque du doigt, comme un Graal que l’on n’obtient jamais.
A présent, j’ai besoin de décompresser. Je me fais couler un bain. Je suis lasse. Les années passent et personne ne m’attend. Je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, je sais. Je le réalise aujourd’hui. L’effet papillon. Il ne tient qu’à moi d’inverser le cours des choses, faire tourner la roue dans le bon sens. J’ai déjà amorcé le processus et j’ai envie de partager ça. Mais je reste désespérément seule et vous, vous croyez que je vais finir par craquer. Non. Parce qu’il y a cette voix au fond de moi qui n’attend qu’à être libérée. Cette voix qui murmure, cette voix qui se fera de plus en plus forte. Cette voix que je ferai parler pour vous. J’entends votre message et je vais mettre des mots sur votre trouble. Je vous le promets.
Je trouve que ce que je dis n’est pas complètement stupide. L’eau ruisselle le long de mes cheveux jusque sur mes épaules. Chaude, elle m’enveloppe comme un cocon. Elle m’apporte le réconfort dont j’ai besoin. Je joue avec la mousse et je cesse de réfléchir pour une fois. J’arrête de respirer, je plonge à nouveau et quand je remonte à la surface, je me retrouve nez à museau avec Camomille. La bête tend la patte vers moi puis frotte sa tête contre la mienne. Bref, elle me fait comprendre qu’elle existe et peut-être qu’accessoirement, elle a faim, pour changer. C’est bien, elle me fait rire. J’ai toujours eu du mal à pleurer de toute façon.
Quand je sors enfin de ma léthargie, il est tard, ou tôt. Tout dépend du point de vue duquel on se place. Demain, je serai au radar mais je continuerai. J’y retournerai, puis encore après-demain, toutes les nuits s’il le faut. Tant qu’ils décideront de rester. Quelque chose m’appelle. Quelque chose m’attire. Vous trouvez ça débile ? Je m’en fous.
Je me regarde dans la glace et je profite de l’instant présent. Cet instant où tout est figé. Derrière la vapeur, je te devine, mon reflet. Non, je ne vieillis pas. Je m’enrichis de toi. De ton humanité. De tes rêves. Alors, je t’en supplie, ne t’arrête pas de croire. Jamais. Parce que c’est ton cœur qui me fait vivre.
Inspiration : Dream on, Aerosmith
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