Bleu Nuit,
Le Maître s’avance
Vers l’étrange Luth
Un corps à corps tendu
Augure une autre lutte,
Forme moderne
Posée sur
Sa pointe triangulaire,
L’instrument asymétrique
Attend
La colonne d’argent
Proue saillante
De ce navire brillant
Luit
fièrement,
Cordes tendues
Les haubans
De cet Arc musical
Vibrent en cet instant,
L’inspiration profonde
Précède le moment
Où
Le Temps suspend son Temps
Deux bras puissants
Enlacent la console,
Le mouvement commence
L’esprit aiguisé et le regard intense
L’exercice est tonique
Le rythme et la cadence
Guident les mains immenses,
Du pouce à l’auriculaire
Les doigts glissent
A la vitesse de l’Air,
Octaves et Glissandi
S’enchainent et se déchaînent
Se mêlent et de démêlent
Des Soleils éblouis
Vibrent étourdis
Une symphonie universelle
S’envole vers le ciel,
Sur son socle
L’instrument se vrille :
Dorée, à la Mi clarté de l’Aurore
Fabuleuse et Solaire
La Lyre hybride brille
Si chromatique et diatonique,
L’indocile Artefact
Lascif
Du soliste sollicite
Le Son de son Âme jusqu’au Sol
Et l’enracine vif
Tel un if longévif,
La fatale mélodie amie
Délivre dans l’Air azuré
Le délice d’une goutte d’Eau
Ephémère rosée
La double hélice mélodique
Renverse
Des Arc-en-Ciel en devenir
Et l’Avenir,
De cette harpe astrale
Forgée dans les étoiles,
Dix Mille rayons verts
Filent vers les Galaxies
Cent Mille faisceaux d’Univers
Traversent la Lumière
De sa main argentée
Le rythme s’accélère
Les notes semblent à l’Or luire
Dans la nuit bleutée,
Les Nouvelles Harmoniques
Des Super Cordes cosmiques
Sont des vibrations uniques
Des ondes ultrasoniques
L’Univers entier scintille,
Le bras d’Orion ondule
Le long de ce corps devenu vague
Le long des lignes pures
Et joue de tout son Être
De l’instrument devenu Maître,
L’Esprit en équilibre
Ivre de vide,
Il glisse vers l’Infini.