Si nos âmes se trouvaient dans la prunelle de nos yeux chapitre 3

12 mins

Chapitre 3

Passage au laboratoire C81, ruine de l’église saint-sauveur.

Lorsque nous atteignîmes l’entrée de la montagne noire, la cloche d’une église tintait au loin. Il était sept heures, le soir tombait. Le vent envoyait un crachin glacé dans ma figure. La lumière rasante me permettait de constater que cet endroit était le dernier où j’aurais souhaitée m’y aventurer. J’aurais préférée ne pas avoir à m’y arrêter, même pour une courte pause. Mazamet était une ville située au pied de la montagne noire. Plus loin, nous devons suivre le petit sentier en pente raide pour atteindre la vallée d’hautpoul. C’était un magnifique village médiéval, un lieu privilégié pour les touristes. Dans la vallée de l’arnette se trouvait une ancienne manufacture de laine, peau et cuir. Un monceau de scories dominaient la vallée. Derrière ce crassier s’étendaient les réserves, où s’entassaient assez de bois pour chauffer les maisons qui possédaient encore une poêle à bois pendant le rigoureux des hivers. Nous suivîmes un chemin abrupt qui devait nous mener à la passerelle. Nous frôlâmes les fougères, dégageâmes les feuilles qui nous empêchaient d’avancer. Les splendides et gigantesques futaies de hêtre et chênes nous émerveillaient. Le vent soufflait si fort que les branches se cassaient. Quelques randonneurs bien équipés en ciré jaune nous regardaient furtivement à notre passage. Nous croisâmes un groupe de gens aux visages rudes et trempés de la tête aux pieds qui allaient vers le centre-ville de Mazamet en discutant à voix haute. En nous voyant, ils se turent brusquement et continuèrent leur chemin. L’un d’eux esquissa même un signe de croix. 

« Il faudra t’habituer, Neary, grommela-t-il. Nous sommes demandés dans la région du Tarn, mais rarement bienvenus, et certains coins son plus hostiles que d’autres. 

– ouais, je vois ça ! Ils ont peur de nous ? Mais, c’est notre métier qui les effraient, je crois ! Ils n’ont aucune raison d’avoir peur de nous ! On ne fera même pas de mal à une mouche.

– oui, mais eux sont réticents ! Tu vois ? » déclara-t-il.

En se dirigeant au village hautpoul, après avoir traversé la passerelle, nous continuâmes sur un sentier encore plus difficile à grimper. On voyait sur le chemin quelques ruines de château ou bâtisse datant du moyen-âge. Malgré l’obscurité aucune lumière n’y filtrait. Au bout du chemin se dressait une incroyable ruine à l’entrée du village hautpoul. Matthew s’arrêta devant et observa. C’est le seul bâtiment en ruine, mais à coté il y avait des gens qui y vivaient encore. Nous devons suivre l’autre sentier qui nous mène aux ruines de l’église saint-sauveur. Il n’y avait pas de panneau qui tenait par un rivet, indiquant « église saint-sauveur ». Depuis l’entrée, on pouvait voir la ville de Mazamet. Là où je me tenais d’épaisses ronces envahissaient toute la fondation de l’église saint-sauveur. Ce devait être ici, ou je devais commencer ce fameux test. Ce lieu est peut-être hanté. Matthew déposa son sac et je fis de même. Nous nous  engageâmes sur une allée où il y avait moins de ronces, nous marquâmes un repère pour nous orienter. Pas si contente que ça puisque nous ne sommes pas à l’abri du crachin. Cependant, il alluma la lampe électrique et braqua dans tous les coins sombres, avant d’allumer un feu de bois. Il voulait assurer qu’il n’y avait personnes d’autres ici. Rassurés, tous les deux nous nous engageâmes dans une descente et là se trouvait une porte. Derrière cette porte, il y avait un escalier qui menait en bas, ce devait être un passage secret, une crypte à mon avis. Nous continuâmes à inspecter les lieux et décidâmes de s’arrêter ici. Il posa enfin la lampe au sol. Je sus que j’aurai préféré n’importe quel endroit à ce lieu lugubre. Vous me diriez que n’importe quels lieux sont lugubres. Je suis d’accord, mais, celui-ci est encore plus lugubre que vous le croyez ! À part, quelques filets en ferraille pour soutenir la fondation, sinon elle risquerai de s’écrouler. L’endroit était étrange, il me donnait la chaire de poule. L’air était humide et froid. Cela sentait la terre mouillée, la forêt, les pins, c’était un mélange de senteur que je ne saurais vous l’expliquer. À la lueur de la lampe électrique, je voyais de la buée s’échapper de ma bouche. Ce spectacle était assez déprimant et les paroles de Matthew ne fut pas me réconforter…

« Eh bien, Neary, le travail m’attend. Je vais te laisser ici, je viendrai te chercher plus tard. Tu sais ce que tu as à faire ? 

– non, Matthew ! Répondis-je en jetant un œil à la lampe qui va bientôt s’éteindre. 

– je t’en ai déjà parlé. Tu n’as pas écouté ? Sois attentive et cesse de rêvasser ! Je ne te demande pas grand chose, répondit-il en caressant le menton. Tu vas passer la nuit, ici, seule. Tous ceux et celles que j’ai formés ont déjà passé leurs épreuves ici. Ça me permet de savoir ce qu’ils ont dans le ventre. Ah ! Il y a une chose que tu dois savoir ! 

À minuit, tu feras attention ! De là où tu es, une créature qui s’y tapit pourrait venir perturber ton sommeil. Reste bien éveillée, si tu réussis ce test, tu seras sur la bonne voie, et je pourrais envisager de te garder au laboratoire C81. Des questions ? 

– oui, j’en ai une ! Pourquoi ici ? Pourquoi ne pas passer un test dans un endroit à l’abri du vent et de la pluie ?

– oui, c’est vrai…c’est une très bonne question. Si j’ai choisi cet endroit, c’est pour te stimuler, te mettre à l’épreuve dans n’importe quelle situation. Cet endroit est idéal pour commencer ce test. D’autres questions, Neary ? », répondit-il.

Des questions, j’en avais beaucoup ; mais les réponses m’effrayaient évidemment. Je me contentai de remuer la tête en essayant de garder ses tremblement de lèvres pour moi. 

« Comment sauras-tu qu’il est minuit ?

Je possédais déjà ma montre et mon téléphone portable, si aucun des deux ne fonctionnaient, je pouvais me fier à mon instinct. Aussi, je devinais presque exactement l’heure qu’il était.

– ah, oui ! Que suis-je bête !  Tu as déjà une montre et un téléphone portable ! » constata-t-il.

Seulement, ici, je ne me sentais pas en sécurité. Dans certains endroit, le temps passe plus lentement, et cette église avait l’air d’être de ceux-là.

« Il est sept heures passées, sur ma montre et sur mon portable il a cinq minutes d’avances et je n’ai presque plus de batteries ! Dis-je. Si je ne me réveille pas, tant pis pour moi. Je suivrais mon instinct.

– bien ! Fit-il avec un sourire. Dès que ta montre indiquera minuit, tu prendras la lampe électrique et tu descendras au sous-sol, vers la crypte.

En attendant, dors, si tu peux. Maintenant, écoute-moi bien attentivement. Il y a trois choses importantes que tu ne dois pas oublier : ne te laisse pas dissiper par ces âmes errantes, quelle que soit l’insistance avec laquelle elle communique. C’est bien compris ? Sous n’importe quelle apparence et ne sois pas en retard ! D’accord ! Me répata-t-il.

Matthew  s’apprêtait à partir. À l’instant où il allait partir, je demandai…

– et la troisième chose, alors ? 

– le feu, Neary. Quoiqu’il arrive, ne le laisse pas s’éteindre ! »

Il quitta la sinistre église saint-sauveur, et je me retrouvai seule. Je pris la lampe et allai au coin du feu pour me réchauffer. Et autour, tout était calme à part quelques bruissements de feuilles. Le vent soufflait sur la cime des arbres en gémissant. Dans cette forêt, j’entendais des cris de hiboux ou d’une chouette. J’avais froid et j’étais glacée. La porte qui menait au sous-sol me mettait mal à l’aise ; je décidai tout de même de jeter un œil. Je saisis la poignée d’une main mal assurée et tirai. Celle-ci résista, et, l’espace d’un instant, j’eus l’effrayante impression que quelqu’un la retenait, de l’autre côté. Je tirai plus fort, et la porte s’ouvrit brusquement. Déséquilibrée, je faillis tomber et lâcher ma lampe. Une pièce étrange, plein de poussière, des cailloux s’enfonçaient dans les ténèbres. À ma droite, une porte cassée. Au fond, j’aperçus un passage étroit, ce doit être un passager menant à la crypte. Le courant d’air froid me donnait des frissons en tout cas. J’hésitai d’aller plus loin, j’ai donc tourné mes talon à l’endroit d’où je venais. Je cherchais un endroit pour se poser. Une fois assurée que l’endroit me plaisait bien, je remontai récupérer mes affaires et cherchai un endroit pour dormir. Je n’avais guère le choix. Je n’allais certainement pas m’installer là haut dans les ruines devant mon feu de camp à la belle étoile. J’avais déjà prévu une couverture et un duvet chaud, je me blottissais au fond de mon duvet et fermai les yeux pour que le sommeil m’emporta loin de cet endroit sinistre. J’étais persuadée que je me réveillerais juste avant minuit. En temps ordinaire, je m’endors facilement. Mais, là, ce n’était pas le cas. Je grelotai de froid même avec mon duvet chaud ; le vent secouait les arbres et la fondation. J’entendis aussi des bruissements autour de moi. Des mulots ou des rats, pensai-je. Je détestai les rongeurs. Soudain, un nouveau bruit provenait dans les profondeurs du sous-sol, très léger. Je tendis l’oreille. 

Il s’amplifia peu à peu, jusqu’à ce que le doute ne fût plus permis. Là où je me trouvai, il se passait quelque chose qui n’avait pas à s’y passer. On grattait ou on creusait. Mais quoi ? D’abord, il y eut le tintement du métal, mais, il n’y a pas de métal ! Puis un tapotement sur les briques, suivi d’autres bruits suspect. Cela dura plusieurs minutes ; les bruits s’arrêtèrent aussi soudainement qu’ils avaient commencés. Le silence revint. La bâtisse semblait retenir son souffle, et moi, je retenais le mien. Des coups sourds retentirent alors, à une cadence régulière. Cela se rapprochait : boum, boum, boum. Des pas ! Je saisissais la lampe et me recroquevillai dans mon duvet. Boum, boum, boum. Quelqu’un chaussé de lourdes bottes marchait  à l’endroit où je me trouvai. Quelqu’un avait creusé la terre, dans le noir, et s’apprêtait à surgir. À moins que… peut-être n’était-ce pas quelqu’un, mais quelque chose ? J’entendis des pas arrivés vers moi. Je fis la plus discrète possible, attendant que cette chose parte. Je tournai lentement, avec un craquement lugubre. Quelque chose était ici avec moi. Un froid sépulcral me fit frissonner, un froid annonçant l’arrivée d’un être qui n’appartenait pas à ce monde. Un froid semblable à celui que j’avais ressentis en allant à la montagne noire, mais pire encore. Vous savez que la montagne noire est immense ! Cependant, je braquai ma lampe. La lumière projeta au plafond et sur les murs des ombres grotesques. D’une voix plus tremblotante que la lampe dans ma main, je demandai…

« Qui est là ?

Il n’y eut pas de réponse. Même le vent, au-dehors, s’était tu. 

– qui est là ? Répétai-je. »

Toujours pas de réponse. Les pas résonnèrent, avancèrent vers moi, de plus en plus près, et je percevais à présent un halètement, très étrange, qui ne provenait pas d’un animal, ni d’un humain. Au dernier moment, les pas se détournèrent, s’éloignèrent. Je n’osai plus respirer, tandis que la créature aspirait de grandes bouffées d’air comme si elle n’arrivait pas à s’emplir les poumons. À l’instant où je me crus  incapable d’en supporter, l’être invisible poussa un profond soupir, lourd de tristesse et de lassitude. Au bruit de pas, je compris qu’il regagnait le passage vers la crypte. Ce n’est qu’en l’entendant repartir pesamment vers le passage que je repris enfin mon souffle. Mon rythme cardiaque se ralentit, mes mains cessèrent de trembler ; peu à peu, je trouvai mon calme. Il fallait maintenant remettre mes pensées à sa place. J’avais eu très peur, si rien de plus terrible ne m’arrivait cette nuit, je réussirai mon premier test. J’allais devenir médium, une passeuse d’âmes Je devrais m’habituer aux lieux hantés, mon devoir m’y obligerait.

Au bout de quelques minutes, je me sentis mieux. Je m’apprêtai à me réinstaller pour dormir, mais, comme on me l’avait souvent dit, les esprits mauvais ne connaissent pas le repos. Peut-être n’avais-je pas fait ce qu’il fallait ? Toujours est-il qu’un nouveau bruit, bien que d’abord faible et lointain me fit sursauter. On frappait à une porte cassée. Il y eut un silence, puis j’entendis distinctement trois coups. Un autre silence, et trois autres coups résonnèrent, plus près. Alors, je compris. Quelqu’un se trouvait ici à l’église saint-sauveur, frappant à chaque porte encore intacte, s’approchant peu à peu au sou-sol. Lorsque l’inconnu atteignit enfin le sous-sol, les trois coups retentirent avec une force à réveiller un mort. La créature allait-elle ouvrir au visiteur ? Soudain, ma peur s’envola. Une voix m’appelait de l’extérieur, une voix que je connaissais bien.

« Maman ! Maman ! Tu es où ? Montre-toi !

c’était Lovéa ! J’étais si heureuse de l’entendre que je courus en grimpant l’escalier sans réfléchir. Dehors, il faisait sombre et il pleuvait. Elle devait être trempée.

– dépêche-toi, maman ! Me pressa-t-elle. Ne me fais pas attendre, il fait froid ! Tu es où ? »

Je m’apprêtais à aller la chercher quand la mise en garde de Matthews me revint en mémoire. (Il y a trois choses importantes que tu ne dois pas oublier : ne te laisse pas dissiper par ces âmes errantes, quelle que soit l’insistance avec laquelle elle communique. C’est bien compris ? Sous n’importe quelle apparence…) Mais…pouvais-je laisser mon enfant dehors, dans la nuit et sous la pluie ? J’inspirai longuement, et m’efforçai de raisonner. Mon intuition disait que ce ne pouvait pas être Lovéa. Pourquoi m’aurait-elle suivit jusqu’ici ? Comment aurait-elle su que j’étais ici ? De plus, elle n’aurait jamais entrepris seule un tel déplacement ; ce n’était pas ses habitudes. Non, c’était autre chose qui attendait dehors. Une chose invisible et cependant capable de prendre l’apparence de n’importe qui. Les ténèbres se tenaient là dans cette ruine de l’église saint-sauveur. Cette chose cogna encore contre la porte à moitié cassée avec insistance. 

« Laisse-moi entrer, maman ! Supplie la voix. Pourquoi tu ne me laisse pas rentrer ? J’ai froid, je suis trempée et j’ai besoin de me réchauffer, je suis fatiguée… »

J’entendis des plaintes, et je fus alors certaine que ce n’était pas Lovéa. Elle m’appellerait avant de venir. Au bout d’un moment, les coups faiblirent, puis cessèrent. Je me remis dans mon duvet, je tentai encore une fois de m’endormir. Je me tournai et me retournai sans trouver le sommeil. Le vent s’était remis à secouer les arbres ; les demies et les heures s’égrenaient à ma montre ; bientôt, il serait minuit. Plus l’heure approchait pour aller dans la crypte, plus j’étais angoissée. Je voulais réussir le test, mais, oh ! Que j’aurais aimé avoir mon propre chez moi, en sécurité dans un lit bien chaud ! Juste après la demie de onze heures, la créature recommença à creuser. Puis des pas lourds marchèrent de nouveau en ce lieu. Les bottes résonnèrent sur le sol. J’étais pétrifiée. Seul mon cœur battait encore, comme si mes côtes allaient briser. Et, cette fois, les pas ne s’éloignèrent pas, mais, se dirigèrent droit sur moi, boum, boum, boum…une main invisible me saisit par le col et me souleva, à la manière d’un homme très en colère. Quelque chose d’invisible s’enroula autour de mon corps, immobilisant mes bras, écrasant ma poitrine. Je suffoquai comme si on essayait de m’étouffer. Cette chose invisible m’emporta dans la crypte ! Je ne voyais pas comment j’ai pu traverser le passage menant à la crypte. J’entendis juste sa respiration sifflante. Je me débattais frénétiquement, car, au fond de moi, je savais que j’étais en lévitation. Je savais pourquoi on avait creusé la terre. On m’avait emmenée ici. 

J’allais être témoin de quelque chose. Une terreur sans nom me submergea. J’aurais voulu hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Soudain, on me lâcha. Je tombais lourdement. Je me retrouvai affaler par terre, devant un trou béant, le nez à quelques centimètres de-là. Mon cœur battait si vite que je n’aurait pu compter mes battements. Je me redressai et bondis sur mes pieds. Mon corps agité de tremblements, je courus me réfugier dans un recoin où il était possible de s’y faire une place. Je me demandai laquelle des trois règles de Matthew avais-je transgressé. Le feu ! Il s’était éteint…

Un éclair illumina alors la ruine de l’église saint-sauveur, suivi d’un violent coup de tonnerre ; la pluie s’abattit sur la fondation, tambourinant le sol, éteignant le feu, un filet d’eau ruissela jusqu’à la crypte. Une bourrasque malmena les branches d’arbres qui bloquèrent le sentier de randonnée. Je restai un long moment immobile, sursautant à chaque éclair. Jamais je ne m’étais sentie aussi misérable. C’était vraiment une sale nuit. Pourtant malgré ma peur de l’orage, j’aurais donné n’importe quoi pour m’enfuir d’ici, pour ne pas passer la nuit dans cet endroit. J’ai eu l’impression d’entendre la cloche sonner au loin. Je jetai ainsi un coup d’œil à ma montre et à mon portable et zut ! Celui-ci n’avait plus de batteries, je le posais sur le sol. Minuit, l’heure d’affronter la créature que j’attendais.

À cet instant, je remarquai à la lueur d’un éclair de larges empreintes de pas sur le sol. Je pensais d’abord qu’il s’agissait de Matthew. Mais elles étaient noires, comme si les traces qui les avaient laissées avaient été pleines de boues. Elles sortaient de l’endroit ou je me trouvais, bifurquaient vers la crypte, puis repartaient d’où elles étaient venues, vers les profondeurs des ruines de l’église saint-sauveur ou elle allait devoir s’enfoncer. Je tâtonnais à la recherche de ma lampe et mis ma main dans la poche de mon blouson et je fouillais nerveusement. Dedans, il y avait des piles et une amulette que je gardais depuis longtemps ! À l’aveuglette, je me dépêchai de mettre les piles dans le compartiment adaptées pour celles-ci. En appuyant avec insistance, le bouton, je profitai en même temps de mettre mon amulette autour de mon cou. Une lueur bleuâtre s’illumina, juste au moment ou la lampe se remet à fonctionner. Ma mère ne se doutait sûrement pas, en me faisant ce cadeau qui me serait si vite utile ! Lorsque j’avançai d’un pas, un nouvel éclair s’illumina ; un violent coup de tonnerre ébranla la bâtisse, et son écho roula jusque dans les fondations. Je m’engageais vers l’entrée de la crypte, pointant la lampe d’une main tremblante que la lumière projeta sur le mur des ombres fantastiques. Tout en moi, je refusai d’y aller. Mais, si je ne réussissais pas le test, j’e n’aurai probablement plus qu’à repartir chez Lovéa dès l’aube. J’imaginai alors ma déception, la honte d’avoir raconter à mes enfants ce qui s’était passé. À quelques pas plus loin, je franchis le seuil, j’aperçus que la crypte où je me trouvai était pleine de recoins sombres, surtout celle qui se trouvait en face de moi, que la lampe n’arrivait pas à éclairer. D’épaisses toiles d’araignée pendaient dans les recoins, des monceaux de terre fraîchement retournées. Je contournai un vieux puits…je distinguai alors quelques chose tapit dans l’ombre. D’effroi, je faillis lâcher la lampe. C’était une forme sombre, ressemblant vaguement à un tas de linges pilés les uns sur les autres. Il en sortait un bruit étouffé, régulier…

« Ça respirait ! » il m’a fallut user de toute mes forces pour obliger mes jambes à remuer. J’avançai d’un pas, d’un autre, d’un autre encore…la chose se dressa soudain devant moi, immense silhouette encapuchonnée de noir avec des yeux luisants d’une terrifiante lueur rouge. J’étais sur le point de m’enfuir en hurlant lorsque je remarquai la sacoche que la créature portait sur elle. 

« Qu’est-ce que tu fabriquais ?  lança Matthew. Tu as cinq minutes de retard. 

– oh Matthew ! Espèces d’ordures, tu m’as fait terriblement peur ! J’ai cru que mon cœur allait lâcher ! Ne refais plus jamais ça !!! »

À suivre…

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