Bonjour à toustes,
Je vais vous parler d’un sujet épineux, celui de l’écriture inclusive ou épicène, c’est selon. Et de la raison pour laquelle elle devrait être utilisée, à défaut de partout, obligatoirement dans l’administration française.
On nous dit souvent que l’écriture inclusive, le pronom iel, n’existent pas, que la neutralité de genréisation, n’existe pas, que ce ne sont que des inventions… C’est faux. Cela existe depuis bien longtemps. Et je vais vous le démontrer.
Pour les faits historiques, le langage neutre épicène remonte au latin avec les pronoms “el” ou “al” ce qui donne de nos jours naissance au pronom neutre ael. Notre “ce” actuel, qui est masculin était, en vieux français écrit “ço” ou “ceo” et était neutre.
Iel, lui, apparaît pour la première fois en tant que pronom dans le Romania n°90, une revue de presse lourde en informations écrite en 1894 par Gaston Paris, un médiéviste et philologue français. Dans ce texte intitulé “pronom neutres de la troisième personne en français”, on apprend que Iel est utilisé depuis le Moyen- Âge.
En 1980. Sous l’impulsion des mouvements féministes, une commission de féminisation des noms de métier et de fonction est créée en 1984 présidée par Benoîte Groult.
L’écriture inclusive n’est donc pas si nouvelle que cela.
Mais je vais vous parler du débat qui a eu lieu il y a peu, en France.
Comme vous le savez certainement, l’ex-ministre Blanquer a réfuté l’écriture inclusive alors que le pronom Iel entrait dans le dictionnaire ‘le Robert’.
La question est : Pourquoi ?
La réponse est bien simple. Selon l’ex-ministre de l’Éducation nationale, l’écriture inclusive est trop complexe, et constitue « un barrage à la transmission de notre langue pour tous ».
Par ces mots, Jean-Michel Blanquer revient sur un débat auquel le gouvernement semble déjà avoir tranché, bien que son interdiction dans le domaine pédagogique ne soit pas officielle. Donc il est parfaitement autorisé aux enseignants de l’utiliser et d’y sensibiliser leurs élèves s’ils le souhaitent.
Notons au passage que notre ministre utilise le masculin, comme si uniquement les hommes étaient concernés par cette question de neutralité…
Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Culture, s’est exprimée en septembre 2020 contre l’enseignement de l’écriture inclusive, qu’elle juge horriblement « compliquée » et « élitiste ».
“élitiste”. L’élitisme, c’est favoriser l’élite sans se soucier du niveau moyen. C’est donc hors de propos, puisque cette écriture, au contraire, vise à mettre en valeur chacuns et chacunes d’entre nous.
D’ailleurs, ne trouvez-vous pas hypocrite, de la part d’une fille de député, de chirurgiens-dentistes, d’une femme politique venant et vivant dans un milieu aisé, d’une personne aillant une famille soudée, de parler d’élitisme alors qu’elle-même est favorisée alors que beaucoup n’ont pas eut cette chance ?
Les ministres nous parlent ici des personnes ayant des problèmes d’ordre dys, ou des personnes atteintes de troubles, de trisomie ou de syndromes comme l’autisme.
Sachez que l’écriture inclusive n’est pas un barrage de plus, elle n’est pas une difficulté à surmonter. C’est une forme grammaticale égalitaire qui met chacun de nous sur un pied d’égalité. Enseignée comme n’importe quelle autre règle de français, elle est en reste une écriture simple et non pas un horrible cheveux sur la soupe.
Dans un cadre plus large, nous pouvons prendre l’exemple des personnes non-binaires.
Les personnes non-binaires ne se sentent ni homme ni femme.
L’écriture inclusive permettrait aux personnes non-binaires de se sentir acceptées et respectées, car aucun genre n’est précisé.
Maintenant que j’ai donné des exemples, argumenté… Mais je vous vois venir !
Vous aimeriez des chiffres.
Que cela soit un moyen d’améliorer l’égalité, d’intégrer ceux qui sont discriminés ou de démontrer une valeur française, vous voulez des chiffres.
Et ces chiffres, je les ai, bien évidemment.
75% des français.e.s se disent pour l’écriture inclusive.
75% des Français.e.s….
Les trois quarts de la population.
Preuve que nous ne sommes pas qu’une minorité de fou.olle.s utopistes.
L’écriture inclusive n’est pas un sujet propre à la France.
Cette écriture est utilisée presque systématiquement en Norvège, En Allemagne, depuis 1980, l’écriture inclusive est souvent appliquée dans les écoles supérieures, en Suisse, l’écriture inclusive est recommandée, au Québec, elle est encouragée… Pourquoi ne pas la rendre plébiscitée ? Quel serait le risque ?
Certaines langues, comme le chinois, le japonais ou le turc n’utilisent pas de genre.
Je vais vous parler d’un dernier exemple. En 2001, les Pays-Bas devenait le premier pays européen à autoriser le mariage gay. Cette décision a été très controversée et il y a eu de nombreux débats pour que cela soit accepté. Aujourd’hui, en Europe (l’Europe, pas l’Union Européenne) 29 pays ont adopté cette loi. Les Pays-Bas ont été les premiers, les précurseurs de cette loi. Ils ont beaucoup hésité, par peur du ridicule et du jugement. Pourtant, ça a aidé à la construction de l’égalité de tous en Europe.
Aujourd’hui, la France a la possibilité d’être parmi les premiers à utiliser l’écriture inclusive.
De plus, cette écriture existe dans le but d’établir l’égalité homme-femme.
La réfuter serait donc approuver l’inégalité des deux genres. D’approuver que le masculin l’emporte sur le féminin, approuver une suprématie masculine qui n’a pas lieu d’être. A une ère où l’on se bat pour une égalité qui sera, on le sait, précaire, l’écriture inclusive est un combat qui se doit d’être mené.
Cette égalité pour laquelle nous nous battons. Cette égalité que nous recherchons. Cette égalité que nous désirons.
L’égalité est l’une des valeurs de la république française. Elle se trouve dans notre devise, dans notre constitution, dans nos lois. Elle doit aussi se trouver dans notre langue.
Refuser d’appliquer ce qui fonde notre nation, voilà ce que nous serions obligés de faire, si nous n’utilisons pas cette écriture.
Notre but, c’est l’égalité et le respect.
Le respect des femmes, le respect des hommes, le respect de tous les genres, de tous les pronoms. Le respect toustes. Notre respect.
Nous pouvons être les premiers à évoluer, montrer la voie.
Pourquoi attendre ?
Nous sommes toustes égalaux devant la loi.
Mais qui respecte la loi ?
Nous sommes toustes égalaux
Prouvons-le.
Maintenant !
Ah non, vraiment l’écriture inclusive ce n’est pas mon truc. Je ne me sens pas du tout rejetée par la langue française. C’est un peu comme la laïcité : tous égaux devant un même modèle quelques soient nos différences.
C’est notre culture, c’est notre identité. Bien à vous!
Toute à fait contre ce « iel », je suis « elle » et fière de l’être. Si nous devions tous être ce « iel », dans quelques décennies nous aurions perdu tout ce qui fait notre différence, notre force, notre beauté, notre identité et ce serait vraiment dommageable. Et en écriture j’aime encore moins et ne lis rien écrit de cette façon. Je n’ai rien contre ton texte, juste contre ce principe.
Cet article n’est pas écrit en langage inclusif (sauf pour les quelques dernières lignes). Siel l’avait été-e, ça aurait donné :
– 75% des Français-e. Preuve que nous ne sommes pas qu’une minorité de "fou-olles" utopistes.
Preuve par l’absurde que dans la pratique, le résultat donne dans une dissonance si difficile à encaisser, que même les tenant-e de cette forme l’évitent naturellement.
Pour ma part, je pense que notre langue est déjà suffisamment riche pour créer des tournures neutres si on le souhaite absolument :
"Bonjour à toustes" => bonjour à vous.
"75% des français.es" => 75% de nos compatriotes
"Nous sommes toustes égalaux" => Pas d’inégalités entre nous.
Attention cependant à ne pas confondre égalité et indifférenciation.
La véritable inégalité est d’ordre salariale!