Aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment été heureuse. Le seul vrai sourire dont je me souviens remonte à mes 7 ans -J’étais une petite fille remplie de joie qui avait en elle une volonté et une confiance infinie en son futur; oui je ferai de grandes choses !
Je revais d’etre une femme d’affaire impitoyable, une créatice de mode de renom ou encore une rédactrice en chef, un peu à la Anna Wintour. Je n’avais malheureusement pas de modèle de femme noir sur qui me calquer, du moins je n’avais pas fait l’effort de chercher. Je n’étais pas encore éveillé à l’amour profond que je ressens pour mes frères et sœurs du continent noir. C’est fou,avant d’écrire ces quelques lignes, je ne m’étais jamais rendu compte à quel point j’aimais le monde du beau. Je crois que je me suis décousue de cette idée quand j’ai commencé à prendre du poids. À l’âge de 10 ans, j’enfilais des robes de taille 42, comment faire carrière dans ce monde quand on se sent laide, quand les membres de votre famille vous traitent de tous les noms. Comment avoir confiance en soi quand l’image que vous renvoie votre miroir, et celle d’une fille complexée par sa couleur de peau et qui a depuis ses 10 ans, du mal à trouver sa place dans la vie. Je présume que ma graisse a été mon seul refuge, la carapace qui m’empêcherait d’être visible aux yeux des autres. Oui, j’avais besoin de me cacher, d’être invisible. Comment exister, quand votre voisin vous vole votre jeunesse sous le regard détourné de vos parents ?
Cette carapace, je la porte toujours à 31 ans. J’essaye de m’en défaire, de m’aimer, de comprendre ces émotions destructrices qui m’empêchent d’avancer. Ce mental si présent qui m’étouffe dès que je tente de m’affranchir de mes pensées limitantes. Mais cette graisse et cette réalité déconcertante m’ont protégé tellement de fois, comment les laisser partir ?
J’en ai pourtant besoin. J’ai besoin de me choisir . Je n’y arrive pas. Et si je tombais du haut de cette falaise? Si je me cassais la figure, qui pourrait me relever ? Aurais-je la force encore une fois de tout recoller, comme ces figurines chinoises que l’on laisse tomber et qu’on essaye par la suite de colmater sans réel succès. Ma vie c’est ça, un sentiment d’être en pieces detachées depuis toujours, incapable de créer la piece unqiue que je suis.Et si je n’appartenais pas à cette dimension ?
Pourtant, je voudrais sincèrement être de ce monde et dans ce monde. La méchanceté, la malhonnêteté, la manipulation, la perversité des autres me font mal. Malheureusement, je suis de ces âmes qui croient avant tout à la bonté de l’humain. Vous comprendrez que je me suis brulée les ailes à de nombreuses reprises…
Dois-je pour autant perdre confiance en l’humanité. Est-ce que cela explique le fait que je sois une âme perdue dans cette dimension. Que je suis là, sans être là ? Que j’attends ? j’attends quoi ?
Concentrez-vous sur vos amis
Tu as très bien fait de partager tout cela ici. Tu vois j’ai seulement 19 ans et j’ai vécu pas mal de choses pas génials. C’est pour ça que j’écris ici aussi, pour aider. J’ai mis 110 textes et j’ai sorti mon premier livre pour aider et parce que ça m’a fait du bien ^^
Quand on tombe on se relève à chaque fois en essayant de devenir plus fort.
Pas facile du tout mais il faut le faire, continuer à se battre !
TU n’est pas seul.