J’avance.
On me l’a toujours ordonné,
“Avance !”.
Alors, j’obéis sur cette route.
Je sais qu’ils vont plus vite que moi.
Ils sont même déjà arrivés.
Ils rient, chantent et dansent.
La fête bat son plein,
Pendant que je suis sur ma fin.
J’ai avancé comme j’ai pu,
Mais le chemin est bien trop long,
Semé d’embûches et de futures blessures.
Je ne suis plus dans la course,
J’ai épuisé toutes mes ressources.
Pourtant, j’ai existé,
Me levant, m’exprimant et m’exécutant,
Je croyais en l’amour.
Une fois parti,
Il ne reste plus rien.
Juste une route sans fin.
Je m’arrête.
Le monde défile sous mes yeux,
Et je prends le temps de lui faire mes adieux.
C’est fou de s’arrêter,
Et de contempler.
Personne ne le fait,
Personne ne verra le geste venir,
Personne ne se préoccupe de personne.
Ça sera du hasard.
Une ou plusieurs vies s’en souviendront,
Mais très vite ils oublieront.
Un chien qui a perdu son chemin,
C’est bien trop commun.