Il est temps du lever.
Mon réveil s’allume, et clignote au plafond, un joli reflet d’heure.
Ce fut un bon achat, que ce radio-réveil, plus besoin de bouger ou de lever la tête.
J’ai bien fait de virer, les stations de FM, et leurs tristes nouvelles, au moment ou j’émerge.
Le doux violon classique, sur le port USB que j’ai enregistré, m’éloigne doucement du beau rêve de Morphée.
Je ne vais pas bouger, je fais comme d’habitude, je laisse se terminer les envolées lyriques de Sarah Nemtanu.
J’ai largement le temps, je suis assez fainéant, je programme à chaque fois de rester dans le lit sous la chaleur des couettes, pour ne pas me brusquer.
Je n’aime pas comme certaine, ma copine habituelle, qui bondit de la couche comme si le temps filait à courir le lapin, mais là, ce n’est que moi.
Elle n’est là ce matin, un travail à finir dans son appartement, elle doit rendre une étude au boulot en chemin.
Je regrette son absence, mais un peu d’éloignement nous fait mieux retrouver.
Hormis sa non-présence, je sens comme un non-sens.
J’entends bien la musique, et les oiseaux dehors qui piaillent sur leurs branches, je suis bien à ma place dans ce grand lit douillet.
J’étire de tout le long mon bras sur la place vide que devrait occuper la chérie de mon cœur.
Je regarde au plafond, mais je suis dans les temps.
Les minutes s’égrénent, la musique se diffuse, j’entends le sourd moteur du voisin qui démarre, on est bien en semaine.
Je préfère ces présages, car il m’est arrivé, des matins malvenus, de me croire habituel, de partir au boulot au milieu du Week-end.
Quelque chose ne va pas, je sens une crispation tout au fond de mon être.
Une petite voix enfouie me lance des signaux, voulant me mettre en garde, mais je ne sais pas quoi.
Je ferme mes paupières, je commence a bouger, mes doigts et mes orteils, prêt à lever la couette.
Je rassemble mon corps, mes yeux distinguent mieux, je me suis habitué, je cherche l’interrupteur.
Je vais pour me lever, les lampes allument la chambre, me font cligner de l’œil, il commence a faire temps.
Je repousse la couette, je vais pour me lever.
Et me mets à crier… J’ai un torticolis !
Aïe, bobo !
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