K.K – 5

11 mins

Chapitre 5

Madame Alpadov m’examine de ses petits yeux, et ses biceps enflent sous la pression qu’elle exerce en croisant ses bras. Ses veines dessinent des collines sur sa peau livide, tandis que son sourire creuse des fossettes sur sa mine émaciée.

— J’en ai pratiqué à haut niveau durant sept ans, expliqué-je en retirant mes lunettes, dans l’espoir d’arracher au passage à ma conscience de pénibles souvenirs.

Ses iris se dilatent anormalement, et son regard se couvre d’un voile angoissant, qui s’étend jusqu’à m’étreindre. Elle secoue aussitôt la tête, m’empêchant de les observer d’avantage.

Sa bouche étroite s’étire à en écorcher le regard, tant il est douloureux de regarder ses lèvres se déchirer en un sourire étrange. Ses doigts se tordent mutuellement, comprimant une certaine nervosité, ainsi qu’un sentiment imperceptible au travers de son expression inintelligente. C’est comme si elle s’était éteinte à l’instant où j’ai songé à ce changement soudain qui s’est produit dans son regard. Son visage est semblable à celui d’une poupée : son sourire est fade, son regard vitreux, sa peau pâle, mais elle paraît tel un cadavre de toute beauté.

— Qu’y-a-t-il ? Quelque chose ne va pas ? m’interroge-t-elle en reculant doucement.

— Je vous retourne la question, répliqué-je.

Son expression respire à présent la mort, et semble soudain maladive. C’est comme si la discussion est un venin, qui l’empoisonne peu à peu. J’essaie de me concentrer sur ce visage cadavérique, mais mes doigts se crispent autour des lunettes, comme si cela suffirait à broyer toutes ces années passées dans l’eau, à m’essouffler pour redonner du souffle à la fierté de mon père. Au lieu de quoi, mes prestations furent des moindres, à ses yeux. Mes efforts ne firent qu’attiser son mépris à mon égard.

— Excusez-moi, mais j’ai une demi-heure de vélo qui m’attend, fais-je, la gorge nouée par des larmes brûlantes de ressentiment.

Ma main se crispe d’avantage sur ce bout de plastique qui ne m’a jamais aidé à y voir clair, même sous l’eau.

— Nous reparlerons de tout cela plus tard, dans ce cas, acquiesce-t-elle. J’ai une proposition à vous faire.

Mes jambes m’entrainent là où nul pourra briser le silence qui offre aux malheureux une paix indescriptible : les toilettes.

Malgré les bourrasques qui se sont abattues sur moi, je m’efforce sans cesse de toujours me relever. Mais c’est à croire qu’on me veut sous-terre, car chacun de mes efforts est sempiternellement balayé, comme l’on nettoie le sol de poussières.

Je m’affaisse sous le poids des souvenirs dans une cabine, impeccable, comme tout le reste. Cet endroit est plus propre que ma conscience. Si seulement je pouvait la nettoyer de toutes ces pensées qui me torturent.

La remontée des souvenirs est aussi violente et impitoyable qu’une vague s’effondrant sur les carcasses d’un château de sable. Elle glisse entre ses défenses fragiles, pour néantiser le peu de choses qu’il reste. Pour noyer la vie dans les abîmes profondes, que l’on rejoint en un regard vers le passé.

Mon cœur s’embrase, et répand ses cendres dans des entrailles gelés, avides de lumière. Avides d’un sentiment qui s’efface des visages plus rapidement qu’il n’y apparaît. Ce n’est qu’un papillon, dont on se délecte du vol éphémère, qui s’effrite au contacte du sablier inique, dont les rouages tournent plus vite que l’on souhaite, afin d’avaler chaque parcelle de bonheur qu’on essaie de s’offrir.

Ce bonheur est aussi existant pour moi que ces lunettes que je ne détiens plus. Les verres se sont noyés dans des serviettes hygiéniques, dans l’odeur mentholée du sac poubelle, tandis que la monture a disparu, engloutis par un tourbillon, qui s’est creusé au centre d’un toilette. Mes pieds nus martèlent inlassablement la porte de la cabine, sans projeter hors de mon corps meurtris cet incendie qui me dévore, sans que je puisse crier la douleur que m’infligent ses flammes. Ces flammes qui furent longtemps nourris par Charles. Un homme grand, aux yeux de la jeune fille naïve que je pus être. Mais il était aussi pitoyable que ces autres pères que je croisais dans le quartier.

Mon existence lui a été qu’une épine au pied, dont la présence lui a été douloureuse. J’ai été son fardeau, et jamais il n’a manqué de me le rappeler.  Il voyait, sans doute, en moi le gamin qu’il avait été, et découvrit, dans cette domination qu’il avait sur moi, une certaine conciliation avec l’enfer que lui avait fait vivre son propre père. J’étais l’opportunité, pour lui, de se venger de ce défunt que je n’ai jamais connu.

Un gémissement se tarit au fond de ma gorge, mais les larmes parviennent à se frayer un chemin entre mes paupières closes sur cette déception que j’ai longtemps aspiré à être pour Charles. Je me suis vainement battu pour battre dans sa poitrine, des années durant. Je me suis essoufflée pour me relever devant un dos tourné, une main fermée, une âme dédaigneuse de l’existence à laquelle elle a contribué, et pour qui elle devra perdre son temps jusqu’à sa mort.

Les mots éclatent dans ma poitrine, leurs éclats sont submergés par le torrent qui se déverse sur mon visage, et meurent à mes pieds meurtris par ces coups portés au vide qui m’habite. Je redresse la tête, pour émerger de ces pensées obscures, que je croyais avoir enterrées. Mais je ne feigne pas de sourire, parce que je n’ai pas envie de croiser mon reflet hypocrite.

L’envie de voir les autres souffrir comme je souffre m’étrangle, mais la peur de me voir à chaque tournant m’empêche de hurler jusqu’à émouvoir les consciences, et éteindre les étoiles. Je n’ai pas envie de souffler sur les espoirs de chacun, comme je l’ai fait avec Killian. Je voudrais juste initier chacun à la douleur que peut infliger la vie. Les sortir de leur petite maison chaleureuse, pour leur montrer que l’argent fait plus que le bonheur. Il fait la vie. Sans, la douleur devient alors incurable.

Je veux les voir souffrir comme je souffre. Mais je n’ai pas envie de me croiser à chaque tournant.

Une porte s’ouvre dans un fracas, et son écho se perd dans les sanglots d’une jeune fille. Dans un bref reniflement, je sèche ces larmes que nul ne comprendraient. Ici, il n’y a que le cerveau qui importe. Ella a juste tenté de paraître plus humaine que les autres.

Penser à son nom me fait l’effet d’une aiguille plantée dans le cœur. Une aiguille, qui me chatouille délicatement, pour ensuite me rappeler avec violence à quel point je l’ai été avec elle. Mais d’où viennent ces élucubrations ? Elle a mérité ce qui est arrivé.

Ma main agrippe la poignée de la cabine pour relever mon corps lourd d’humanité.

— Calme-toi, murmure doucement une voix singulière.

— C’est facile à dire, pour toi ! Madame parfaite, qui n’a jamais eu le moindre problème avec son copain. Tais-toi, par pitié. Ne serait-ce que pour cela, laisse-moi donc ma douleur se noyer dans le silence. Tu ne peux pas comprendre ma souffrance.

Mon poing ne peut s’empêcher de briser ce silence qu’elle demande tant. L’entendre geindre de la sorte m’exaspère, tel que l’être humain est horripilant, à se plaindre des choses qu’il ne possède pas, de douleurs qu’il ne connait pas. Le pire, c’est l’entendre dire que personne ne peut le comprendre, alors que chacun se ment tout autant que lui.

— Qui est là ?

Elle renifle péniblement, et l’ombre d’un pied vient s’esquisser sous la porte, que j’ouvre sans me questionner sur la distance qui la sépare de cette fille. Elle aurait pu  la frapper à la tête, pour la ramener à  la réalité, lui faire oublier son existence sans soucis. Mais non, ladite fille esquive ma tentative dans un hoquet de surprise, et un grognement de soulagement. Lorsque ses yeux perlés de pétales limpides s’ancrent dans les miens, son corps se fige. Son amie rejette une mèche brune derrière son épaule, et s’écarte dignement, comme si ma seule présence pouvait souiller son humble éminence.

Mais dans le fond, c’est leur âme trop noble qui nuise à mon existence abjecte. Mais je ne m’y prends pas au jeu, passe mon chemin, en contenant une nouvelle fois des braises ardentes dans le creux de mes poings.

— Cela t’amuse d’écouter aux portes ? maronne-t-elle.
 
Mes doigts se crispent sur la poignée de la porte, que je m’apprêtais à refermer. Je fais volte-face, creuse un sillon dans la porte de mes ongles. Mon regard doit être atrocement sombre pour qu’elle vienne à trembler autant. Elle passe une main dans sa chevelure rousse, et déglutis si bruyamment, que j’en ai mal pour elle.

— Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-elle d’une voix chevrotante.

Si elle croit instiller le doute dans mon esprit avec si peu de vocation, c’est pathétique, venant de quelqu’un au rang de “meilleur”.

— Si t’as pas les couilles de me faire face, alors ferme-la, rétorqué-je avec véhémence.

Elle me gifle, mais sa main se crispe aussitôt sur le regret qui la pousse à reculer, titubante. Ma joue ne s’enflamme même pas sous l’impact, tant sa main était hésitante. Mon poing s’arme de cette colère que j’ai tant envie d’étaler sur son petit minois aux traits fins et légers. Mais je surprends, soudain, mon bras à trembler, et mes poumons à se froisser sous le rythme que je peine à m’imposer.

— Je ne sais vraiment pas ce qui me retient de te frapper, avoué-je en plaquant mes poings contre mon corps frémissant.

Dans un bruit sourd, je quitte la pièce, pour rejoindre les vestiaires d’une démarche titubante. Chacun de mes pas est incertain, me mènent péniblement là où je souhaite aller. Menacer une fille aura toujours le don de me troubler.

Enfin j’arrive au terme de ma course dans le labyrinthe des sous-tribunes, pénètre un vestiaire vide, et toujours immaculé. Il n’y a pas la moindre flaque d’eau au sol. Mais dans mon esprit, il y a plus d’une goûte de sang.

Je rejoins le banc, et me laisse glisser entre deux sacs, afin d’atténuer les tremblements qui saccadent ma respiration. Je creuse mon poignet, sans jamais trouver le fond, sans toucher le réconfort. Le sang perle doucement sur mon bras, mais les battements de mon cœur n’en deviennent pas moins brusques et douloureux.

Ma chaire me brûle, mais je n’arrive pas estomper ce sentiment impénétrable qui s’est lové contre ma poitrine, tel la tige d’une rose s’enroulant autour d’un tuteur, pour s’élever jusqu’au soleil. Sous sa beauté étincelante, naissent l’orage et la pluie, qui frappent violemment chaque parcelle de cet organe qui grelotte dans ma poitrine.

Mais il y a une chose plus puissante encore, qui manque de me faire tomber du banc : la voix criarde d’Ella. Elle me fixe d’un air amusé, fière de sa farce, que je mets sur le compte de sa joie excessive. Elle est un sceau débordant, laissant s’étaler autour d’elle son liquide qui dérange tout autant qu’il dégoûte.

Elle s’approche, intimidée par ma mine renfrognée, et le poing que je maintiens fermé sur ma poitrine, encore secouée par les battements crédules de mon cœur qui n’a rien vu venir. Le cri d’Ella résonne encore dans les vestiaires, et est si enthousiaste que même le silence ne parvient pas à le ramener à l’ordre.

— Désolée, mais c’était trop tentant, glousse-t-elle en s’installant à mes côtés, vêtue d’une combinaison noire, sur laquelle a été inscrite les lettres “E.V” sur sa cuisse strangulée par le vêtement moulant.

Le tissus épouse un corps maigre, sans forme apparente. Ses muscles saillants trace des lignes sur le noir de la combinaison, qui vient caresser ses poignets si fins qu’il me suffirait de le prendre pour le briser. Elle visse son casque sur sa chevelure d’ébène, sans laisser les secondes effriter son sourire si large, qui dessine au coin de ses yeux en amande de minuscules stries.

— C’est quoi cette tâche blanche ?

Elle ne peut s’empêcher d’effleurer du bout de son doigt mon genoux, grinçant sous la rotule artificielle que l’on m’a implantée, suite à l’extraction de la balle, et des éclats de cartilage épars.

Mes mains agrippent son col, et dans un élan d’exaspération, je l’élève à quelques centimètres du sol. Mon doigt pointe inéluctablement son visage crispé par la peur, tandis que ses petits pieds essaient de recouvrer la dureté du sol.

— Ne t’avise pas de recommencer, lui intimé-je en la lâchant brusquement. Touche moi ne serait-ce qu’une fois, et mon poing se fera un plaisir de te laisser un souvenir. On verra si après ça tu arrive toujours à sourire.

Elle s’écarte lentement de moi, comme si elle hésitait encore à lâcher l’affaire. Il faudrait quoi pour allumer la peur dans son regard ? Une véritable flamme ?

— Pourquoi toujours être sur la défensive ? Tout le monde ne te veut pas de mal, assure-t-elle en tirant sur son col, comme s’il laissait sur sa peau la désagréable sensation que je lui ai donné en la soulevant.

— Je ne suis pas sur la défensive, répliqué-je en balayant l’air. Tu me fais juste suer avec ton petit sourire hypocrite. Laisse-moi tranquille, veux-tu ?

Son désaccord désinvolte se répercute sur la mine impassible que j’ai eu du mal à recouvrer en sortant des toilettes. Son regard fuit, malgré l’assurance qu’elle s’est donnée pour se dresser contre moi.

— J’ignore ce que t’attends de moi, soupiré-je en laissant mon poing tomber sur mon sac, mais tu n’auras rien de ma part, tout comme je ne veux rien de toi. Maintenant, dégage.

Elle bondit sur ses jambes squelettiques, et resserre sa queue de cheval d’une main tremblante avant de se camper, les poings fermés, la mine dure.

— Non.

Un pas en avant suffirait à la faire tomber.

— Pourquoi te donner autant de mal ? Où cela est-il censé nous mener ?

Son regard s’ancre dans le mien, puis elle est comme prise d’un embarras à retardement.  Elle détourne ses yeux noisette des miens, avant de s’avouer vaincue.

— Nul part, soupire-t-elle, dépitée.

Ses pas s’éloignent dans une expression maussade, qui a effacé son sourire pour pincer ses lèvres en une moue de frustration. Sa démarche pesante résonne dans les couloirs, avant d’être balayée par le coup que je porte, pour fermer le vestiaire.

Mon reflet se mêle au mien, et mon regard se perd dans les abîmes de mes yeux. Ils brillent tel deux étoiles solitaires, perdues dans cette mélasse ténébreuse qui ronge peu à peu leur lumière. Mes doigts pêchent deux minuscules larmes, que j’arrache à cet océan qui luit dans le bleu de mes yeux. Le miroir renvoie le portrait d’une jeune fille à la mâchoire comblée par l’attention de tante ‘Lie, mais le cœur vide qui sombre doucement au creux de ma poitrine émerge des ténèbres, pour traverser mes pupilles, tel un faisceau de lumière. Et il rencontre la glace, la traverse même, pour s’enfoncer plus loin encore dans ce reflet.

Un chemin se trace sur mes joues rougis par le sang qui afflue, au fur et à mesure que mes iris glissent sur ces détails surprenants de mon visage. Comme cette joue droite plus creuse que la gauche, dont les os sont plus saillants. Sur cette chose, dans le creux de ma mâchoire, s’écoule cette larme infime, hésitante, laissant une trace de son passage, pour mourir au coin de mes lèvres trémulantes. Un revers de main suffirait à balayer toute trace de son existence.

Je m’écroule, une main sur la poitrine, crispée sur cet organe qui appréhende chaque seconde qui me sépare de l’existence de ma mère. Disparaitra-t-elle un jour de ma conscience, comme l’on efface une larme d’un visage ?

J’ai si peur de l’oublier, de la perdre dans l’océan, de ne pas être la bouée qui lui faut. Peur que sa voix se noie dans les abysses de ma mémoire. J’oublie, je le sais. Comme tous.

J’ai peur de peu de choses. J’ai peur de sombrer d’avantage, sans sa voix dans ma tête pour me ramener à la raison. Si je venais à l’oublier comme toutes les larmes que j’ai pu verser, je crains aller nul part.

C’est la boussole qui me guide dans ce monde démentiel, où tout se ressemble, comme les pièces d’un sombre puzzle. On ignore la place de chacun dans cette parodie badine, où chaque fou n’a plus de place concrète. Tout le monde n’est plus “je”, c’est un “on” qui se forme, car personne n’est quelqu’un, dans le fond.

Sans ma mère, je crains me perdre dans ce monde où chacun se tue à être comme tout le monde, pour n’être plus personne. Tout le monde est d’une gaieté folâtre, alors qu’il se meure sous ses propres yeux.

J’arrache mes écouteurs à la poche de mon uniforme, et allume mon téléphone, pour lire cette vidéo que jamais je ne me permettrais d’omettre l’existence. Les notes de piano s’instillent doucement dans mon crâne. Son écho se propage comme la caresse de la mer sur la plage.

Mais mon corps ne peut plus attendre, il a besoin d’évacuer la chaleur qui bouillonne en moi. J’ai besoin de prendre l’air.

Quiètement, accompagnée par les papillons qui émanent des notes de piano, pour s’envoler effleurer l’air de la douceur de leurs ailes, j’enfile la combinaison, laisse mes larmes se perdre sur le tissus étanche.

J’effectue un premier pas dans cette tenue exigüe, et sens chacun de mes poils être arrachés par la matière. Mon genoux s’affaisse alors dans un grincement pénible, et je dois ramper jusqu’à mon sac pour y plonger ma main, à la recherche d’une clef, accrochée à une fiole. La douleur déchire lentement les rouages de cette machine qui me rappelle cette part d’humanité que j’ai perdu en me battant contre la folie.

Ma main se remue telle une cuillère dans une tasse, sans jamais attraper la miette de pain tombée dans le thé. Ce trésors qui m’apporterait plus qu’un peu de croustillant. Il atténuerait l’effet de la rouille sur ma rotule artificielle.

Mais il faut croire par son absence outrante que je l’ai rangé dans cette valise que j’ai envoyé il y a une semaine au pensionnat du lycée. Ma bêtise restera toujours autant exubérante.

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