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Qui n’aime pas s’attacher à quelqu’un? Se sentir aimé et compris?
Ce sentiment qui me tient chaud de l’intérieur et me fait sourire à chaque instant. Il est tellement fort et envoûtant que ça en devient une drogue. Un besoin, une nécessité. C’est fort mais tellement dur. Cette adrénaline qu’il me prend aux tripes dès que quelque chose change de d’habitude, cette peur qui m’envahit si les événements prennent une tournure inhabituelle. C’est une passion qui me fait respirer mais qui coupe mon souffle et m’enfonce à des centaines de mètres sous l’eau en même temps. Une pression douce et insurmontable. Et quand tout change, sans raison, que la peur arrive et me fait mal, je reste à des centaines de mètres sous cette eau glaciale et épaisse qui m’écrase et me brûle petit à petit… Dans cet élan survient un courant de mélancolie et de doute parce qu’après tout, je ne suis sûre de rien et je ne le serais jamais. Sans aucunes certitudes je reste et attend en me faisant bercer par les ondes marines qui arrivent sur moi avec une nouvelle violence qui à chaque fois m’est encore plus éprouvantes qu’avant. Sous cette eau épaisse et froide des larmes naissent à mes yeux. Et à ce moment-là, je regrette d’avoir encore essayé, d’avoir encore espéré pouvoir me donner.
Quand ce changement a eu lieu j’étais empli d’un lourd poids, une sorte de boulet de sanglots qui ne me lâche pas. Alors j’ai laissé du temps au temps, et m’en suis un peu allée. Je n’ai pas cherché à comprendre particulièrement. J’en avais même plus la force. Celui d’avant m’avait déjà tout pris, il a fallu que celui-ci prenne les quelques grammes de force qu’il restait en moi. Je ne lui en veux pas encore, mais je suis là, inerte dans mon lit en attendant que les choses se fassent. Parce qu’avec lui, j’y croyais. Il m’avait donné le pouvoir de re-croire en tout. Mais il est parti et a laissé un trou béant.
Les jours sont passés et j’ai, seule, appris à lui en vouloir. Je n’en veux pas à celui qui m’aidait, à celui qui me parlait et me conseillait, à celui qui me faisait penser, à celui qui me faisait planer. J’en veux à celui qui me fait pleurer. Les nuits à regarder le plafond sans parler m’ont fait accumuler une tristesse et une détresse que seul lui aurait réussi à soigner et à apaiser. Sa voix au téléphone m’aurait bercé, son rire fatigué m’aurait fait sourire, sa respiration m’aurait calmé. Mais il n’y a auprès de moi, plus rien de tout cela. S’il n’avait rien changé, il serait venu et en un regard aurait pensé mes maux. Mais il ne viendra pas et ne viendra plus. Je regrette de ne pas avoir plus profité de ses derniers mots doux et de ses dernières tendresses. Pendant que je constate et énumère ce que je n’ai plus, ce qui me manque et les raisons qui me poussent à lui en vouloir, lui dort, et je ne lui manque pas.