Personne n’est parfait-chapitre 36

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Partie 2 : L’écho

Chapitre 36

Évoquer Adelina a fait ressurgir toutes ces peurs que je croyais enfouies. Liz me provoque. Elle veut une vérité que je n’ai pas la force de lui donner. Je crois avoir compris sa mère plus qu’elle, l’avoir aimé plus aussi. Est-ce vraiment possible ? Je sens tellement de maladresse dans ses sentiments. Pourra-t-elle un jour changer ? Pourra-t-elle un jour être heureuse ?

Je donnerais tout pour qu’Adelina revienne. Pour lui laisser quelques instants, quelques heures de plus avec sa fille. Peut-être qu’elle saurait trouver les mots que je n’ai pas. Peut-être qu’elle aiderait Liz à trouver la paix. Peut-être que cela résoudrait l’insoluble.

Revoir son visage.

Je me souviens de cette mélancolie dans son regard parfois, une sorte de braise qui lutte pour ne pas s’éteindre. De la timidité que je percevais dans sa voix presque malicieuse, son accent espagnol donnant un rythme particulier à ses phrases, comme l’opéra de Carmen. L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser… De cet air bohème quand je plongeais dans ses yeux et que ses cheveux ondulaient au vent.

Tous ces détails insignifiants lui donnaient l’air de se foutre de tout, de tout… Et quand elle était là, pour moi aussi, plus rien d’autre n’existait. Elle devenait ma seule préoccupation.

Quelques gouttes de pluie s’invitent sur mon trajet. Les rues se ressemblent. Je ne sais plus quelle route je dois prendre pour me rendre au métro. Quelle importance. Le temps file si vite. C’était il y a onze ans. Pourtant dans ma tête, ce sera toujours hier.

J’arrivais tranquillement à mes dix-huit printemps tandis que je découvrais l’expérience de ses trente-cinq. Je la trouvais tellement admirable. Tellement courageuse. Si différente de sa fille dont les états d’âme finissaient par me lasser. J’ai eu tellement de chance de la connaître, d’être là pour elle, au moins un peu. J’aurais tellement voulu faire plus.

Les gouttes de pluie coulent de plus en plus fort sur mes joues, à moins que ce ne soit mes larmes. Je suis debout devant la porte de chez moi mais je ne veux pas rentrer.

Il fait beau maintenant. Le temps n’arrête pas de changer en ce moment, comme nos humeurs. Je vais aller me balader, me balader au jardin du Luxembourg, avec elle, avec elles, dans ma tête et dans mon cœur. Un brin de nostalgie me fera du bien. Pour aujourd’hui, je préfère ça, la nostalgie, puisqu’au fond, je ne sais pas si je voudrais encore de leurs lèvres sur les miennes. J’aurais seulement peur d’avoir trop mal.

Inspiration : Encore un soir, Céline Dion


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