CHAPITRE 7
Bob passa la nuit à faire pression sur son pif pour empêcher le sang de couler. Au réveil, il s’est collé un pansement sur l’arrête pour recouvrir l’énorme bosse apparente. Il serait recommandé d’aller consulter mais il se contente de prendre un paracétamol pour alléger la douleur. Sans prendre le temps d’aller se faire un petit déjeuné, il réfléchit comment il va pouvoir sortir de ce pétrin. Pendant qu’il cogite, il referme le trou laissé dans sa porte par ses agresseurs, par une plaque en bois qu’il fait tenir à l’aide de clous. Pas très consciencieux, il tente de s’appliquer lorsque il inscrit son nom et sa profession dessus, en lettre épaisse à l’aide d’un marqueur noir. Tout ça ne fait pas très professionnel, mais il s’en satisfera pour le moment. Il a d’autres chats à fouetter. Walter n’arrête pas d’aboyer. Il vient de renverser la poubelle, et gratte la boite vide de pâté, ce qui à le don de faire sortir Bob de ses gonds.
-Tu vas t’arrêter oui ?! Tu vois pas que je suis occupé ?!
Walter hoche la tête en soupirant. Bob remarque à travers ses pattes quelques bout de papiers froissés dispersés sur le sol que le chiot est entrain de renifler dans l’espoir de trouver quelque chose de comestible. Un flash surgit alors dans l’esprit de Bob. Il pose son marqueur et se rapproche avec prudence de son molosse qui est à deux doigt de se délecter de la boule de papier.
-Walter, Walter… Gentil chien… Laisse ça.. Ce n’est pas à manger.
Walter renifle la feuille avec insistance et ce qu’il craignait arriva.. De ses crocs Walter l’attrape dans sa gueule.
-Non !
Bob tente de le sortir délicatement pour ne pas trop le détériorer. Malgré la bonne éducation qu’il lui avait donné, il ne pouvait rien y faire lorsque l’estomac de son molosse crié famine.
-Tu vas le lâcher bordel ! S’agace t’il.
Malgré les grognements, il réussit enfin à lui sortir ce fichu document. En dépit de son état, trempé de bave, Bob réussit à recopier sur son calepin les indications qu’il contenait. Bob tape sur les touches de son combiné, le numéro de Madame Adamsky.
-Madame Adamsky? Oui. Comment allez vous ? Ici Robert Polmes, le détective privé.
-Comment avez vous eu mon numéro?
-Euh… C’est vous qui me l’avez donné.
-Argh ! Crie t’elle en se raclant la gorge. Veuillez le supprimer et ne plus me rappeler ! Au revoir !
-Non, ne raccrochez pas ! S’écrit t’il. Je vous appelle concernant l’affaire. L’affaire du trian..
-Ne finissez pas votre phrase malheureux ! Nous sommes sur écoute !
-Ah bon ?… Heu, excusez moi… Je voulais juste vous prévenir que j’ai fait quelques recherches et cette affaire me semble des plus périlleuses…
-Oui, ça je suis au courant… Continuez.
-Et je voulais vous prévenir que mes honoraires vont augmenter au vu de la situation…
-Je vous donnerais tout ce que je possède, si vous réussissez à résoudre cette affaire !
Il n’en faut pas plus à Bob pour s’enthousiasmer.
-C’est vrai ?! Mais je vous préviens que mes honoraires vont s’élever à … 1200€ pour la résolution de cette enquête…
-Ca me va. Je ne veux plus de contact avec vous jusqu’à ce que vous ayez résolue ce mystère. Cet appel nous met en danger, autant vous que moi. Ils sont partout. Partout je vous dis !
-Oui madame je comprend. Cependant il me faudrait la moitié du règlement demain pour que je puisse continuer dans les meilleures conditions.
-Je vous apporterez votre argent demain. Une fois que vous auriez été à l’adresse convenue… ça aura lieu ce soir ne l’oubliez pas… se met elle à chuchoter d’une voix tremblotante.
Inopinément, elle raccroche. « Sauvé ! » S’emballe Bob dont il avait complètement zappé cette information primordiale. « Petit travail pour une affaire d’animaux et 1200€ dans la poche. Si ce n’est pas beau ! » se met-il à chantonner dans l’appartement, sûr et certain que ses soucis seront bientôt derrière lui, pendant que son Walter couché dans un coin, le regarde de ses gros yeux ébahis.