Durlip fut accueilli à la tour par un majordome digne du nom, dont l’âge avancé n’était en rien un obstacle à sa vivacité. Malgré sa carrure imposante, il se déplaçait avec une grâce surprenante et une endurance impressionnante, connaissant chaque recoin de la tour comme sa poche. Son nom était Aldric, et il était le gardien fidèle des lieux depuis de nombreuses années.
La tour elle-même était une merveille d’architecture magique. Elle était plus grande à l’intérieur qu’à l’extérieur, grâce à un sort puissant qui l’animait. Les pièces se multipliaient à l’intérieur, fourmillant de matériel étrange et de curiosités que Durlip n’avait jamais vues auparavant. Chaque recoin était empreint de mystère et de potentiel.
La tour était divisée en plusieurs niveaux. Le rez-de-chaussée était destiné à accueillir les visiteurs, offrant un espace confortable et élégant où les invités pouvaient se reposer et se rafraîchir. Le deuxième niveau était la zone technique, abritant les cuisines, les réserves et les quartiers du personnel. Aldric supervisait l’organisation de tous les aspects de la vie quotidienne à la tour, veillant à ce que tout soit en ordre.
Le troisième niveau était réservé aux résidents, comprenant des chambres spacieuses pour trois ou quatre éventuel apprenties, une salle de réception pour les réunions formelles et une salle de jeu où ils pouvaient se détendre . Durlip fut émerveillé par l’élégance et le confort de ces espaces, se sentant déjà chez lui malgré la nouveauté de son environnement.
Le quatrième niveau était la zone d’étude, un véritable trésor pour tout aspirant magicien. Une bibliothèque vaste et bien organisée contenait des milliers de livres et de parchemins, renfermant des connaissances anciennes et des enseignements précieux. Des laboratoires équipés de matériel magique permettaient aux apprentis d’expérimenter et de pratiquer les sorts sous la supervision attentive de Calaster et des autres instructeurs.
Le cinquième niveau était une zone sécurisée dédiée à la pratique des sorts. Il était protégé par une multitude de boucliers magiques et de sorts de sécurité pour éviter tout accident ou problème lors de l’apprentissage de nouveaux sortilèges. La sécurité était une priorité absolue dans cette zone, et seuls les apprentis autorisés y avaient accès.
Enfin, le dernier étage était la zone privée du mage Calaster. Personne, pas même les apprentis les plus avancés, n’était autorisé à y pénétrer. C’était un sanctuaire réservé exclusivement à Calaster, où il travaillait sur ses recherches personnelles et se retirait pour méditer et se ressourcer.
Sur l’invitation d’Alric, Durlip décida d’explorer la tour pendant qu’il attendait l’heure du dîner, moment où il serait présenté à Calaster. Alric lui expliqua que toutes les portes qui s’ouvraient devant lui étaient des zones où il était autorisé à se rendre, car la tour veillait à sa sécurité. Excité par cette opportunité d’exploration, Durlip se lança à la découverte de chaque pièce.
Il parcourut les couloirs sinueux, découvrant des salles remplies d’objets étranges et de curiosités magiques. Les pièces semblaient s’animer en sa présence, vibrant d’une énergie mystérieuse. Cependant, il se sentait particulièrement attiré par la bibliothèque, le sanctuaire du savoir et de la sagesse.
En franchissant les portes de la bibliothèque, Durlip fut submergé par une aura de puissance magique. Un mal de tête fulgurant le saisit, comme si une force invisible cherchait à pénétrer son esprit. Puis, devant ses yeux ébahis, les livres commençaient à trembler sur leurs étagères, comme animés d’une vie propre. Ils se soulevèrent soudainement, sautant de leurs emplacements et se précipitant vers Durlip.
Pris de panique, Durlip tenta de se protéger des livres en se couvrant la tête, mais cela ne fit qu’attirer davantage de volumes sur lui. Il fut rapidement enseveli sous une avalanche de connaissances, incapable de bouger ou de se libérer. Les livres semblaient résister à toute tentative de déplacement, figés dans leur position.
Cependant, juste au moment où Durlip commençait à perdre espoir, une voix calme et puissante se fit entendre. “Assez maintenant”, déclara Calaster d’une voix autoritaire. Instantanément, les livres retrouvèrent leur immobilité, retournant paisiblement à leur place sur les étagères.
Calaster s’approcha de Durlip, un sourire amusé aux lèvres. Il tendit la main pour aider le jeune apprenti à se relever, et les livres s’écartèrent avec obéissance, permettant à Durlip de se libérer de leur emprise. “Bienvenue à la bibliothèque, jeune Durlip. Ici, la magie est vivante et réactive, prête à défendre ce lieu sacré contre toute intrusion indésirable”, expliqua-t-il d’une voix apaisante.
L’incident marqua le début de l’apprentissage de Durlip, mais il ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’offense à la remarque de Calaster sur une possible intrusion indésirable. Il se redressa, déterminé à se défendre.
“Je ne suis pas un indésirable, Maître Calaster”, répliqua Durlip d’une voix ferme mais respectueuse. “Je suis ici sur votre invitation, avec la bénédiction de mes parents et l’espoir de devenir un apprenti digne de votre enseignement. Je suis venus car je ne veux pas faire de mal avec ma magie.
Calaster observa Durlip avec un regard pénétrant, appréciant la détermination du jeune garçon. Un sourire sincère se dessina sur son visage ridé. “Tu as raison, Durlip. Je ne devrais pas te juger hâtivement. Le chemin de la magie est parsemé de défis, et c’est par tes actions que tu prouveras ta valeur. Montre-moi ta détermination et ton respect envers la magie, et je serai ton guide dans cette quête.”
Calaster l’invita ensuite à se joindre à lui pour le dîner, où ils pourraient discuter plus en détail de l’avenir de Durlip en tant qu’apprenti. Alric, fidèle majordome de la tour, guida Durlip vers la salle à manger, où l’attendait un festin délicieux et une conversation enrichissante avec son nouveau mentor.
Au fil des premières semaines passées dans la zone d’étude, Durlip fut immergé dans l’apprentissage des différents composants magiques et de leur utilisation. Il se retrouvait face à une tâche immense et se demandait pourquoi il devait en apprendre autant. Après tout, il existait des milliers de composants magiques, alors que seulement une centaine de sorts courants étaient utilisés. Cette question taraudait l’esprit de Durlip, et il décida de la soumettre à son maître.
Lors d’une séance de travail, Durlip exposa sa réflexion à Calaster, lui demandant pourquoi tant de composants étaient nécessaires. Son maître le félicita pour avoir soulevé une question pertinente et lui dit qu’il devait trouver la réponse par lui-même.
Intrigué, Durlip entreprit alors des recherches approfondies. Il se plongea dans un livre sur la classification des écoles de magie et, après de nombreuses heures de lecture et de réflexion, il eut enfin une révélation. Les composants magiques étaient également répartis selon les écoles de magie, et leurs variations dépendaient en grande partie de la géographie. Par exemple, il était difficile de trouver une racine de mandragore dans le désert, mais relativement simple de trouver une rose des sables. Durlip comprit alors qu’il pouvait catégoriser les composants en fonction des écoles de magie, ce qui lui permit ensuite de regrouper les composants par famille de remplacement.
Cette découverte fut un véritable tournant dans son apprentissage. Durlip se sentit inspiré et motivé à approfondir ses connaissances sur les différentes familles de composants et à comprendre comment ils pouvaient être utilisés dans les sorts correspondants. Grâce à cette nouvelle approche, il commença à acquérir une compréhension plus profonde de la magie et à développer sa propre méthode de travail.
Les semaines suivantes furent marquées par des progrès significatifs. Durlip était fier des connaissances qu’il avait accumulées et il était impatient de montrer à Calaster les résultats de ses recherches. Il savait que cela ne représentait que le début de son apprentissage, mais il était convaincu d’avoir trouvé une clé pour mieux comprendre et utiliser la magie qui l’entourait.
Après six semaines d’apprentissage intensif, Calaster fit une demande spéciale à Durlip : rester à ses côtés dans la zone de test de sorts. Calaster lançait incantation après incantation, tandis que Durlip observait attentivement, changeant régulièrement la cible d’entraînement. Au début, les maux de tête se manifestaient encore à chaque début d’incantation, rendant Durlip assez misérable en fin de journée.
Durlip (fronçant les sourcils) : “C’est vraiment frustrant ! Ces maux de tête ne me laissent pas tranquille, même pendant l’entraînement.”
Calaster (avec un sourire bienveillant) : “Patience, mon jeune ami. Bientôt, tu les dépasseras.”
Au fil du temps, la douleur commença à s’estomper. Après trois semaines, Durlip réalisa que les maux de tête avaient complètement disparu.
Durlip (étonné) : “Hé, maître Calaster ! Les maux de tête ont disparu ! Je me sens beaucoup mieux maintenant.”
Calaster (en hochant la tête) : “C’est un bon signe, Durlip. Cela veut dire que le surplus de magie en toi est suffisament réduit et que tu ne risque plus d’exploser à tout moment et de repeindre ma tour avec tes entrailles.”
Avec soulagement, Durlip prit conscience de la gravité de la situation qu’il avait évitée. Il comprenait désormais l’importance de maîtriser le flux de magie en lui. Calaster décida qu’il était temps d’enseigner à Durlip son premier sortilège. Il lui apprit le “missile magique”, une boule de mana qui se dirige automatiquement vers sa cible.
Calaster (tenant une sphère scintillante) : “Durlip, il est temps de passer à l’étape suivante. Voici le sort du missile magique. Observe bien et écoute attentivement.”
Durlip (les yeux brillants d’excitation) : “Je suis prêt, maître Calaster. Montrez-moi comment le lancer.”
Calaster expliqua à Durlip les mouvements de main et les incantations nécessaires pour lancer le sort. Puis, il lui montra une démonstration impressionnante du missile magique, qui fusait avec précision vers une cible lointaine.
Durlip (impressionné) : “C’est incroyable ! J’ai hâte de pouvoir le faire moi-même.”
Calaster (avec un sourire encourageant) : “Je sais que tu en es capable, Durlip. Maintenant, c’est à toi de jouer. Mémorise le sort autant de fois que possible et lance-le jusqu’à épuisement.”
Durlip ressentait à la fois de l’excitation et de l’appréhension à l’idée d’apprendre un sortilège réel. Il savait que ce serait un défi, mais il était déterminé à réussir.
Durlip (concentré) : “Allez, Lamathron nórë