En ce beau lundi enneigé, ayant eu un peu le temps ce matin, j’ai pu finir ce livre, “Gagner la Guerre”, de Jean-Philippe Jaworski. Ah oui, je ne vous ai pas dit: j’adore la Fantasy. Pour moi, les genres de l’imaginaire sont le summum de la littérature. Mais de ça, à la limite, on s’en fiche hein?
De la Fantasy
Donc bien sûr, “Gagner la Guerre” est un livre de Fantasy. Un GROS livre de Fantasy. Pour celles et ceux qui ont du mal avec les livres longs, il est possible que ça ne soit pas pour vous. Des paragraphes très longs, qui ressemblent à des nouvelles, des description très détaillées (moi z’aime 🙂 ), on sent que l’auteur veut emmener son lecteur avec lui dans SON monde comme il le voit dans sa tête. Il y a tous les codes de la Fantasy: de la magie, des batailles, des créatures fantastiques…
La nature humaine
Nous suivons donc Don Benvenutto Gesufal, un anti-héros bourru en apparence qui est à la pogne de Leonide Ducatore, podestat de la république de Ciudalia qui ressemble fortement aux Venise ou Florence de la renaissance. “En apparence”? Oui car ce qui m’a plu aussi dans ce roman c’est le jeu entre les différents registres de langue entre le Benvenutto narrateur et le personnage. Le narrateur use d’une langue riche (très riche même parfois) du registre soutenu alors que le personnage use un langage familier et très imagé (qui prête souvent à sourire), et j’ai trouvé cela très agréable. Bon, une autre caractéristique du bonhomme Benvenutto, c’est sa propension à en prendre pleine la tronche. Il encaisse, beaucoup, du sale. Il faut dire que c’est l’éminence grise du podestat, il est chargé des basses besognes qu’implique la gouvernance d’un état qui se veut puissant. Il se retrouvera donc mêlé à une intrigue politique dont lui-même n’aurait jamais eu idée et qui l’amènera à voyager, rencontrer des gens de la haute, des brigands, des elfes, des gens bons, et des gens qui le sont moins. Il incarne le héros faillible, parce qu’il a mal, il fait des conneries… Il expérimente la grande diversité des gens, mus par des plans machiavéliques ou purement bestiaux.
La force: les personnages
Après les jeux de langue, il faut dire que les points forts de ce roman sont ses personnages. Très travaillés, bien décrits, on a l’impression de les voir parfaitement dans sa tête. On s’imagine aussi parfaitement leur profil psychologique. A noter que parfois on peut retrouver des archétypes un peu trop clichés à mon goût, mais là c’est pour pinailler… Il faut aussi signaler que c’est de la Dark Fantasy, pas un écrit idéalisé, un conte à la Tolkien (attention hein, j’adoooore Tolkien, c’est un dieu pour moi, mais jamais il ne décrit Aragorn faire caca hein… Z’avez compris mon point? Bon.) mais on se trouve plus proche d’un roman à la Game of Thrones, ou il y a des excréments (mais qu’est-ce que j’ai aujourd’hui bon sang?), des descriptions très visuelles des blessures, des petits tracas de la vie réelle… Certains passages sont vraiment difficiles à encaisser pour certains, tellement on se met à la place de Benvenutto et on sent à quel point sa situation est… compliquée. Bon, vous voyez qu’il en bave hein? Mais ce roman est aussi plein de rebondissements que l’on n’attend pas et qui gardent le lecteur en haleine jusqu’au bout!
Alors oui, j’ai vraiment aimé ce roman. J’aurais pu parler de la force de l’intrigue qui est rondement menée, de l’attachement qu’on ressent pour Benvenutto, des paysages qui en jettent, de l’ambiance qui en ressort, des odeurs, des textures, de l’angoisse, de la détente et de l’humour dont le roman est rempli. J’aurais pu. A vous de vous faire une idée!
Merci @Moska Wise,
C’est sympa d’avoir des retours de lecture… Je lirai les autres avec plaisir !
@Cécile Henourt
Ben c’est super si ça t’a plu! Merci pour ton commentaire, ça fait plaisir! 😉