CHAPITRE 6
Plutôt satisfait de sa soirée, Bob accroche sa veste sur son porte manteau. Tout heureux, Walter tourne autour de son maître, sa queue remuant dans tout les sens. Lorsque il a finit de lui faire la fête, le chiot se jette sur le dos. Bob le caresse sur le ventre.
-Et beh mon beau, comment tu vas ?
La réponse de son chiot est un aboiement aigu enchanté. Sa bave coulant de sa gueule indique qu’il a les crocs. Sous son bureau, Bob a installé un mini frigo. Déçu, il ne trouve qu’un reste de pâté pour chien. Il fait tomber la texture flasque dans la gamelle de Walter. Ayant tout aussi faim que son clébard, Bob matte la conserve avec curiosité. Il trempe le doigt à l’intérieur puis pose le bout de pâté sur sa langue. Etonnamment, ce n’est pas si mauvais. Quand tout à coup, la vitre située à l’intérieur de sa porte se brise en milles morceaux. Les lettres de son nom et de sa profession inscrites dessus se dispersent sur le sol. Sous le bruit de l’impact, le chiot se réfugie sous le lit. Deux figures imposantes habillés d’une combinaison noires et de cagoules dissimulant leurs visages, apparaissent dans l’appartement. Deux hommes si corpulents qu’ils ont quelques difficultés à passer à travers la vitre brisée. L’un d’eux est équipé d’un marteau à long manche. Bob reste planté là, bouche bée, avec le bout de pâté coincé en travers de la gorge. Il ne trouve rien de mieux à dire que…
-Je peux vous aider ?
A travers l’espace des trous pour les yeux de la cagoule, Bob remarque la peau blanche d’un et la peau noire de l’autre. Cette indice, lui permet de faire le rapprochement avec les hommes de mains de Nicolas, le gérant du casino. Il connaît d’avance, la raison de leur présence. Il est très difficile de trouver une solution diplomatique avec ce genre d’homme. D’ailleurs, ils ne perdent pas de temps. Ils savent exactement ce qu’ils ont à faire. Ils saisissent Bob par les bras et l’amène dans les toilettes. Malgré qu’il essaie de se débattre, Bob ne peut rien faire face à la force de ces deux bodybuilder. Les agresseurs plongent sa tête dans la cuvette des chiottes. Le goût de sa pisse s’infiltre dans tout les orifices de son visage. Il se dit que la prochaine fois, il n’oubliera pas de tirer la chasse. Au bout de quelques secondes insoutenables, Ils le relâchent. Le visage de Bob est trempé. Il effectue deux bonds sur son fessier, tremblant comme s’il se trouvait en pleine crise de tétanie. Des insultes s’échappent de sa bouche.
-Pute ! Pute ! Bande de double pute ! Hurle t’il en perdant le contrôle de lui même.
« Merde qu’est ce que je viens de dire.. » réalise t’il bien trop tard. Les assaillants partagent un regard complice.
-Il semble n’en avoir pas eu assez… Tu crois pas ?
-Je pense que tu as raison.
Bob n’est pas du même avis. Il n’a pas le temps de s’expliquer sur ses tocs et le fait qu’il ne peut pas toujours maîtriser sa langue. Il a donc le droit à une deuxième tournée au fond de ses chiottes. Buvant la tasse, il prend du temps avant de reprendre son souffle. Au moins ça l’empêche de sortir une nouvelle connerie. Walter aboie sur les agresseurs.
-Dis à ton chien de ce la fermer, sinon c’est lui qu’on noie. Prévient l’un des deux hommes.
-A ta place, Walter ! Halète Bob inquiet.
Le chiot parfaitement dressé, sanglote avant de retourner dans son panier.
-Vous ne trouvez pas que Nicolas va un peu fort pour 300 balles… Putain il n’y a pas si longtemps on était amis… Il vous en a pas parlé ?!
Les deux hommes sont surpris d’être démasqués mais ne font mine de rien. Ils retirent leurs cagoules.
-500 balles.
-Quoi ?
-T’y dois 500 putain d’euros.
-Ouais, ouais, je sais. Dites lui que je vais y rendre la semaine prochaine.
-Ca fait 3 mois que tu dois lui rendre la semaine prochaine. Il veut son fric plus rapidement que ça.
-En plus tu oses mettre les pieds dans son casino. Qu’est ce que tu as dans le crâne sérieux ! Renchéris le deuxième homme de main.
-J’ai gagné un petit peu de fric ce soir. Prenez ce qu’il y a dans mon porte monnaie.
Le plus pâle des deux secoue le portefeuille. Un billet de 20 et un de 10, tombe sur le carrelage des toilettes.
-Tu te fous de notre gueule ?! Se crispent t’ils.
-On fait ce qu’on peut, répond Bob avec flegme, en essayant de se rouler une clope avec ses mains moites.
Le plus mat des deux, se rapproche au niveau du visage de Bob avant d’y exploser le nez avec la paume de sa main. Le détective hurle de douleur, en se tenant l’os de son nez qui n’est pas loin de faire un angle droit. Le sang se déverse sur le sol se mélangeant avec le tabac. Un hématome bleu s’est déjà formé sous ses yeux.
-Nicolas ne veut plus jamais te voir dans son casino t’as bien compris ?
-On va se revoir très vite Bob. Renchéris le deuxième colosse en lui crachant un mollard dessus.
Le craquement du verre retentit sous leurs pas. Bob relève la tête, et par sa vue floutée est enfin soulager de les voir quitter son bureau. Toujours sur le sol, il sèche son visage avec une serviette de bain. Une fois sec, il réussit enfin à se rouler une cigarette.