Définition du Larousse : cessation complète et définitive de la vie d’un être humain ou d’un animal
Jusque là, tout va bien, on s’en doutait tous un peu ! Pas de surprise ! Mais qu’en est-il de la Mort selon différents points de vue ? Juridiquement, le cadavre humain est considéré comme une chose. Attention, ce statut reste particulier du fait de l’attachement et de la considération que nous portons à la dépouille de l’être cher. Il est évident que malgré ce statut juridique de « chose », nous ferons moins de manière quand il s’agira de nous débarrasser de notre frigidaire (même si celui-ci peut nous manquer cruellement un été de canicule) en attendant d’en acquérir un autre ( big-up à l’inflation)…
Ainsi, malgré que le cadavre soit considéré comme une chose, n’importe quelle atteinte à son intégrité, par quelque moyen que ce soit, est punie d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. Concernant le recel de cadavre, c’est-à-dire le fait de dissimuler un défunt ou d’y contribuer, le curseur monte pour atteindre 5 ans d’emprisonnement et 375000 euros… sachant que ces peines peuvent être augmentées selon les circonstances.
Un éventuel débat pourrait porter sur le fait de considérer que l’atteinte à l’intégrité d’une dépouille est moins grave pénalement que son recel…
Attaquons nous maintenant à la Mort d’un point de vue philosophique et citons Socrate : « être mort consiste bien en ceci :le corps isolé, une fois séparé de l’âme est devenu lui-même, tel qu’en lui-même ; et l’âme isolée, une fois séparée du corps, est elle-même, telle qu’en elle-même ».
Soyons fous et allons encore plus loin avec notre ami Platon : « la Mort nous délivre du monde sensible, les maladies, la douleurs… et c’est pourquoi la Mort est le tombeau de l’âme »
Vous avez déjà mal au crâne ? Parlons plus simplement. Les philosophes spéculent simplement sur l’âme immortelle et le corps mortel. Pour Socrate et Platon ( nous ne citerons qu’eux, point trop n’en faut, nous aurons compris la logique), au moment du décès, ces 2 entités reprennent leurs existences propres et l’âme se libère de la prison qu’est le corps. Donc youpi joie, à priori, c’est une bonne chose et nous devrions nous en réjouir…La vie terrestre, franchement, quelle barbe ! Nous ne sommes évidemment pas tous philosophes et notre capacité à nous réjouir de la Mort est par conséquent toute subjective (sauf éventuellement de celle de quelqu’un que l’on ne peut pas blairer… humour noir, pas la peine de s’offusquer !).
Maintenant, si nous nous penchons du côté de la science, on ne parlera plus de l’âme mais de la perte de la conscience. Et cette notion de conscience reste encore de nos jours assez floue…Au niveau de l’éthique, c’est encore plus compliqué et nous aurons le loisir d’en débattre une prochaine fois ! Généralement, la mort cérébrale détermine la mort d’un individu. On entend par là l’absence complète d’activité cérébrale. En cas d’organes défaillants ou ne pouvant plus fonctionner seuls, la médecine moderne permet, grâce à une technologie en progression constante, à des machines de prendre le relai. Mais qu’en est-il de la conscience ? Rien ne permet à l’heure actuelle de pallier à sa perte. Ce serait donc bien elle qui signifierait la Mort d’un individu… ou pas, selon vos croyances… Et là, on met le doigt sur un sujet de société qui divise encore et toujours : l’euthanasie et le suicide assisté. Le thème est tellement vaste et ardu que nous lui consacrerons une émission complète. La religion, l’éthique et la politique étant intimement liées dans ce dossier « fin de vie programmée », les débats sont particulièrement animés…
Curieusement, les religions, elles, revendiquent toutes soit la résurrection, soit la réincarnation ! Et ça, ça réchauffe nos petits cœurs ! La Mort n’est donc qu’un passage, non une fin ! Réjouissances et foule en délire ! Les Catholiques et les Musulmans sont dans la team de la résurrection, aussi appelée relèvement des morts et qui signifie un passage physique de la Mort à la Vie. Lors de cette résurrection, nous restons nous-même… à la différence de la réincarnation en quoi croient la team des bouddhistes et des Hindous ! Pour eux, l’âme, l’énergie, la conscience spirituelle, l’esprit (peu importe le terme utilisé) survit après la mort et effectue des passages de vies successives dans différents corps physiques, humains, animaux ou végétaux.
Ainsi donc, on constate bien une tendance à séparer le corps physique du corps dit « spirituel », qu’on lui donne le nom d’âme, d’esprit, de conscience, d’énergie ou autres… D’où la difficulté à appréhender un sujet sur lequel tout le monde a une vision différente et souvent bien personnelle. L’âme est-elle la conscience ? Ou inversement ? S’il y a des adeptes de yoga parmi l’audience, vous savez que dans cette discipline physique et /ou spirituelle, nous sommes constitués d’un corps, d’une âme et d’un esprit. L’âme et la conscience peuvent être 2 choses différentes, la conscience cessant d’exister au moment de la Mort et l’âme, elle, y survivant. En fonction de vos croyances intimes, le champ des possibles est illimité et peut donner le vertige. Personnellement, je pense que ma conscience et mon âme ne font qu’une. Que seul mon corps physique décèdera. Ce n’est que ma croyance à moi. L’unique certitude : on va tous y passer… par la Mort ! La Mort physique. La question de savoir s’il y a un après est donc tout subjectif, même si ce sujet est passionnant et que la médecine et la science se sont penchées depuis longtemps dessus. La Mort, d’un côté fascine, d’un autre terrifie. Elle attise notre curiosité (mais oui mais oui, nombreux sont ceux qui ralentissent devant un accident en espérant apercevoir un cadavre sanguinolent et pouvoir ensuite en parler au tout venant !), et nous dégoûte tout autant, souvent par manque de connaissance ou accumulation d’idées reçues…Et je vous parle en toute connaissance de cause ! Je suis thanatopracteur et bien que je ne sois pas morte, du moins il ne me semble pas (pensées émues au film 6ème sens), j’ai souvent à faire avec la réaction désapprobatrice, dégoûtée, effarée (voire les 3 en même temps, imaginez un peu la tête que ça peut donner) de mes interlocuteurs, qui, décidément, ne comprennent vraiment pas ce qui ne va pas chez moi pour faire ce métier « dégoûtant » … Merci pour la petite insulte glissée au passage, et pour cette belle ouverture d’esprit ! À croire que c’est moi qui l’ai perdu, l’esprit… Allez, je referme cette parenthèse de fille aigrie ! Nota Bene, je vous glisse quand même la définition du thanatopracteur, ça ne peut pas faire de mal, surtout, si vous ne comprenez pas la raison de mon petit coup de nerf ! Thanatopracteur : professionnel (avec un vrai diplôme, juré, craché) qui intervient sur le corps d’un défunt pour lui faire des soins de conservation. Pas un embaumement, s’il vous plaît, ce n’est pas la même chose ! Et ce sera également un sujet à part entière ! Je tiens à préciser que le thanato ( petit mot affectueux qui nous désigne, tout du moins par ceux qui nous aiment quand même un peu) n’est ni alcoolique, ni drogué, ni dépressif et oui, bizarrement, personne ne l’a forcé à faire ça, et oui, encore plus fort, il aime aussi les vivants, malgré leur ingratitude à son endroit…
Voilà, vous l’aurez compris, nous allons avoir ensemble de longues et passionnantes discussions (en tout cas, c’est le film que je me fais dans ma tête) afin de, peut-être, vous faire voir la Mort et son cortège différemment. Il ne s’agit pas de ne plus en avoir peur, mais plutôt de mieux la connaître pour mieux vivre avec… En parler, ce n’est pas trépasser !