De l’autre côté du miroir Chapitre 2 Partie 1

6 mins

 – Je ne comprends pas, balbutiais-je interloquée.

– Quand j’étais petite, ma mère me parlait souvent d’une ancienne prophétie, commença-t-elle. Il était dit qu’un jour, une sorcière aux grands pouvoirs envahirait Eryndae. Seules deux filles, deux guerrières identiques pourraient contrer la magie noire. L’une d’elles vivrait dans notre monde : moi, et l’autre serait d’un autre monde mais viendrait lorsque le moment serait venu : toi.

– Comment pouvez-être sûre qu’il s’agisse de moi ?

– Le collier, indiqua-t-elle du doigt.

Je l’effleurais du bout des doigts. Je l’avais complètement oublié avec ce qu’il s’était passé. Je ne m’étais même pas rendu compte que je l’avais attaché autour de mon cou.

– Il en est fait mention dans la prophétie car c’est lui qui nous amènera l’élue. Peut-être même as-tu déjà fait l’expérience de son pouvoir ?

– Son pouvoir ? questionnais-je. … En fait, c’est possible, continuais-je, au château nous avons cru être pris, un garde se tenait près de nous mais c’est comme s’il ne nous voyait pas.

– Tu as du avoir peur et sans le vouloir, tu as activé le pouvoir de la pierre. Son pouvoir peut également s’étendre à tous ceux qui touchent le porteur.

– Donc si je comprends bien c’est cette foutue babiole qui nous a amené ici ? lança James qui était restait en retrait jusque là.

– En effet, vous devez comprendre que le collier obéit à son porteur mais il a également sa volonté propre, son but était d’amener Kara jusqu’à moi.

– Bien, alors on peut rentrer.

– C’est impossible, intervint Kira, pour cela vous devez utiliser le miroir qui se trouve au château. Vous avez eu de la chance de quitter le palais indemne. Mais la Reine récupère ses forces et y retourner maintenant ce serait suicidaire. Le seul moyen pour vous de rentrer est de nous aider à la vaincre !

– Vous aider ? Mais ce n’est ni notre monde, ni notre guerre, je ne vois pas pourquoi je devrais vous aider, s’entêta le jeune homme.

– Rien ne t’oblige à prendre part à la bataille à venir, tu peux attendre que tout se passe, personne ne t’en tiendra rigueur.

Je prenais alors conscience de ce qui nous entourait. Tout au autour de nous se dressaient de nombreuses créatures telles que des elfes, des lutins, des centaures, des fées, des griffons. Au milieu, nous dénotions avec nos habits tellement différents.

Ainsi il existait d’autres mondes et la magie que nous prenions chez nous pour des tours de passe-passe était bien réelle. Mais dans quel pétrin m’étais-je encore fourrée ?

Kira nous invita à la suivre dans sa tente. Elle était plus grande que la moyenne. On y trouvait un lit derrière un paravent, un petit brasero pour réchauffer l’intérieur lors des nuits froides, quelques sièges et une grande table placée au milieu. Une carte était étalée dessus, ainsi que de nombreux rouleaux.

Soudain, une jeune femme aux longs cheveux blonds dorés entra.

– Voici, quelques boissons rafraîchissantes, je suis sûre que cela vous fera du bien.

– Je vous présente Amalia, déclara Kira.

Mary observait la nouvelle arrivante. Il se dégageait d’elle une certaine grâce et une douceur extrême. Elle avait les yeux violet, brillant tels deux améthystes. Elle portait une robe aux couleurs chatoyantes et sur son épaule droite brillait un blason représentant un serpent ailé tenant dans sa gueule une rose. Quand elle était là nul ne pouvait ignorer sa présence tant elle irradiait.

– Vous êtes quoi ? interrogea la petite fille avec curiosité

– Je suis une fée.

– Mais si vous êtes une fée, elles sont où vos ailes ?

– Mes ailes n’apparaissent que lorsque j’en ai besoin, elles sont un peu trop encombrantes vois-tu, déclara la créature en déployant une magnifique paire d’aile irisée, blanche presque transparente.

– Waouh, qu’est-ce qu’elles sont belles, s’exclama la petite fille ébahie. Je suis trop contente d’être ici, est-ce qu’on va rester longtemps ?

– Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander, puisque apparemment je n’ai pas mon mot à dire, répondit James, visiblement agacé d’être relégué au second plan.

– Vous resterez le temps que nous récupérions notre bien et que le Reine soit vaincue.

– Mais ça va prendre longtemps ?

– Cela va dépendre de la Reine, je ne sais pas combien de temps il lui faut pour récupérer tous ses pouvoirs. Et même si elle ne combat pas, elle peut envoyer son armée. Nous devons rester sur nos gardes.

Devant la mine inquiète de la petite fille elle s’empressa d’ajouter :

– Mais ne vous inquiétez pas, tant que vous resterez avec nous, il ne vous arrivera rien, je vous le promets.

Le dîner qui suivit fut animé, en effet, nos nouveaux amis voulaient tout savoir sur notre monde : comment était-il, est-ce que la magie existait, y avait-il également de mauvaises personnes, …

Mary fut très heureuse de répondre à toutes leurs questions et d’ailleurs elle ne se gênât pas elle-même pour en poser tout autant.

La nuit tombée, il était temps pour nous d’aller dormir, les jours suivants promettaient d’être difficiles.

Kira nous indiqua une tente où Mary et moi pourrions nous reposer. Quant à James, il lui fallait partager la sienne avec un elfe.

Épuisés, aucun de nous ne tarda à sombrer dans un sommeil profond. Nous ne fûmes réveillés que le lendemain matin au son d’une corne.

Mary fut la première debout :

– Bonjour ! T’as bien dormi ?

– Bonjour, dis-je en baillant. J’ai dormi d’un sommeil de plomb et toi ?

– Moi j’ai dormi comme un bébé, s’exclama-t-elle, pleine d’entrain.

Nous sortîmes de la tente et croisâmes Kira :

– Bonjour, j’espère que votre nuit a été reposante.

– Je n’ai eu aucun mal à m’endormir et s’il n’y avait pas eu la corne et Mary, je crois que je serai toujours dans les bras de Morphée, répondis-je avec un sourire.

– Si vous voulez faire votre toilette, il y a un point d’eau plus bas, je vais demander à Amalia de vous accompagner.

Nous suivîmes donc la fée. Mary n’arrêtait pas de regardait autour d’elle tant elle appréciait le paysage. Il fallait dire que c’était très beau. Il y en avait sûrement chez nous, mais je n’avais jamais eu le loisir d’en admirer.

Tout autour de nous, la verdure était présente. Les arbres montaient si haut qu’il était difficile d’en voir le bout et le soleil perçait à peine l’épais feuillage. Le vent frais nous apportait une odeur délicate de feuilles humides, et puissante des résineux. On pouvait entendre tout autour des gazouillis d’oiseaux et des petits bruits dans les bois alentours signe que de petites créatures s’y trouvaient. Puis les arbres se firent moins nombreux et le long du chemin, ceux-ci étaient pourvus de fleurs rose pâle, qui tombaient sur le sol faisant un tapis. Et au bout, l’eau d’un bleu turquoise scintillait sous l’astre solaire.

Nous nous déshabillâmes et entrâmes dans l’eau. Elle était juste à bonne température. Qu’il était agréable de s’y baigner. Il était facile de se prélasser ici pendant des heures mais malheureusement nous n’avions pas le temps pour ça. Après avoir profité quelques instants de ce moment de répit nous sortîmes enfin de l’eau. Nous étions en train de nous rhabiller lorsqu’Amalia nous chuchota :

– Regardez de l’autre côté de la rive.

Nous nous tournâmes doucement et nous aperçûmes alors un cheval blanc immaculé. Il me fallu quelques secondes pour réaliser qu’il ne s’agissait pas d’un cheval … mais d’une licorne. Elle était majestueuse, le soleil se reflétait sur sa corne lui donnant de superbes reflets irisés. Elle se désaltéra puis elle leva la tête et nous fixâmes. Son regard bleu azur était magnétique, on ne pouvait s’en détacher et c’est comme si elle nous sondait au plus profond de nos âmes. Amalia fit une petite révérence et la licorne répondit d’un hochement de tête puis elle disparut dans les fourrés.

– C’était incroyable, s’écria la petite fille, trop heureuse d’avoir pu voir un animal qui chez nous, n’existe que dans les contes de fées.

– Vous avez beaucoup de chance de l’avoir vu, elle ne se montre pas à tout le monde. Seuls ceux au cœur pur peuvent avoir l’honneur d’en croiser une, expliqua la fée.

En rentrant au camp, la petite fille se précipita vers son frère :

– James, j’ai vu une licorne, claironna-t-elle fièrement. Tu te rends compte, j’ai vu une licorne, répéta-t-elle, comme pour se convaincre que c’était vraiment arrivé.

– Ah oui, je suis heureux pour toi, comment était-elle ?

– Elle était belle, comme dans mes livres. J’espère que tu la verras aussi.

– Encore faudrait-il qu’il ait le cœur pur, commentais-je narquoise.

James me jeta un regard mauvais. Kira arriva à cet instant et nous invita dans sa tente pour nous sustenter.

– Je sais que cela ne doit pas être la même nourriture que chez vous mais j’espère tout même que cela vous conviendra.

Elle nous présenta un grand pichet d’eau agrémenté de morceaux d’agrumes, une assiette de pain elfique et une corbeille de fruits.

– Des fruits et du pain, c’est tout ? J’aurai préféré des œufs et du bacon, maugréa James.

– Cela nous ira très bien, merci, répondis-je en lançant un regard noir au jeune homme.

– Je vous laisse quelques instants profiter de votre petit déjeuner.

Mary ne se le fit pas dire deux fois, elle se servit du pain et quelques fruits, elle voulait tous les goûter. Il y en avait de la taille d’une pomme de couleur violette, de taille plus petite d’une teinte orangée et on trouvait également de petites baies blanches.

Je servis un verre d’eau à tout le monde puis me servit également quelques mets.

Je commençais par le fruit violet, sa chair était blanche et juteuse, son goût sucré rappelait celui d’un melon bien mûr. J’attaquais ensuite le second, sa chair orangée avait un goût acidulé comme si on avait mélangé un kiwi et pomme. Enfin les baies étaient rafraîchissantes avec leur goût mentholé. Quant au pain elfique, il était croquant et avait un léger goût d’amande et de noisette torréfiées. Tout pour nous était nouveau, mais tout était une délicieuse découverte.

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1 Commentaire
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Haldur d'Hystrial
1 année il y a

Je trouve que tu écris très bien. C’est plaisant.

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