Je me nomme Gilgamesh

10 mins

Je me nomme Gilgamesh, il y a environ 4500 ans, j’étais le roi d’Orouk au bord de l’actuel Euphrate, en Mésopotamie. J’ai recherché l’immortalité, je ne l’ai pas trouvée, je suis mort, mais ma légende a survécu aux siècles. Comme toute les légendes, elle est la vérité d’hier passée au crible de la mémoire. Ma légende a d’abord été transmise oralement et a évolué avec le talent des conteurs qui ont rivalisé d’emphase, puis elle a été figée dans une écriture cunéiforme sur des tablettes d’argile. Je vais vous raconter mon histoire, telle que je l’ai vécue sans comprendre, et telle que aujourd’hui, je pourrais la vivre et comprendre.

1) L’immortalité

 Jadis, je me croyais l’égal des dieux, j’étais invincible. Un seul homme a pu me tenir tête, il s’appelait Enkidu. Il était mon égal, il était comme un dieu. Avec lui, j’ai vaincu les bêtes sauvages et J’ai terrassé le terrible gardien de la forêt de cèdres. Ce colosse a soudainement plié sous un joug inconnu, il a perdu ses forces alors que personne ne le défiait, il est mort dans mes bras, je n’ai pas compris. Si cet autre moi-même peut mourir, alors moi aussi ? Je ne serais pas l’égal des dieux ? je ne suis pas immortel ? je ne serais qu’un homme ?

 Je sais maintenant que Enkidu a été emporté par une maladie mortelle, sans doute due à un virus, je ne pouvais pas le sauver. Pourtant, un homme a obtenu des dieux la vie éternelle, cet homme a survécu au déluge, il vit au-delà du monde connu, à l’embouchure des fleuves, son nom est Outa-Napishtim. J’ai décidé d’entreprendre le long voyage qui mène à lui pour l’obliger à me dévoiler comment il a pu obtenir l’immortalité.

2) Le passage

 J’ai remonté le fleuve qui arrose ma ville et qui se nomme Euphrate, je suis arrivé au pied des Monts Jumeaux. « Cette montagne garde chaque jour le lever du soleil et son coucher son sommet atteint la voûte du ciel et à la base, sa poitrine touche le monde d’En bas »(1). 

 Je ne le sais pas encore, mais ces montagnes font partie de la chaîne du Caucase, l’un sera nommé Elbrouz et l’autre Kazbeck. Il s’agit de deux volcans qui culminent à plus de 5000 mètres. Cette chaîne s’étend entre la mer Noire et la mer Caspienne, elle est une frontière naturelle entre le monde que je connais et l’Asie. Les Grecs nommaient ces montagnes « Les colonnes d’Héraclès », Atlas y soulevait le ciel. Elles se composent de deux cônes volcaniques bien distincts, jumeaux. Leurs sommets sont couverts de neiges éternelles et le pied de ces monts pénètre dans le magma, domaine de l’enfer.

 Un homme et une femme scorpion gardaient ces montagnes, « Des hommes-scorpions gardent sa porte ils inspirent la peur et la terreur leur vue c’est la mort »(1). Je n’ai jamais eu peur de personne et pourtant, ces gardiens, m’ont inspiré le respect. Ils portaient sur eux ce que plus tard on nommera armure et qui les fait ressembler à des scorpions avec leur carapace. Je leur ai expliqué la raison de ma venue et ils m’ont laissé passer tout en me mettant en garde sur la difficulté d’emprunter le passage des ténèbres « Gilgamesh personne n’a pu faire ce chemin aucun être humain n’a traversé le passage de la montagne il s’étend durant douze doubles heures, l’obscurité y est totale il n’y a aucune lumière du lever du soleil jusqu’au coucher du soleil »(1).

 Maintenant, je sais que ce passage est appelé, de nos jours, la passe de Darial, il est constitué par le défilé du cours supérieur du Terek, qui, au niveau de la frontière entre la Russie et la Géorgie, perce entre deux murs quasi verticaux élevés de 1 800 mètres et constitue une gorge encaissée à une altitude de 1 447 mètres. Lorsque l’on aborde ce passage par la face sud du Caucase, on arrive sur un versant montagneux, torturé, précédé par la chaîne du petit Caucase et, une fois le col dépassé, on débouche sur la grande plaine de Tchétchénie, quasi plate et qui ressemble à une mer. Dans le Timée de Platon 25a-26b, Critias a décrit ce passage, entre les colonnes d’Héraclès, ainsi : «Car tout ce qui est en deçà du détroit dont nous parlons ressemble à un port (en grec, port peut être aussi un col) dont l’entrée est étroite, tandis que ce qui est au-delà forme une véritable mer ». Les prêtres égyptiens qui ont informé Critias situent ce récit au moins 3000 ans avant mon règne. Or, d’après Elisée Reclus(2) « C‘est un fait désormais incontesté qu’une grande mer s’étendait autrefois au sud de la chaîne du Caucase: la mer d’Azov, la mer Noire, la Caspienne, la mer d’Aral, les innombrables lacs parsemés dans les plaines d’Astrakhan et de la Tartarie, sont des restes de cette antique Méditerranée d’Asie ».

3) L’Atlantide

 Il me plaît de penser que j’ai emprunté un chemin qui, bien avant mon règne, débouchait sur un océan et menait à l’île que les anciens ont appelé Atlantide. Ainsi lorsque Platon, citant les prêtres égyptiens, dit qu’au delà des colonnes d’Héraclès (l’Elbrouz et le Kasbeck), il existe une île dans l’océan dont le nom est Atlantide, il parle peut être de L’archipel Tyulen’i (Tüledi Araldary en kazakh), qui est un groupe d’îles de la mer Caspienne. Cet archipel se trouve près de la côte du Kazakhstan, à 13 kilomètres au nord-ouest de la péninsule Tyub-Karagan, il se compose de plusieurs îles qui s’échelonnent vers la rive est de la Caspienne, ce qui fait dire à Platon dans le Timée 25a-26b: « De cette île on pouvait alors passer dans les autres îles et de celles-ci gagner tout le continent qui s’étend en face d’elles ». Cet archipel est situé juste à la lisière entre la partie nord de la mer Caspienne peu profonde et la partie sud profonde (1000 m) avec une pente raide. Un événement géologique brusque, comme un glissement du fond marin, a pu entraîner certaines îles de cet archipel vers la zone de grande profondeur. C’est ce que Platon décrit dans le Timée 25a-26b « Mais dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l’espace d’un seul jour et d’une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d’un seul coup dans la terre, et l’île Atlantide, s’étant abîmée dans la mer, disparut de même . Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas fonds vaseux que l’île a formés en s’affaissant.» 

4) Le jardin des Hespérides

 Après une longue marche au fond de cette gorge profonde où le soleil ne pénètre pas (dans les ténèbres), j’ai senti le vent du nord frapper mon visage et j’ai débouché sur une vallée merveilleuse où les arbres portent des pierres précieuses. L’océan décrit par Platon n’existe plus, peut être que Outa-Napishtim pourra m’en dire plus. J’ai découvert les fruits de la vigne et du pommier que je ne connaissais pas. Dans la mythologie grecque, Zeus a fait cadeau à Héra d’un arbre aux fruits d’or (un pommier). Héra l’a planté à l’ouest de l’océan extérieur, sur les pentes du mont Atlas, en fait, le Caucase, dans un jardin dont elle a confié la garde aux Hespérides. Je ne le sais pas encore, mais j’ai cheminé dans ce magnifique jardin, en suivant une vallée verdoyante.

5) La cabaretière et le batelier

 Cette vallée est celle du fleuve Terek qui se jette dans la mer Caspienne à l’endroit où j’ai rencontré Sidouri, la cabaretière qui me conduira à Outa-Napishtim. Dans le delta du Terek, il existe, de nos jours, la ville de Kizliar qui a dû s’appeler Samandar et qui, selon les sources médiévales arabes, se situait près du rivage de la mer Caspienne.

 Tout d’abord, Sidouri n’a pas voulu me recevoir, elle s’est barricadée chez elle. Je lui ai expliqué le but de mon voyage. Sidouri m’a répondu que les dieux n’ont pas prévu la vie éternelle pour les humains. Je lui ai demandé de m’indiquer le chemin qui mène à Outa-Napishtim et s’il faut traverser la mer, je le ferai. Sidouri m’a répondu qu’aucun mortel n’avait encore fait ce voyage, ce voyage est dur et pénible, il faut franchir les eaux de la mort. Devant mon désarroi, Sidouri est émue et m’a confié qu’il y avait dans la forêt, Our-Shanabi, le batelier de Outa-Napishtim et les objets nécessaires à la traversée. Fou de rage, je me suis précipité dans la forêt et j’ai cassé tout ce qui était à ma portée. Our-Shanabi a vu briller mon couteau et a entendu le bruit de ma hache, il m’a demandé la raison de ma colère. Je lui ai expliqué pourquoi j’ai fait un si long voyage pour rencontrer Outa-Napishtim le lointain. Ému, le batelier m’a dit que dans ma colère, j’avais cassé les objets nécessaires au franchissement des eaux de la mort « tes mains Gilgamesh ont empêché le passage, tu as brisé et détruit les shout-abni, sans eux on ne peut plus traverser »(1), mais que je devais couper des perches dans la forêt et qu’il tenterait de m’amener chez Outa-Napishtim. J’ai coupé les perches, puis nous avons embarqué et avons navigué trois jours. Our-Shanabi m’a alors dit que nous entrions dans les eaux de la mort et que je devais pousser avec les perches enduites de goudron sans jamais toucher l’eau de mes mains. 

 Je ne sais pas à quoi pouvaient servir les objets que j’ai cassés dans la forêt, mais, en partant du delta du Terek et en s’aventurant sur la Caspienne vers l’est, on rencontre tout d’abord des eaux profondes que l’on franchit facilement à la rame, puis, au milieu de la traversée, le fond de la mer Caspienne remonte brusquement et sa profondeur n’excède plus quelque mètres, ce qui permet l’usage des perches. Qu’est ce qui peut bien rendre dangereux l’usage des rames à partir de cet endroit ? Notons que sur ces hauts fonds se trouvent des gisements de pétrole. Il y a, à cet endroit, de nombreuses émanations de gaz et l’on peut suggérer que l’échauffement provoqué par le frottement des rames sur le bord en bois de la barque puisse enflammer le gaz et conduire les occupants à la mort. L’usage de perches (enduites de goudron) ou d’une voile peut éviter cet accident. Les objets que j’ai cassés devaient sans doute éviter l’échauffement, il s’agit peut-être des premiers tolets de nage ?  

 J’ai utilisé les 120 perches que j’ai taillées, mais nous n’avons pas traversé complètement les eaux de la mort. J’ai enlevé ma chemise et je m’en suis servi comme voile pour terminer la traversée. 

6) L’Élu des dieux

 Enfin, j’ai rencontré Outa-Napishtim, il est là avec sa femme, sur la côte est de la mer Caspienne, à l’orient, à l’embouchure des fleuves. A cette époque, l’Amou-Daria et le Syr-Daria devaient se jeter dans la Caspienne au Nord-Est, dans le golfe de Mertuy Koultouk (la baie morte), comme la Volga et l’Oural, encore de nos jours. En nous voyant, Outa-Napishtim s’est étonné de ne pas voir les objets nécessaires à la traversée et un homme qu’il ne connaît pas, exténué, en haillons, les traits tirés et les joues creuses. Je lui ai expliqué les raisons de ma venue.  « Pourquoi, Gilgamesh, exagérer ton désespoir, les dieux t’ont accordé un royaume, qu’as-tu à gagner par ce long voyage, les dieux nous ont imposé la mort comme la vie, nous laissant seulement ignorer le moment de sa venue »(1), m’a dit Outa-Napishtim. Je l’ai regardé et lui ai répondu : « Je te regarde Outa-Napishtim ton aspect n’est pas différent du mien tu es pareil à moi tu me ressembles même et tu es pareil à moi…comment es-tu entré dans l’assemblée des dieux et as-tu obtenu la vie éternelle ? »(1). 

7) Le déluge

 Outa-Napishtim me révéla alors un grand secret que seuls les dieux et lui connaissent, il me raconta comment les dieux avaient décidé de la disparition de l’homme en déclenchant le déluge, comment Ea réussit à le sauver, lui, sa femme et des spécimens de tous les animaux, en lui faisant construire une embarcation et comment, une fois le déluge passé, il accosta sur les pentes du mont Nisir. A la vue du bateau, Enlil, qui avait décidé de la disparition des hommes, entra dans une rage folle. Ea prit la parole et reprocha à Enlil d’avoir décidé la mort de tous les humains alors qu’il aurait été plus juste de ne punir que les coupables. Enlil se calma, admit sa faute, monta sur le bateau et dit :« Outa-Napishtim jusqu’alors était humain maintenant, lui et son épouse seront dieux comme nous Outa-Napishtim demeurera au loin, à l’embouchure des fleuves. »(1)

 A la fin de son récit, Outa-Napishtim m’a dit : « Mais maintenant qui réunira les dieux pour toi, Gilgamesh, pour que tu obtiennes la vie que tu cherches ? »(1). J’étais fatigué, déçu, mais j’ai dû admettre que je ne trouverais pas ici la vie sans fin que je cherchais.

 Lors de ma rencontre avec Outa-Napishtim, j’ai cru à son récit, maintenant, je pense qu’à cette époque il résidait dans la vallée entre la mer d’Azov et la mer Caspienne vers la dépression de Manytch. Il a observé des variations notables du niveau de la mer d’Azov et craint que, au cours d’un violent épisode de pluie, le niveau des eaux de la mer Noire et de la mer d’Azov ne s’élèvent au dessus du seuil de débordement et se déversent, via la dépression du Kouma-Manytch, dans la mer Caspienne. En 1861, Mr De Baer, remarque que, au milieu de XVIIème siècle, les Cosaques du Don se rendirent en barques de la mer d’Azov à la Caspienne par la dépression du Manytch. l’expédition avait démontré la possibilité de passer d’une mer à l’autre mer pendant les hautes crues du printemps lorsque deux courants d’eau, le Manytch et le Kouma coulant en sens inverse, établissent temporairement un canal non interrompu entre les deux mers. Outa-Napishtim a alors construit un radeau suffisamment grand pour embarquer sa famille et ses animaux domestiques, mais comme ses compatriotes se moquaient de lui, il a inventé l’intervention des dieux. On peut alors penser que, lors d’un épisode de pluies violentes ininterrompues, le niveau de la mer d’Azov ait brusquement augmenté, provoquant un déversement brutal de ses eaux et de celles de la mer Noire, vers la mer Caspienne, via la dépression du Gouma-Manytch. Une très grande partie de plaines situées au nord du Caucase et au bord de la mer Caspienne auraient alors été inondées et un océan temporaire se serait constitué. Le radeau de Outa-Napishtim a été emporté par les flots qui ont butté sur la péninsule montagneuse de Manguychlak dans la région de Mangistau, actuel Kazakhstan, qui s’est retrouvée entourée d’eau. Le radeau se serait posé au pied des falaises qui bordent cette péninsule sur laquelle se trouve le mont Opan-Tau de près de 500 mètres (le mont Nisir ?). Ensuite, les eaux de la mer Noire ont reflué par le Bosphore, vers la méditerranée et le niveau de cet océan a baissé, les mers se sont séparées. Outa-Napishtim et sa famille se sont installés sur les terres libérées, à l’embouchure de l’Amou-Daria, du Si-Daria, de l’Oural et de la Volga. Il est d’ailleurs remarquable que de mystérieuses représentations, gravées sur une pierre, d’un objet de forme carrée ont été trouvées dans la région du Manguychlak alors que l’embarcation construite par Outa-Napishtim, à la demande des dieux, était de forme carrée « Ce bateau que tu construiras, que ses mesures soient bien exactes , que sa largeur égale sa longueur »(1). 

8) Le retour, l’herbe de vie

 Outa-Napishtim maintenant a disparu, il n’avait pas obtenu la vie éternelle, mais tout comme moi, sa légende a survécu au temps. Outa-Napishtim m’a fait laver, habiller et reposer avant de prendre la route du retour, en compagnie de Our-Shanabi le batelier qu’il a banni de son domaine pour avoir trahi sa présence en m’amenant à lui. Lors de mon départ, il m’a dit : « Gilgamesh, tu es venu jusqu’ici tu as enduré peines et souffrances…, Gilgamesh, je vais te dévoiler un secret des dieux, il existe une plante comme l’épine, elle pousse au fond des eaux, son épine te piquera les mains comme le fait la rose, si tes mains arrachent cette plante tu trouveras la vie nouvelle »(1). J’ai trouvé la plante et je l’ai emmenée avec moi. Lors d’une halte au bord d’un trou d’eau fraîche, un serpent s’est emparé de la plante et l’a emmenée en laissant sur place sa vieille peau. C’est du moins ce que j’ai dit à tous lorsque je suis arrivé à Orouk, je n’ai pas assez de plante pour partager. Depuis ce jour, le serpent incarne la tentation et le mensonge. J’ai régné encore longtemps sur Orouk, on a dit de moi que je fus un bon roi, mon voyage m’a appris l’humilité et j’ai retenu de mon ami Enkidou les belles aventures que nous avons vécues ensemble.  

9) Le gardien de la forêt des cèdres

 Nous avons vaincu Humbaba, le gardien de la forêt des cèdres. Il s’agit en fait d’un volcan, sans doute celui que l’on nommera Damavand, dans l’Iran actuel. C’est un volcan encore semi-actif, qui émet régulièrement des fumerolles et dont la dernière éruption date de 7000 ans. Dans des textes et plus généralement la mythologie zoroastrienne, le dragon à trois têtes Aži Dahāka était enchaîné au mont Damāvand, condamné à y rester jusqu’à la fin du monde. Le simple fait d’avoir pénétré sur ce territoire et d’en être sorti vivant en ramenant des bois de cèdre a été considéré comme un exploit. En fait, il n’y a pas eu de tremblement de terre ou d’éruption durant cette période, mais je ne le savais pas.

Bibliographie

(1) L’épopée de Gilgamesh, Abed Azerié, Berg International 1990

(2) Elisée Reclus  “La Méditerranée Caspienne et le canal des steppes” 2ème période, Paris 1861 

   

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Candy Cécile
Candy Cécile
4 années il y a

Texte qui ouvre de nombreuses perspectives, on a envie d’aller explorer les bords de la Kouma!

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