Les anges pleurent une autre nuit, un autre temps ;
De mes ailes décharnées s’écoule mon sang
De mon ire et mes larmes naissent des démons ;
Et je prie pour la Mort et Sa bénédiction.
Et tandis que l’Eden me ferme ses portes
L’Enfer et ses supplices m’attendent encore.
J’ai abandonné Son amour pour celui d’un homme.
J’ai vogué sur un océan de délices,
De douleur, et toute entière m’y suis noyée.
Car pour lui j’aurai combattu l’Apocalypse,
La Bête, l’Enfer, et me serais parjurée.
J’aurai embrassé ses peines, absout ses péchés.
Ô divine douleur, saura-t-Il me pardonner ?
Car je ne suis plus Son enfant mais je suis l’esclave
Et d’un autre et de cette indécise destinée.
Ils m’appellent et me réclament dans leur conclave,
J’entends la litanie de leurs suppliques, leurs plaintes ;
Ô mon aimé, entends-tu les anges et leurs cors ?
Puisque j’aurai perdu mon être pour ton étreinte
Et que je donnerai mon âme pour m’y perdre encore.