Premier article ici, une présentation s’impose.
Qui est Jeanne Baran? J’ai écrit cette auto-interview il y a un peu plus d’un an, c’est un exercice intéressant. Pour apprendre à écrire, et bien… il faut écrire.
Mon site est ma maison, un atelier d’écriture un peu foutraque où je dépose quelques travaux. J’écris des nouvelles, des billets d’humeur. Mes projets de romans avancent à leur rythme.
L’écriture, c’est un peu comme la cuisine” ai-je lu dans un blog. C’est un conseil que je reçois “fort et clair”. Je la vois volontiers en musique, une longue valse à trois temps.
Le temps de l’inspiration ne se contrôle pas. Un rêve, une question, une seule phrase, et vous voilà parti hors du temps.
Le temps pour cuisiner envahit. L’histoire prend une forme, les épices sont des notes, les accords comptent. Il faut inscrire la mélodie dans la casserole. Parfois elle n’en fait qu’à sa tête, il faut la canaliser, parfois elle coule de source, on se demande à quel point le pot a de l’importance. Ceux qui s’essayent aux confitures me comprendront.
Ensuite, vient le temps de servir. Là, les choses se corsent. Extrêmement.
Il se trouve que j’aime bien manger. Enfant, le bœuf bourguignon ne me disait rien mais je dévorais les livres au kilomètre. J’écrivais aussi, sans me soucier d’être lue.
L’enfance ne quitte jamais, j’aime y revenir. Si l’on grandit, peut-être, en donnant de soi, écrire pour donner à lire est un autre défi. Une question arrive très vite: qu’est-ce qu’une bonne assiette?
Une affaire d’ingrédients? De coup de main de la cuisinière? Une affaire de culture? De surprise? Celui qui a la recette est un sacré veinard.
J’imagine ma cuisine d’écriture comme un laboratoire de recherche, et mes petits plats qui mijotent comme des expériences. Certaines ratent tout de suite, d’autres ont l’air de promettre quelque chose. Plus on cuisine, plus on apprend à cuisiner.
Savoir quand le plat est prêt, je trouve, est le plus difficile. On relit encore, on se bagarre avec les points et les virgules, on a peur des mots en trop. On laisse décanter, on repart à la chasse au gras, on doute encore de la moelle. Quoiqu’il en soit, on ne veut pas que le plat crame sur le feu, il faut que la chanson s’échappe.
Ecrire, c’est aussi soumettre son travail au goût des autres. Passerez-vous à ma table? Aurez-vous envie d’y revenir? Je l’espère.