Iara

13 mins

Ca y est j’avais décroché le premier rôle dans une film. Le réalisateur, le grand Davi Flamingo avait décidé de mettre en scène une légende Brésilienne en hommage à ses origines. Après des mois de recherches il avait trouvé la maison idéale. Perdue dans la campagne au bord du fleuve de l’Amazonie, la vieille bâtisse ancienne maison de maître possédait encore sur son terrain les anciennes cases des esclaves. La nature avait reprit ses droits on aurait pu se perdre dans cette jungle luxuriante.

Pour son projet une équipe technique était détachée là-bas pour installer toutes les caméras, accessoires et effets spéciaux pour coller au script. Dans un soucis de plaire au public Davi avait un peu arrangé l’histoire originale. Au lieu d’être la fille d’un puissant sorcier dans une tribu indienne, je serais la fille d’une grand propriétaire terrien, producteur de café. Dans la légende, la jeune Iara était la meilleure guerrière de son village attirant à elle la jalousie de ses frères beaucoup moins doués qu’elle. Une nuit ils décidèrent de la tuer, mais la jeune indienne qui avait tout entendu prit de court ses frères en leurs tranchant la gorge. Son père fou de colère envoya tout le village aux trousses de sa fille. Cette dernière courut sans se retourner jusqu’à tomber dans les eaux sombres du fleuve. Les poissons la remontèrent à la surface et la transformèrent en sirène. Depuis ce jour, toutes les nuits Iara chantait pour attirer les hommes au bord de l’eau et leur tranchait la gorge pour se venger.

Deux mois après la bonne nouvelle je prenais l’avion pour rejoindre le lieu du tournage. Peu de personnes connaissaient l’adresse de la résidence, le secret devait être gardé jusqu’à la fin du tournage pour éviter les paparazzis. Arrivée à l’aéroport une voiture m’attendait, c’était un gros 4×4 avec des pneus énormes. Le chauffeur me saluait prit mon bagage et me demandait mon portable, pour des raisons de sécurité il devait l’éteindre et le garder dans une mallette fermée par un code. Je me serais presque crut dans un film d’espionnage, çà m’amusait beaucoup toute cette mise en scène. Après deux heures de routes chaotiques l’aventure me plaisait déjà moins, j’avais mal au cœur à force d’emprunter toutes ses chemins de terre.

La propriété apparut au bout du chemin, longé de ce qui devait être les anciens champs de café, j’avais l’impression l’espace d’un instant que je voyageais dans le temps. Était-ce le soleil brûlant ou bien la fatigue mais il me semblait apercevoir un homme habillé de guenilles courir dans l’ancien champ, je secouais la tête il avait disparu. La voiture s’arrêtait enfin devant l’imposante demeure. Le chauffeur qui n’avait pas décrocher un mot de tout le voyage m’ouvrit la porte et m’invitait a entrer dans la maison.

Le 4×4 disparut rapidement et je me retrouvais seule sous le porche. Je frappais à la porte qui s’ouvrit tout de suite, personne dans le vestibule, il faisait frais dans la maison, un immense escalier apparut devant moi, alors que j’observais les peintures abimées des murs et les tableaux représentant des scènes de chasse d’un autre temps, la porte claqua derrière moi. Je sursautais en poussant un cri strident.

“AAAaaaah vous voilà ma chère!!! Vous avez fait bon voyage?”

Davi se tenait en haut de l’escalier, il portait une chemise de lin rose et un pantalon blanc, un accident de ski cet hiver le forçait à marcher avec une canne. Étant un homme sophistiqué il ne se contentait pas d’une simple béquille il avait fait faire sur mesure une canne en bois tropical surmontée d’une tête de dragon en argent.

Après m’avoir fait faire le tour du propriétaire, j’avais eu l’honneur de découvrir toute l’installation high tech pour les prises de vues. Dans un soucis de modernité et d’innovation le réalisateur avait dans l’idée que certaines scènes seraient filmées par des caméra fixes avec détecteur de mouvements, il avait même prévu des caméras infrarouges pour les scènes en extérieures. Nous attendions encore mon partenaire qui devait arriver le lendemain et l’équipe serait au complet. Les acteurs et l’équipe technique étaient logés dans les anciennes cases qui avaient été rénovées pour l’occasion. Mon hôte m’indiqua ma chambre et me souhaita une bonne nuit de sommeil, il fallait que je sois en forme pour le début du tournage dans deux jours.

La pièce n’était pas très grande et une petite fenêtre laissait passer l’air frais de la nuit. Les murs avaient été fraichement repeints en jaune. Ce n’était pas le luxe d’une chambre d’hôtel et il n’y avait même pas de salle de bain privative mais au moins le lit était confortable. Après une rapide inspection je me rendais compte qu’il n’y avait pas de télévision ni de téléphone filaire. J’étais vraiment coupée du monde pendant au moins les deux prochains mois. C’était la première fois que je ne pourrais pas communiquer avec mes proches pendant aussi longtemps, l’angoisse montait et ma gorge se serrait quand quelqu’un frappa à ma porte.

Louisa la maquilleuse, la petite cinquantaine, m’attendait pour aller faire un essai maquillage et coiffure, elle en profitait pour me montrer les différentes tenues qui avaient été retenues pour mon personnage. La loge n’était pas plus grande que ma chambre mais elle était remplie de robes plus colorées les unes que les autres. Le film se passait fin du XVIIIe siècle, je devais porter des jupons assez volumineux, pas très pratiques pour se déplacer. Mes cheveux long avaient été bouclés et remontés en chignon. Après plus de deux heures d’essayage il était temps de faire une pause et de manger un morceau avant d’aller dormir. Je ne connaissais personne et Louisa me présentait au reste de l’équipe. L’ambiance était festive et je pus faire la connaissance de mes partenaires de jeux. Pedro serait mon père, riche producteur de café. Dans la vraie vie il jouait beaucoup au théâtre mais sa carrière commençait a décliner, il avait donc sauté sur l’occasion pour finir sa carrière en beauté avec une super production de l’incontournable Davi Flamingo. Les trois jeunes hommes qui devaient jouer mes frères sortaient tous droit de télénovela, un corps taillé, la peau bronzée et un sourire plus blanc que blanc. Ils étaient charmants mais n’avaient pas beaucoup de conversation. Ils préféraient passer leur temps a chahuter entre eux et surtout se lancer des défis a qui aurait les faveurs de la petite stagiaire ou de la couturière. Il n’y avait pas beaucoup de rôle féminin dans ce film, j’avais le rôle principal, les autres femmes étaient figurantes, plutôt gentilles mais me regardaient sous toutes les coutures, comment moi qui n’avait j’avais tourné dans un film j’avais pu décrocher le rôle principal? Les préférences sexuelles de Davi étant plutôt tournées vers de jeunes mâles dans la fleur de l’âge, ma présence dans le casting était un mystère, je dois dire que je n’y croyais pas moi-même. Mais des fois le destin nous réserve de bonnes surprises j’avais donc accepté sans trop me poser de questions.

Ma première nuit fût agitée, moi si habituée à ma vie de citadine avec son lot de bruits de moteurs de voiture, de démarrage de motos en trombe, de disputes dans la rue a 2h du matin. Les sons de la forêt étaient tout autres, des cris d’animaux en tous genres comme des plaintes avec en trame de fond le souffle du vent qui faisait claquer les volets mal attachés. Mes voisins de chambres étant Julio, Diego et Marco, mes frères dans le film, leurs ronflements laissaient penser qu’ils n’étaient nullement gênés par leur nouvel environnement. Le sommeil finit quand même par me rattraper sur le matin, je dormais bien quand une cloche tinta derrière ma porte, Louisa tapait à toutes les portes en criant qu’il était l’heure de la messe. Nous étions dimanche il était 6h30 et je n’étais pas croyante, l’enfer existait bien sur terre. Alors que je décidais de faire l’impasse sur cette activité, ma porte s’ouvrit avec fracas, Louisa me sortit du lit sans demander ma permission. J’avais 5 min pour passer une tenue acceptable et assister à l’office.

Une tente était montée derrière la maison, toute l’équipe se dirigeait à l’intérieur pour écouter le prêtre spécialement venu de Rio. Le sermon m’avait sembler durer une éternité. Au bout d’une heure et demi l’homme de Dieu nous avait béni et avait fait un nombre impressionnant de signes de croix en direction de la grande demeure blanche. L’office terminé l’homme de foi n’avait pas demandé son reste et avait quitté les lieux comme si le diable lui courrait après. Je regardais sa voiture s’éloigner quand un 4×4 croisa sa route, les deux voitures s’arrêtèrent et le prêtre fit un énième signe de croix en direction du passager de la voiture, il lui donna quelque chose dans la main mais j’étais trop loin et ne vis pas de quoi il s’agissait.

Quelques minutes plus tard, le chauffeur qui m’avait déposé la veille ouvrit la porte de son véhicule, un homme la peau d’un noir si profond qu’il me semblait voir des reflets bleus avec le soleil sortit de la voiture. Il était très grand pas particulièrement beau mais avait un certain charme, il devait surement passer du temps a sculpter son corps dans une salle de sport vu sa carrure imposante. Nos regards se croisèrent et son sourire impeccable me firent rougirent malgré moi. Il s’appelait Francesco et il était mon partenaire. Dans la version de Davi, nous vivons une idylle interdite, il était esclave et j’étais la fille du Maître, mon père apprenant la vérité décidait de fouetter à mort mon aimé quand à moi étant enceinte et ayant déshonorée ma famille, je devais être tuée par mes frères et je finissais comme dans le conte original en sirène vengeresse.

Très intimidée devant cet homme qui respirait la confiance en lui, nous échangions quelques banalités quand un craquement au dessus de notre tête se fît entendre. Le réalisateur nous observait de son balcon, un large sourire sur le visage il ne fût pas long à nous rejoindre sur le perron. Le programme de la journée allait être chargé, nous allions découvrir les dialogues et les différentes scènes que nous commencerions a jouer dès le lendemain. Bras dessus bras dessous Davi nous dirigeait vers le grand salon de la maison. une table immense était dressée, des chaises devant chaque dossiers posés sur la table, de petites étiquettes indiquaient notre place. Francesco et moi étions placés respectivement de chaque côté du “Maestro”. Les autres acteurs nous attendaient déjà, il me semblait que Louisa chapeautait un peu tout ce petit monde et se levait la première pour applaudir notre entrée, le reste de l’équipe en fit autant.

La journée passa si vite que je ne vis pas le soleil se coucher, il était temps d’aller diner tous ensemble et de nous reposer car le tournage commençait dans quelques heures. Davi avait décidé de tourner les scènes de fin dès le début, de cette manière nous pouvions profiter de la lumière naturelle de la pleine lune. Nous allions donc commencer par la scène de nuit quand mon père apprend notre idylle interdite, s’en suivrait une chasse à l’homme dans la jungle pour nous tuer. Le responsable des effets spéciaux nous fit faire un tour rapide pour nous montrer le chemin a emprunter, de légers explosifs devaient se déclencher sur notre passage pour faire croire à des tirs de fusils. Des poches d’hémoglobine étaient dissimulés sous nous vêtements et devaient exploser à distance quand l’opérateur appuierait sur sa télécommande.

Francesco passait la soirée à me questionner, il voulait disait-il en apprendre un maximum sur moi pour être le plus à l’aise  dans les scènes d’amour. Il semblait avoir de l’expérience dans le domaine de la comédie, il avait une aisance naturelle avec les gens, je l’observais fascinée. Au moment d’aller dormir mon partenaire me proposa de faire une dernière relecture dans ma chambre. Je l’invitais donc à entrer en me disant qu’à défaut de dormir à cause de tous ses bruits nocturnes je pourrais sûrement prendre du bon temps. Était-ce le champagne ou bien le fait que ma nuit précédente avait été très courte, je sombrais dans les bras de Morphée, mon texte sur le nez. Francisco en véritable gentleman avait retiré mes lunettes et posé une couverture sur moi. Il s’était installé sur la méridienne. A 3h du matin un cri déchirant me sortit de mes rêves. Ma porte était ouverte et Francesco n’était plus là, je sortais pour voir si il était retourné dans sa chambre mais il n’y avait personne. Un bruit de pas attirait mon attention, grâce à la pleine lune je pouvais distinguer sa grande silhouette qui se dirigeait vers la bord du fleuve.

Alors que j’allais partir le chercher, Marco arrivait en courant, il était à bout de souffle, en sueur, il cherchait Diego partout, il avait fait le tour des chambres et n’avait pas trouvé son ami. Il était inquiet car il devait se retrouver après le diner pour faire une partie de cartes mais Diego n’était jamais venu, fait étonnant connaissant son amour pour le jeu. Marco avait lui aussi entendu le cri étrange dans la nuit et ne trouvant pas son ami dans sa chambre il était très inquiet. Davi occupait une chambre dans la grande maison, il souhaitait être un peu à l’écart de l’équipe pour pouvoir laisser la place à tout son “génie créatif” comme il aimait plaisanter. Sa fenêtre était éclairée, je décidais donc d’aller lui parler de la disparition inquiétante de mon “frère de jeu“. De son côté Marco irait au bord du fleuve pour voir si Diego n’était pas partit faire un bain de minuit.

La grande porte d’entrée grinça, j’empruntais l’immense escalier de bois, sous mes doigts je pouvais sentir les courbes de l’anaconda qui ornait la rampe. La chambre du réalisateur était au bout du couloir et il semblait y avoir de l’agitation. J’approchais doucement, la porte était entrouverte. Davi faisait les cents pas, le téléphone dans une main et se grattant la tête de l’autre, son pantalon n’était pas bien fermé, sa chemise était ouverte et couverte de sang. J’étouffais un cri avec ma main et fermais les yeux, une fois l’émotion passée je repris mon observation. Sa chambre était en désordre comme si il y avait eu lutte, sur son lit une forme sous un drap lui aussi maculé de sang, une main dépassait, je reconnut immédiatement la chevalière de Diego. Les larmes me montaient aux yeux et je m’écroulais sur le sol, par chance Flamingo était tellement occupé a parler une langue qui m’était inconnue qu’il ne m’entendit même pas quitter la maison.

J’arrivais blanche comme un linge dans ma chambre, Marco et Francisco m’y attendait. Ce dernier s’était réveillé non loin du fleuve, il avait dû faire une crise de somnambulisme et Marco l’avait ramené. Je racontais toute la scène que je venais de voir, les deux hommes n’en croyaient pas leurs oreilles. Il fallait en avoir le cœur net, nous attendrions le matin pour aller nous entretenir avec le “suspect n°1“. Louisa réveillée par tout le tapage frappa à ma porte, elle avait un visage très dur, son châle noir n’arrangeait rien. Après avoir écouté notre récit, elle éclata d’un rire gras.

“Et vous n’avez pas pensé une minute que c’était une mise en scène pour pimenter les scènes du film? Monsieur Flamingo veut innover, il cherche l’authenticité des émotions. Vous vous êtes fait avoir c’est tout. Votre ami Diego sera là au petit déjeuner et vous rigolerez quand vous repenserez à vos têtes de cette nuit. Vous verrez on en reparlera…”

Les garçons semblaient convaincus par cette explication et rigolaient déjà de s’être fait si facilement manipulés. Encore sous le choc du réalisme de la scène que je venais de voir, je demandais à Francisco de resté avec moi jusqu’au matin. Il accepta et reprit sa place sur la méridienne. La lune laissa la place au soleil et une fois n’est pas coutume Louisa vint taper a la porte avec sa cloche en criant “Petit déjeuner“. Dieu bénisse les lunettes de soleil, j’avançais comme un zombie jusqu’au buffet, un jus de fruits frais devrait me donner les vitamines qui me manquait pour commencer la journée. Tout le monde était là, enfin presque Marco et Diego étaient absents. Davi arrivait tout sourire, sa tenue impeccable, il tapa quelques coups au sol avec sa canne, le silence se fit instantanément.

Mes amis, j’ai une annonce à vous faire, Diego à fait une vilaine allergie et à dû être transporté à l’hôpital le plus proche. Marco étant son ami le plus proche je lui ai demandé de veillé sur lui pour qu’il puisse nous revenir au plus vite. Pas de panique nous continuons le programme comme prévu, nous tournerons leurs scènes plus tard, leurs doublures cascades feront le job en attendant. C’est çà la magie du cinéma, the show must go on !!!

Chacun y allait de son petit commentaire et puis le sujet fût clos. Il était temps d’aller se faire maquiller et coiffer. Louisa m’attendait déjà, elle avait une sacrée carrière derrière elle. Flamingo faisait souvent appel à ses services sur ses films, elle était l’ancienne, celle vers qui tout le monde venait se confier. Un peu comme une maman, elle soignait, grondait, surveillait l’équipe. Elle ne se séparait jamais d’un petit carnet et sur le miroir dans la loge elle avait collé un papier où était écrit quelques mots dans une langue que je n’arrivais pas à comprendre. Quand je lui avait demandé ce que signifiait la phrase elle m’avait répondu qu’elle était superstitieuse et que sa grand-mère lui avait appris cette formule pour tenir éloigner Démon.

La nuit tombait vite et toute l’équipe était prête pour tourner les premières scènes. Pour l’occasion et toujours dans un soucis de modernité, Davi avait demandé à Louisa de mettre une perruque à Francisco. Je découvrais mon partenaire avec une coiffure digne de Bob Marley, avec des nuances poivre et sel, on ne pouvait pas faire plus moderne pour un esclave du XVIIIe siècle. L’effet de surprise passé j’attendais assise un peu à l’écart, je voulais entrer dans mon personnage. C’est à ce moment là que l’homme en guenilles que j’avais vu le premier jour arriva par surprise derrière moi, posa sa main sale sur ma bouche pour m’empêcher de crier et me dit dans un murmure

“Ne t’approche pas du fleuve ou mboiaçu te prendra”.

Il disparut aussi vite qu’une ombre la scène était presque irréelle. Le cœur battant la chamade je me rapprochais de mes partenaires de jeu. Flamingo avait vraiment le goût du détail, il souhaitait vraiment nous mettre dans l’ambiance par tous les moyens, il avait gagné je ne savais plus qui croire, réalité ou fiction je ne savais plus à quel saint me vouer. Francesco fût appelé le premier, il se leva et me déposa un baiser sur la bouche en chuchotant

“A tout de suite Iara”

Les mots restèrent bloqués dans ma gorge, je souriais bêtement en le regardant s’enfoncer dans la jungle et se mettre à courir. Ma rêverie s’arrêtait net à l’appel de mon prénom, c’était le moment, j’allais entrer en scène.  Une dernière retouche maquillage et coiffure, Louisa se signa et me glissa quelque chose dans mon corsage, pas le temps de regarder Davi lançait le top départ de ma course poursuite. Difficile de rentrer dans le personnage au vue des derniers évènements, je me posais milles questions, j’étais tellement distraite que ne fît pas attention au marquages phosphorescent et prit un autre chemin. D’un coup le silence, plus personne ne criait derrière moi, il n’y avait plus de flambeaux au loin, j’étais seule, perdue dans la jungle. Un bruit près de moi me fit sursauter, Francisco m’avait retrouvée, mais au même instant son comportement changea, il se figeait et se détournant de moi pour se diriger vers le bord de l’eau. Intriguée je le suivait, essayant de lui parler mais il ne m’entendais pas, il était comme hypnotisé. La surface de l’eau bougeait et un énorme anaconda ouvrit sa gueule et en sortie une femme mi humaine-mi poisson. Elle attirait Francesco à elle et d’un geste très assurée lui coupa la gorge, il s’effondra en quelques secondes. Quelqu’un me saisit le bras et me retournant je vis l’homme qui m’avait mise en garde, il me tira vers lui déclenchant la colère de la sirène.

Une fois en sécurité l’homme qui se nommait Vitor me racontait que la femme du fleuve avait passé un pacte avec Davi, étant enfant il avait céder à son appel et pour se sauver il avait promis à la Iara de lui amener des hommes jeunes une fois par mois. Il avait réussit jusqu’à présent à tenir sa promesse mais hier l’offrande ne s’était pas passée comme prévu et Flamingo avait refusé que la Dame du fleuve emmène Diego, il était trop attaché à lui. De rage elle avait lancé sa lame et avait réussit à touché le jeune homme. Le réalisateur avait réussit a ramener son protégé dans la maison mais ce dernier était mort sur le chemin de l’hôpital. Pour calmer la colère de la sirène Davi avait donner en échange Marco qui était beaucoup trop curieux. Comment pouvais je croire à tout cela, après tout nous tournions dans un film, il y avait des effets spéciaux partout pour que nous soyons le plus en immersion possible. Je prétextais vouloir rester seule pour que Vitor s’éloigne un peu, ma respiration était irrégulière et je pouvais entendre les battements de mon cœur dans ma tête. Mes pas me guidèrent machinalement au bord de l’eau, tout était calme, plus de traces de serpent géant, ni de sirène diabolique. Je trébuchais sur la boite à fumée, ce Davi Flamingo était vraiment très fort, il avait pensé à tout, ce n’était pas pour rien qu’il était le meilleur dans sa discipline. Le décor, l’ambiance, les figurants tout était là pour que l’histoire soit la plus crédible possible, il voulait de vraies émotions. Assise au pied d’un arbre je commençait à rire, mais quelle bécasse j’étais, comment avait-il pu faire confiance à une novice comme moi pour son premier rôle? Peut-être parce que mes réactions étaient pures il n’y avait pas de surenchères…

Je me souvenais soudain que Louisa m’avait glissé un mot dans le décolleté. La lune était si grosse et lumineuse que je n’aurais aucun mal à lire le petit bout de papier. Je commençais à avoir froid et mes doigts étaient engourdis, le mot disait :

“Et si c’était vrai?”

Je ne sentit pas tout de suite que quelque chose s’entourait autour de moi, Iara m’avait retrouvée et m’emmenais avec elle. Tout était vrai et je serais condamnée à vivre dans les profondeurs sombres et froides du fleuve de l’Amazonie pour l’éternité.

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7 Commentaires
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Équipe WikiPen
Administrateur
4 années il y a

Bonjour Eloïse,
Votre Pen a été ajouté au concours !

Christine CLEMENT
4 années il y a

Pas mal du tout!!!????

Marie Mahé
4 années il y a

Étonnant. Presque angoissant.
J’ai noté quelques coquilles cela t’intéresse que je t’en fasse part.

Marie Mahé
4 années il y a

Préfères-tu que je te l’envoie sur une messagerie

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