Puisqu’il est tellement difficile d’établir avec assurance et certitude le “Qui” est responsable du grand merdier dans lequel l’humanité se noie, et je ne parle pas des retombées écolos du saccage organisé de notre planète mais plutôt du libéralisme complètement délirant qui alimente avec force d’absurdité le fonctionnement de notre société, je me dis qu’il faut peut-être chercher du côté de l’outil manifestement super-puissant à l’origine de la liquidation effective de nos derniers sursauts de raison. Il faut vraiment que je me décide à faire des phrases plus courtes mais bon l’idée est là.
Je cherche, on est bien d’accord, à découvrir l’outil universel utilisé dans tous les pays, dans toutes les sociétés, à tous les échelons, en toute impunité qui permet d’asservir (là je pourrais balancer tout un tas de verbes comme normaliser, standardiser, fédérer etc.) la grande majorité de la population de notre suprême civilisation.
Un mot me vient immédiatement en tête : politique.
Notre quotidien me le suggère. Nous nous plaignons tous suffisamment de subir les revers des “stratégies” de nos dirigeants qu’ils siègent sur la droite ou sur la gauche de l’hémicycle, ou sur les strapontins s’il y en a. Au fait ? Y a-t-il des strapontins à l’Assemblée ? Faudra que je me renseigne…
La politique est irrémédiablement présente dans notre vie ! Elle nous colle à la peau comme un uniforme obligatoire dont la coupe, triste loi de la majorité, est loin de nous mettre en valeur (morale, intellectuelle, idéologique…) pris un à un. Mais est-ce que je sais vraiment ce qu’est la politique ?
Politique, du grec “politikos” ou “politiké” (j’adore internet pour ça, même le grec n’y est pas totalement respecté, pauvre maître Capello il doit se retourner dans sa tombe à Montparnasse… ) qui signifie “affaires de la cité”, se définit selon les uns comme la science des affaires publiques (tout ce qui touche à la bonne marche de la cité) et comme la structure organisationnelle de la cité selon les autres.
Je constate que déjà dans sa définition, la place de la politique n’est pas clairement établie : est-elle une nécessité sociale telle un genre d’ossature ou de charpente comme garde-fou contre la connerie humaine, ou bien est-elle un appareil de gestion destiné à sauvegarder et enrichir la vie du groupe, pour son bien évidement, évidemment, évidemment ?
Ça n’est manifestement pas une idée nouvelle. Platon définit la politique à travers une étude de “l’homme politique”. Il n’est pas méga optimiste déjà à l’époque alors que franchement il n’a à se soucier ni de la pollution, ni des monothéismes archaïques, ni de la crise du pétrole, ni de la surpopulation ni de la qualité discutable des programmes télé ni même de l’augmentation scandaleuse du prix du tabac. Il conclut que la démocratie est le pire des régimes et qu’il y préfère largement la Monarchie ou l’Aristocratie. Je ne vais pas vous faire croire que je l’ai lu, même si je n’ai rien contre les grecs, mais manifestement la politique pour Platon ça craint. Aristote, ce grand fou, est encore plus radical : chacun sa place dans la société, mais alors les bœufs avec les bœufs, les boss avec les boss, la direction de l’ensemble à une minorité (qu’il nomme “le petit nombre”) et l’obéissance aux autres (“le grand nombre”). Ça pue mais il ne se trompe pas vraiment le bougre !
Bref, après les nombreux changements de position de la dite politique à travers les âges (à noter que la fin du droit héréditaire, l’arrivée des “partis” politique et la démocratisation des institutions n’existent que depuis à peine deux siècles) il semblerait que cette petite peste insidieuse ait fini par prendre son indépendance s’imposant comme une contrainte antinaturelle aliénante. En ce XXIème siècle naissant tout ce que l’on fait, tout ce que l’on construit et tout ce que l’on détruit est politique.
Nous faisons d’ailleurs tous de la politique : on vote ou on ne vote pas, politique, on profite ou on subit, politique, on se réjouit ou on accepte, PO-LI-TIQUE. Celui qui aujourd’hui affirme qu’il ne fait pas de politique, ou pire encore qu’il est apolitique, n’est rien d’autre qu’un sale faux-jetons et un gros menteur. Ce salaud est incapable d’assumer sa responsabilité dans les désordres de la cité (j’adore cette expression), il se désengage comme le p’tit fayot à lunettes qui s’exclamait “c’est pas moi m’dame” quand il s’agissait de repérer lequel d’entre nous avait mis le feu à du papier cul dans les toilettes de l’école primaire, mais son tour viendra on le sait tous, à la récrée par exemple…
Ma conclusion est simple : la politique c’est tout pourri faut vite la remplacer.
Et c’est d’ailleurs pour cela que je ne fais pas de politique, et que je suis même totalement apolitique.
Et je vous attends bande de larves !
Je ne m’attendais pas à une telle conclusion…
Sinon, c’est intéressant, il y a beaucoup de choses vraies, mais c’est vrai que les phrases sont parfois longues 😉
Trop drôle car pour quelqu’un qui ne fait pas de politique tu as des positions bien affirmées ;-).
Très intéressant article qui me donne envie de répondre au travers de l’une de mes rubriques : Inspiration.
Platon aurait dit aussi « L’un des préjudices d’avoir refusé de prendre part à la vie politique est que vous finissez par être gouverné par vos subordonnés ».
Merci