Pour apaiser l’enfant qui ce soir n’est pas sage,
Églée, cédant enfin, dégrafe son corsage, d’où
Sort, globe, de neige, un sein gonflé de lait.
L’enfant calmé soudain a vu ce qu’il voulait,
Et ses petits doigts, pétrissant la chair blanche, colle sa bouche
Avide du bon sein qui se penche,
Églée sourit, heureuse et chaste en pensées
Et si pur de cœur, sous ses grands cils baissés.
Le feu brûle dans l’âtre, et la flamme au passage
D’un joyeux reflet rose éclaire son visage.
Cependant qu’au dehors, le vent mène grand bruit
L’enfant s’est détaché du mur, enfin pour cette nuit,
Et les yeux clos, s’endort d’un bon sommeil sans rêve,
Une goutte de lait tremblante encore aux lèvres.
La mère suspendue au souffle égal et doux
Le contemple étendu, tout un, sur ses genoux
Et gagner à son tour, au grand calme qui tombe
Incline son beau col flexible de colombe.
Et là-bas, au large, celui qui vit parmi les dieux
Laissant le livre antique, un instant considère
Double miroir d’amour, l’enfant avec sa mère
Et dans la chambre simple, où bat un double cœur
Adore la présence auguste du bonheur.
il n’y a pas plus beau que ce lien indestructible, quand cet acte est fait par Amour et non par nécessité.
C’est la plus belle chose qui existe ou du moins le pensais-je jusqu’au jour où je suis devenue grand-mère, c’est presque aussi merveilleux. Il m’arrivait, fut un temps, de me moquer de mes amies complètement gâteuses, aujourd’hui je fais partie de leur groupe "Mamies gâteaux"…. avec mes deux adorables petits-fils et bientôt un troisième petit-enfant ?.
Très beau poème 🙂
Merci infiniment Isabelle.