Tribulation, Chapitre 8

3 mins

CHAPITRE 8


Après avoir supporté les bouchons dans les rues parisiennes, Bob se retrouve enfin sur l’A6. Il ne peut pas dépasser les 130Km/h sans risquer de voir sa Golf II se réduire en morceau. Il cherche inlassablement son CD des Zombies sans réussite. Pour faire passer les 1 heures de route jusqu’à sa destination, il nourrit son chiot avec de vieux bonbons pour animaux qui traînés sur sa banquette arrière. Pendant le trajet, il a le temps de méditer sur sa situation. Il espère de tout cœur que cette Adamsky a en sa possession l’argent qu’elle lui a promis sinon tout est foutu pour lui. Il faut être sacrément désespéré pour accepter de mener une enquête confié par une telle dingo.  Il traverse les ruelles en pavés de Barbizon. Il passe devant les maisons recouvertes de lierres puis arrive au bout du village à l’orée de la forêt de Fontaine-bleue. Un souvenir ancien qui dormait dans un coin de son cœur s’éveille devant les blocs de grès surgissant au milieu de la clairière. Il se revoit main dans la main avec Julie, son ex-femme, durant la période la plus apaisée de son existence. Avant de plonger trop loin dans l’émotion et dans son passé, qui détruirait ce qui reste de lui, Bob prend une gorgée de whisky de sa fiole et se concentre pour ne pas se perdre en route. Il continue sur un chemin rocailleux qui le mène dans les hauteurs de la forêt. Sa charrette tient difficilement le coup… Il arrive enfin en haut de la bosse sur un terrain vague, dont l’herbe a été terrassé par les engins de bûcheronnage. De nombreuses stères sont présentes tout le long du domaine. Il gare son véhicule à l’abri entre deux Skidder. Il doute d’être au bon endroit, ainsi que de la fiabilité du tuyau de Madame Adamsky, mais Bob a besoin de ce fric. Il décide de prendre son mal à patience et d’attendre. Il rumine. Tout à l’heure, l’émotion a été trop intense pour lui. Il prend son téléphone et décide d’appeler Julie. La sonnerie du téléphone sonne plusieurs fois. Si elle ne répond pas, il ne sait pas encore si il lui laissera un message. La voix de son ex-femme sur son répondeur, l’aide à prendre sa décision et lui provoque un léger sourire.

« Salut Julie, c’est moi Bob. Tu vas me prendre pour un dingue mais je voulais savoir si t’avais des infos sur une histoire de disparitions de chats, de triangle et je ne sais plus quoi. Ca m’aiderait bien, j’ai pas envie de perdre mon temps… Enfin, en tout cas j’espère que tout vas bien pour toi, je t’embrasse. »

Bob a l’impression de toujours faire de travers. Des mois qu’il n’a eu aucune nouvelle d’elle et la seule chose qu’il trouve à lui dire, c’est de lui parler de cette affaire qu’une folasse lui à confié. Agacé, il s’allume un pétard pour calmer ses pensées et attend au côté de Walter, jusqu’à ce qu’une fatigue inattendue lui fait fermer les paupières.

   Les aboiements de Walter le réveille en sursaut. Le bruit de moteur arrive jusqu’à ses oreilles. Il met quelques temps avant de pouvoir calmer son chiot plus que surexcité. Il lui donne le reste de confiserie et l’ordonne de rester dans le véhicule. 

    Ses bottines noires sont recouvertes de boue. Il languit jusqu’au bout de la colline les mains dans les poches puis se cache derrière un énorme rocher. Il surplombe un sinistre hangar de stockage métallique qui fait bien 50 mètres de long. Trois hommes attendent deux camions se dirigeant au pied du bâtiment. Ils n’ont rien avoir avec des paysans. Ils sont habillé en tenue chic, armé jusqu’au cou. L’un des soldats, relève la porte métallique coulissante pendant que les autres ouvrent l’arrière des deux tonnes. Bob n’en croit pas ses yeux. Une trentaines de gamins enchaînées par des menottes en aciers, âgées de 10 ans maximum, sortent des véhicules. Ils sont dirigées à l’intérieur de l’ hangar. Une fois la livraison terminée, les chauffeurs disparaissent dans la nuit noire.

-C’est quoi ce putain délire ! S’écrie Bob à lui même.

Horrifié, il se baffe les joues de plus en plus sauvagement pour être sûr de ne pas être encore endormie.

Soudain, un aboiement le fait sursauter.

-Walter, je t’avais dit de…

Bob n’a pas le temps de finir sa phrase. Ni de se retourner. Des étoiles filantes explosent dans ses yeux avant de plonger dans l’obscurité des abysses.

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