Le marché de Lomé. Noël 2009
Bon ici c’est vrai, le ramassage des ordures ménagères de la ville ne se fait pas ou peu, donc tout est dans la rue ! Bien sûr tout cela peut choquer nos regards d’occidentaux, ou nos nez ?! Mais c’est aussi les couleurs, l’exubérance, la volonté de vie. Au marché de Lomé, pas de règles d’urbanisme, les chalands coulant comme un fleuve entre les étals aux alignements inexistants, s’écartant juste pour laisser passer motos et véhicules nullement intimidés de rouler au milieu de cette marée humaine. Parfois même les engins motorisés rasant les étals si près que les acheteurs doivent se mettre à l’abri en fendant la foule des badauds si serrés qu’il me semble voir des rouleaux de lavage automatique qui s’écartent et se referment après leur passage !
Tout sous le même ciel, sous un soleil jamais voilé, étals de fortune conçus avec des bois de récupération qui seront laissés là à la nuit, ici les conditionnements issus de notre civilisation sont défaits et remis au goût du salaire moyen local (quand on a du travail !) qui est de 300 000 francs CFA soit 45 €, réduit en dosettes et à un prix modique, toutes les marchandises sont habilement reconditionnées dans des morceaux de polyane ou des sacs plastiques chinois.
Les poissonnières sont réunies dans le même coin, leur étal ? Un demi-tonneau en bois et un plateau de large circonférence qui le couvre. Le poisson est là, enfin une partie, le stock est derrière, dans des sacs de jute recouverts de glace, eux même protégés par une corbeille en osier formant ainsi une chambre froide très efficace côté économie d’énergie !
Une des vendeuses est préposée à la chasse aux mouches avec un éventail en feuille de bananier, périodiquement elle arrose avec un peu d’eau pour redonner du lustre à l’animal et le couvre d’une espèce de sable roux, sans doute du sel non raffiné.
Saint Pierre, pagres, dorades maquereaux, barracudas, muges se partagent la vedette. La négociation est serrée, le prix se faisant à la tête du client, et à celui du poisson dont certains sont sans doute sortis de l’eau avant mon arrivée dans le pays.
Pour les bouchers c’est le bloc de viande, découpée à la demande, qui par sa masse assure la résistance à la chaleur, il s’agit de zébu. Il y a aussi des gigots de biquettes naines qui constituent en ville l’essentiel du cheptel. La découpe se fait à la machette aiguisée sur plusieurs faces et qui permet de servir à la fois de hachoir tranchoir et découpeur. Ici il est rare de tuer les animaux jeunes, donc pratiquement toutes les viandes de la cuisine locale sont cuites et recuites en sauce flambées aux petits piments qui à l’image du TOGO, ont l’air de rien mais gagnent à être connus !
Ce soir c’est Noël et même ici le Père Noël passe, avec son traîneau, oups ! Plutôt une moto taxi chinoise pour livrer par la porte des milliers de cadeaux pour ceux bien sûr qui ont été sages, comme je ne doute pas que vous l’avez été je vous souhaite un joyeux Noël pleins de cadeaux que vous méritez, pour moi s’est déjà fait, il m’a donné encore, une aventure pas possible pour finir l’année !