Partie 2 : L’écho
Chapitre 23
J’ouvre la porte. C’est Nico. Je ne vous l’ai pas encore présenté ?
Sur son 31, comme toujours, il a assorti sa chemise azur à un pantalon beige, rasé sa barbe de près. Sa coupe militaire a été également rafraichi depuis peu, ça se voit. Même le moral dans les chaussettes, il a de l’allure et moi à côté, j’ai l’air d’un plouc. Son mètre quatre-vingt-dix et son sourire franc les fait toutes craquer mais il s’en fout.
Lui et moi, on s’est rencontrés à l’école de police et on s’est retrouvés après. C’est comme ça qu’il est devenu mon meilleur ami. Et même s’il travaille de jour et moi de nuit, on arrive à se croiser assez régulièrement. Pourtant, là, à l’instant, je suis surpris. Passer comme ça, à l’improviste, ce n’est pas dans ses habitudes.
– Ça va ?
– Je me baladais pas loin de chez toi, je me suis dit que je pourrais faire un saut. Je savais plus si tu avais Raphaël ce week-end.
– Si, mais il s’est endormi comme une masse sur le canapé devant le énième replay des Octonauts, alors je le laisse se reposer un peu avant le repas. D’ailleurs, puisque tu es là, tu manges avec nous?
– Why not.
Je récupère sa veste, l’invite à s’attabler dans la cuisine, et tout en commençant à préparer le dîner, je lui sers un petit remontant. Je ne suis pas grand cuistot. Ce soir, ce sera pâtes bolo. Entre temps, je reviens m’asseoir près de lui.
– Au fait, t’as pas répondu à ma question ?
– Quelle question ?
– Ça va pas ?
Il trifouille son téléphone, comme s’il n’avait rien entendu. Je lui ôte le portable des mains et le contact de nos deux peaux le reconnecte au monde réel. Il relève la tête.
– Qu’est-ce qui se passe Nico ?
– Je reçois de plus en plus de plaintes pour agressions.
– J’ai remarqué aussi.
Je n’ai pas besoin de plus. Cette semaine, j’ai reçu une victime et son compagnon. Agressé à la sortie d’une boite de nuit, pour rien. Avec une barre à mine, un poing américain, le gars était salement amoché. Il avait pourtant son portable, son portefeuille mais rien ne lui avait été volé. Les mecs voulaient juste le briser. On n’agresse plus pour dévaliser, mais juste comme ça, pour le plaisir. Repoussant les limites de plus en plus loin.
Toute cette haine ambiante me dégoute. De plus en plus. Ce n’est pas normal de vivre avec cette peur constante. Vous me direz que nous sommes là pour contribuer à maintenir l’ordre public. Sans relâche, quoi qu’il arrive. Certes. Mais dans le contexte actuel et avec le manque de moyens, nous sommes comme tout le monde. Faillibles. Et je n’aime pas voir souffrir Nico comme ça.
– Pourquoi tu m’as pas appelé plutôt que de ruminer dans ton coin ?
– Je sais pas. Je voulais pas t’emmerder, sûrement.
Je soupire.
Au final, Nico, il a juste besoin de se sentir être, aimé, comme la plupart des gens, je crois. Il n’a rien choisi.
Je me lève pour mettre les pâtes dans l’eau bouillante.
– Je m’occupe de la sauce, tu pourrais aller réveiller ton neveu en attendant. Il va être content de te voir.
Nico sourit. Moi aussi. Je ne vous avais pas dit que Nico était le frère d’Émilie ?
Inspiration : Feel, Robbie Williams
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