J’adore le chocolat. Depuis longtemps, je le déguste noir. Corsé, 82-85 %.
Comme le chocolat qui donne un goût intense, je donne. J’aime offrir. Cela me procure du plaisir et fait souvent plaisir. L’avantage indirect d’offrir, permet de remarquer par la pratique, que cela resserre les liens qui en valent la peine et que cela écarte les autres.
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Un jour de décembre, une dame à vélo avec qui j’avais pour habitude de discuter à la médiathèque, m’avait vue avec un sac d’une maison de chocolat. Elle s’était arrêtée pour m’annoncer : « Vous avez du chocolat. Si vous aimez le chocolat, je connais une adresse. Une chocolaterie. On me l’a conseillée il y a des années. Depuis, je m’y rends, surtout en cette période de fêtes. L’adresse vous intéresse ? »
« Oui, bien sûr. » « Alors, c’est au 66 rue du Paradis, au cœur de Paris. Allez-y, vous ne serez pas déçu. » Depuis, j’y vais. Cette chocolaterie est née en 1925. Actuellement, le petit-fils, d’un certain âge, entre parfois dans la boutique depuis les bureaux ou le lieu de production. On se dit bonjour depuis des années. À mon avis, il devrait être à la retraite depuis un moment. Il continue pour sa passion, sa maison, le chocolat.
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J’ai eu la chance d’être né de manière à ne pas être pénalisé par cette réforme des retraites en 2023. Je l’ai obtenu pour mes 62 ans. Ainsi j’ai pu la commencer cette année, le 1er juin.
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Lorsque j’ai annoncé cette nouvelle à mon psy, il m’a informé que la sienne commençait en 2024. Après s’être renseigné, en secteur 1, avec ses patients à son cabinet et son salaire à l’hôpital, il n’y gagnait rien, à part de la fatigue. Bien sûr, il aimait son travail ; il avait suffisamment donné.
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Pour notre avant dernier rendez-vous prévu de ce mois de novembre, je lui ai offert une boîte de ballotins. Depuis un moment, lui aussi est devenu client de la chocolaterie. Il apprécie le chocolat. Les bonnes choses. Celles qui contentent le palais. Qui apportent du plaisir.
Il m’avait écouté. Quel bienfait cela fait lorsque les gens m’écoutent. Un bien fou.
Je commande toujours 7 tablettes. Pour le lot de 7 tablettes, une est offerte. On peut recevoir 7 provenances, 7 pays différents, ou demander selon nos préférences. J’emporte de la boutique deux pays, le Venezuela et Madagascar. Trois et quatre. Ou quatre et trois.
Quant à lui, je ne sais pas. Il m’a dit que lorsqu’il y allait, il en prenait en grandes quantités. 2 fois 7 tablettes, plus d’autres achats.
Une tablette, ce n’est pas donné. Alors deux lots de 7, plus d’autres achats…
Quand on aime…
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Il savait aussi qu’on pouvait soi-même choisir les ballotins que l’une des différentes tailles de boîtes pouvait contenir. Là, et comme souvent Edmond Attitude m’a étonné et impressionné.
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Interlude * (spécial spectacle) :
Il m’avait de nouveau touché lorsqu’il m’avait parlé de Jacques Tati. Alors qu’il était à l’hôpital, simple interne et non encore psychiatre, son chef lui avait dit : « Tu auras une surprise. »
Il m’avait raconté cela concernant son entrée dans la chambre d’hôpital de cet artiste à part. On avait échangé ensuite plusieurs fois à son sujet. Il m’avait conseillé d’acheter l’Illusionniste voyant mes efforts pour me frayer un chemin vers la scène. Ce film d’animation de 2010 de Sylvain Chomet, dont le scénario en co-écriture avec Henri Marquet se base sur une longue lettre écrite à sa fille.
Jacques Tati pour moi, c’était bien sûr le personnage, ses célèbres films « Jour de Fête », « Mon Oncle », « Les Vacances de monsieur Hulot »…etc. Le renouveau du burlesque français. On était tombé d’accord, avec Edmond, sur l’origine de son inspiration pour le personnage principal de « Mon Oncle ». Tati, ses débuts sur les planches, sa collaboration avec Pierre Etaix. Son parcours atypique, sa fin, ruiné par le film PlayTime, la perte de sa maison à Saint-Germain-en-Laye, de ses droits sur ses films. Playtime, film revu restauré au Théâtre de Chaillot avec la troupe des Deschiens. Qui accueillait les spectateurs sur les quelques marches permettant l’accès au Théâtre. Ils jouaient de la musique en chœur en soufflant dans des coquillages superbes. Des coques colorés des Îles. Le Maître d’Hôtel du film s’inclinait, suivi de près de l’un des Deschiens, dans un mouvement d’horloge, à chaque nouvelle entrée au bar. Après le film et le spectacle, des jeux et des danses ont suivi avec les comédiennes et comédiens. J’avais enlacé de mes mains la Castafiore imposante par sa taille et la puissance de sa voix. On s’était bien amusé à virevolter au milieu des danseurs. Parmi la troupe, Yolande Moreau. Et, bien sûr, Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff, les metteurs en scène. Jérome faisait partie de la famille du réalisateur, scénariste et comédien. D’où leur rachat des droits sur les films. François Morel, le plus connu des Deschiens, restera toujours à mes côtés.
Lors d’une dédicace sur le livre ‘François Morel Farceur Enchanteur’ au Théâtre du Rond-Point, il avait écrit pour moi sur le livre :
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« Pour Marco au Chapeau,
Salut mon gars !
François Morel »
(Fin de l’interlude)
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Après lui avoir offert cette boîte de ballotins, j’ai sorti un sachet en ajoutant : « Et puis, j’ai aussi ça pour vous ! » Il a regardé avec curiosité et amusement le pochon kraft que je lui tendais. Il s’est empressé de le saisir, de l’ouvrir. Il a bien ri quand il a vu qu’il s’agissait d’une médaille. Une médaille en chocolat. cf. Photo 2. 10 cm de diamètre, 8mm d’épaisseur, ce n’est pas se moquer. Je sais qu’il apprécie souvent mes plaisanteries. Parfois, pas du tout.
J’ai enchaîné. C’était sérieux. : « Ceci est la médaille du travail pour vos 22 ans de bons soins pour Marc Jerabek. Il en avait bien besoin. » Il continuait de rire.
À 69 ans, début janvier, il entre en retraite. Et repart en Bretagne. Sur le lieu de ses vacances, de ses origines.
On en a vécu bien des choses, lui et moi, pas mal de haut et des bas aussi. Voire des très bas parfois. Mais à lui parler je me remontais vite. Ce rapport me tirait vers le haut, m’a fait quitter le mode “Looser” pour évoluer davantage vers les côtés “Winner”. cf. Photo 1 Page 1/4.
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Il avait évoqué pour lui succéder, une de ses collègues. Elle commençait à ne plus exercer qu’uniquement en son cabinet. Elle lui avait réservé des places pour ses patients. Cet avant-dernier rendez-vous m’a laissé en joie avec une agréable surprise. Il m’a aussi parlé cette fois d’un confrère, devenu ami. Il avait préparé une feuille, écrite à la main avec les deux noms, les coordonnées, les téléphones.
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Cependant il m’a dit que ce collègue n’aurait pas forcément de la place de suite, que ce ne serait peut-être qu’en janvier, malgré qu’on soit mi-novembre, mais qu’il répondait toujours au téléphone. Ou aux messages. Il m’a conseillé d’essayer de voir d’abord avec lui.
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En sortant, dans le hall de son immeuble, au niveau des boîtes aux lettres. Mon porte-bloc à rabat et à pinces porte de chaque côté des pages A4, écrites et vierges. Déposé ouvert sur le haut des boîtes, une page blanche placée du côté droit, mon agenda ouvert à côté, stylo à la main, en position pour prendre des notes, j’appelais son confrère.
« Allo, bonjour, Dr Rémi Fasollasido, je m’appelle Marc Jerabek. Je sors de chez le Dr Edmond Attitude, il entre en retraite. Je suis un de ses clients. »
« Vous êtes un de ses patients, pas un de ses clients. »
« Oui, patient, pas client. Excusez-moi, c’est un lapsus. je suis un peu fatigué… »
Un premier contact et un premier rendez-vous mi-janvier.
À mon avis mon toubib lui avait parlé de moi. Yes !
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Je lui ai offert les ballotins et la médaille ce jour-là, j’ai un dernier rendez-vous, mais comme j’oublie beaucoup, que je perds énormément de choses, j’ai voulu assurer en lui offrant du chocolat. Un présent qu’il apprécie.
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J’avais déjà réfléchi à ce que je pouvais lui offrir pour finir… J’avais une petite idée. La livraison a été expédiée et chemine vers mon immeuble parisien. Le papier cadeau attends son tour pour s’y ajouter.
Son contenu lui conviendra normalement et il pourra l’exposer dans son intérieur ou son jardin. Une façon de montrer au monde qu’il m’aura bien aidé à changer mon chemin.
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Le Docteur Edmond Attitude m’a bien assisté. Aussi pour la continuité qui a l’air bien partie.
Il ne me laisse pas là, chocolat.
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Marco O’ Chapeau * Marc Jerabek
le 25 décembre 2023
débuté le le 27 novembre 2023
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P.S. Lors de ce dernier rendez-vous réalisé le 12 décembre 2023, le Dr Edmond Attitude,
m’a avoué être intéressé par ce présent, cette statue de grenouille verte (cf. Photo 3 Page 4/4 ci-dessous.) Ce colis dont la livraison a duré plus que prévu, pour pouvoir arriver à temps. Il m’a confié que j’avais raison, il collectionnait enfant, les grenouilles « Dig ‘Em Frog », le cadeau des paquets de céréales de Kellogg’s. « Je pourrais la mettre dans mon jardin ! » Cette grenouille en état de méditation, lui sera offerte dans un paquet cadeau, en tête à tête. Il vivra à cet instant les débuts de sa retraite. À la question « Que pensez-vous de ces rendez-vous mensuels pendant 22 ans ? », il a avancé « C’était une belle rencontre. » Quelle joie et quel plaisir j’avais là. J’adore le chocolat, pourtant ces mots étaient bien meilleurs que le chocolat.
P.P.S Afin que j’offre cette statue au Dr Edmond Attitude, on a prévu hier matin, de se voir en février.
Je m’offre un cadeau de Noël à publier ce texte.
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Image de 1ère de couverture à partir de l’image par AxxL de Pixaba.
La médaille en question sur cette page 4/4. (⌀ 10cm, 8mm de haut. Photo perso.)
N.B. Tout est véridique sauf les noms et l’adresse qui sont fictionnels.
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Merci aux relectrices Rachel, Louise B. et à Alysson Reost
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