In Real Life – Chapitre 5 ( Partie 2 ) : Aaron

4 mins

A l’appartement de Jonas

14h45.

    Charly est en train de faire ses bagages dans la chambre pendant que moi, je veille au grain dans le salon. Je surveille les moindres faits et gestes de Jonas et ne lâche pas du regard, un seul instant. Pour le moment, il semble calme. Sauf que je me méfie de cet homme comme de la peste. Il a tout du gentleman parfait en apparence. Il est éloquent, intelligent et rusé. Comme la plupart des pervers-narcissique en règle général.

— Tu me surveilles depuis dix minutes, mais je ne connais pas ton prénom ni la nature de ta relation avec Charly. Et cela m’intrigue, me fait-il part.

— Ravi de le savoir.

— Tu ne m’as pas l’air d’être un grand bavard, toi. Je me trompe ?

— Non.

— J’entends ça. Je me demande ce que Charly peut te trouver ? Tu es tellement différent de moi que cela en est risible.

— Charly !? Tu as bientôt fini !?, je lui demande assez fort pour qu’elle m’entende depuis la chambre en ignorant Jonas.

— Oui !, me répond-elle.

Jonas esquisse un sourire en coin et bois une gorgée de son café.

— Tu sais que c’est inutile ce que tu fais ? Tôt au tard, elle reviendra vers moi en rampant. Elle me suppliera de la reprendre et de lui accorder une seconde chance. Tu ne seras rien d’autre qu’un passe-temps avec une carte gold pour assouvir ses caprices.

— Tu parles trop. Ferme là.

— Oh… On dirait que j’ai touché un point sensible. La vérité fait mal, n’est-ce pas ?

— Cela n’a rien à voir. Tu me soûles, juste.

— Pourtant, je ne fais que t’avertir sur la vraie nature de Charly.

Ce dialogue nombriliste à sens unique m’agace. Il me faut un self-control hors du commun pour ne pas lui faire avaler sa tasse. Je n’attends qu’une chose : partir avec Charly, loin d’ici et loin de lui. Je connais la sœur de Valentin depuis que j’ai commencé mes études à l’Université. L’entendre la dénigrer de la sorte m’énerve à un point inimaginable. Je ne supporte pas qu’on rabaisse une femme, qu’on ne lui manque de respect ou qu’on lève la main sur elle. Et ce, tout autant que la misogynie. S’il y a bien une chose que j’ai pu constater au contact de cet imbécile heureux de Valentin, de Charly ou des autres membres de leur famille XXL, c’est qu’ils sont aussi authentiques et humains que Laure. Bien que leur religion rejette les relations homosexuelles, je suis presque certain que les parents de Valentin toléreraient, celle qu’il entretient avec Ethan. À l’instar de ceux de son petit ami.

J’attends Charly en rongeant mon frein et en pensant à Laure. À notre relation qui évolue et je m’interroge sur mes sentiments à son égard. Même si au fond de moi et vu l’obsession que j’ai pour Cécilia, je pense connaître la réponse. Plus je réfléchis aux coïncidences et plus cela me semble limpide. Je crois qu’une partie de moi est aussi terrorisé à cette idée qu’exalter parce que c’est Laure. De plus, toutes ces sensations et ces ressentis que j’ai à son égard me poussent vers cette même conclusion : je suis amoureux d’elle. Mais quand n’est-il d’elle ?

Est-ce que je suis prêt à retenter l’expérience ? Alors, que je suis responsable de la mort de Cécilia . Bien que sa famille prétende le contraire. Serait-il possible que Laure ait le même destin funèbre, si j’accepte mes sentiments pour elle ? Et que je lui en fais part ? Est-ce l’autre raison pour laquelle Cécilia me hante à ce point ? Se pourrait-il qu’elle m’envoie un mauvais présage en me faisant revivre ces souvenirs ?

— Aaron ?, m’appelle Charly.

Sa voix résonne comme un écho dans mes oreilles. Sa main ne tarde pas à se poser sur mon épaule. Son contact me sort de mes pensées et je détourne la tête pour la regarder.

— J’ai terminé. On y va ?

J’acquiesce d’un signe de tête et la laisse passée devant. Je récupère les deux sacs de voyage contenant ses affaires. Elle passe la porte d’entrée en premier et je la suis. Nous descendons les escaliers et nous rejoignons ma voiture en bas de l’immeuble. Je mets ses sacs dans mon coffre, le referme et je lui ouvre la portière, côté passager. Une fois qu’elle est installée, je me mets au volant et démarre pour prendre la route.

— Il y a un Starbuck à quelques rues d’ici, je t’invite !, me dit-elle souriante.

— Tu n’es pas obligée, tu sais ?

— Je sais. Mais j’ai envie d’un café. Et puis t’en offrir un, c’est la moindre des choses après ce que tu viens de faire pour moi et le temps que tu m’as accordé. Alors, que tu n’étais pas obligé.

— Je te l’ai dit. J’ai promis à Valentin de veiller sur toi. Donc c’était normal pour moi, d’être présent aujourd’hui.

Charly, souris et se penche vers moi pour déposer un baiser sur ma joue. Comme à mon habitude, je reste imperméable.

   

    Connaissant Paris comme ma poche, je n’avais eu aucun mal à deviner de quel Starbuck, elle parlait. Puisque j’habite à côté. Je roule une dizaine de minutes et mets cinq bonnes minutes pour trouver une place et me garer. Je descends de ma voiture et invite Charly à faire de même. Puis, nous nous mettons en marche pour rejoindre ce salon de café. Lorsque nous arrivons devant j’ouvre la porte et la laisse entrée en premier. À peine ai-je fermé la porte derrière moi, qu’un regard se pose sur moi.

D’instinct, je redresse la tête et je croise des pupilles bleu clair qui me happe aussitôt. Mes iris verts se perdent dans cet océan. Tel un tsunami qui dévaste tout sur son passage, l’âme présente dans le fond de ces yeux me retourne de l’intérieur et me bouleverse. Une douce chaleur réchauffe mon corps et mon cœur – naturellement – glacé. Mon palpitant, bat à tout rompre dans ma poitrine. J’ai des papillons dans le ventre et l’étrange sensation étrange de connaître cette femme depuis toujours. Alors, que c’est la première fois que je la vois.

    Charly vient tirer sur la manche de ma veste de costume avec des gestes vifs et m’appelle pour me ramener dans la réalité. Mais de peur de rompre cet échange à tout jamais, je résiste. Jusqu’à la sonnerie de mon portable m’y oblige. Je le cherche à tâtons. Elle pouffe de rire et sa voix se fait entendre.

— Bien ! Maintenant que tu es de retour parmi les vivants, où est-ce que tu veux t’installer ?, m’interroge-t-elle.

No account yet? Register

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lire

Plonge dans un océan de mots, explore des mondes imaginaires et découvre des histoires captivantes qui éveilleront ton esprit. Laisse la magie des pages t’emporter vers des horizons infinis de connaissances et d’émotions.

Écrire

Libère ta créativité, exprime tes pensées les plus profondes et donne vie à tes idées. Avec WikiPen, ta plume devient une baguette magique, te permettant de créer des univers uniques et de partager ta voix avec le monde.

Intéragir

Connecte-toi avec une communauté de passionnés, échange des idées, reçois des commentaires constructifs et partage tes impressions.

0
Exprimez-vous dans les commentairesx