Ensemble, nous cheminons…
La bêtise et la cruauté n’ont ni race, ni nationalité, ni sexe.
Elles peuvent surgir n’importe où,
en n’importe qui,
à tout moment.
Elles grandissent par l’identification à ce qui est passager et mortel.
Quand nous oublions que nous sommes beaucoup plus
que ce que nous semblons être.
Quand nous réduisons l’immensité de notre âme
à la trivialité de nos limites.
Ah ma famille,
ma ville,
mon pays,
ma tribu,
ma race,
ma culture,
ma religion,
mes croyances,
mes certitudes…
Toutes ces enveloppes qui nous permettent
d’être présent
au monde.
Ces enveloppes deviennent prison
quand ce qu’elles entourent
s’évapore dans l’inconscience.
Elles devraient être les cordes vibrantes
par lesquelles le chant de l’Être berce le monde.
Quand elles se rigidifient et oublient ce qu’elles entourent,
le chant du silence se tait,
l’intelligence du cœur s’endort,
l’énergie de la vie cherche son chemin
et ne le trouvant pas dans le service du bien,
la voilà qui chemine à tâtons dans l’obscur.
De créatrice elle devient destructrice:
elle prend le chemin de la bêtise et de la cruauté.
Simplement parce qu’elle s’est perdue en chemin
Dans l’oubli de sa source.
Alors elle détruira.
Elle détruira ses enveloppes.
Elle se fera force de mort pour détruire
ses certitudes, ses croyances, sa religion, sa culture, sa race,
sa tribu, son pays, sa ville, sa famille…
Pour qu’un jour, à nouveau,
de ces enveloppes réduites en cendres
jaillisse le feu pur de son âme.
Et pour que ce chant résonne au monde,
elle se lovera dans un nouveau berceau de matière.
Une matière plus douce,
plus tendre,
plus souple,
plus lumineuse,
plus consciente,
qui accomplira son devoir de mémoire,
tant qu’elle ne basculera pas dans l’oubli
de l’immensité qu’elle enveloppe.
Et si un jour, à nouveau,
l’inconscience s’immisce lentement en elle,
elle refera ce voyage douloureux,
et elle le refera encore et encore et encore
pour qu’un jour
sa matière toute entière
soit conscience.