Franchement je me marre. Plus on avance vers l’inéluctable catastrophe (même si ça n’est pas, selon moi, le mot le mieux adapté pour définir « l’énorme plaisanterie du XXIème » expression que ne manqueront pas en revanche d’utiliser les générations simiesques futures lorsqu’elles auront repris leur place, à moins que Charlton Heston aussi nous ait menti…) écolo, ou mystico-écolo, ou politico-mystico-écolo, qui devrait pousser notre pauvre planète à se rebeller (là encore faudrait voir à se décider entre la fonte des glaces, la disparition de la couche d’ozone, la grosse éruption solaire, l’inversion des pôles ou je ne sais quelle autre écrasement de météorite super géante que même tout Hollywood verdira de jalousie), moins il semblerait que l’on l’ignore.
Ou encore, pour être plus clair, plus on se rapproche de la fin et plus on la sent venir. Le tout à l’échelle de l’humanité ! Je n’invente rien, c’est affiché quotidiennement et en très gros dans tous les postes de télévision et dans la majorité des sites à idées sur internet. Lorsque le petit penseur en parle, je cite donc le commun des citoyens, vous, moi, le discours tourne quasiment à la parole unique, à l’unisson, à la vérité absolue : c’est la chienlit, c’est de pire en pire et personne ne fait rien.
Bientôt plus d’eau, bientôt plus de bouffe, bientôt plus de sperme et certainement bientôt plus d’air. Et déjà plus d’espoir. Avez-vous récemment entendu, avez-vous jamais entendu devrais-je dire, un interlocuteur lancer quelques affirmations contraires ? Je n’imagine pas l’existence d’un chevaleresque anti-catastrophiste, aussi snob ou provocateur puisse-t-il être, capable de soutenir, sans rire bien sûr, que le monde va bien, va fort, vachement. L’unanimité vous dis-je ! On est tous d’accord, pour une fois.
Et pourtant…
Je n’ai pas l’intention d’essayer de trouver une solution à notre incapacité à réagir, c’est dit. S’il faut pointer du doigt le groupe de destructeurs de la planète, j’en suis, comme chacun. Aussi incapable de m’extraire du rôle d’observateur mécontent que n’importe qui, autant responsable faut le souligner que tous les autres. Et bien sûr, paralysé dans mon conformisme, mon confort, ancré dans la machinerie systémique mal huilée de notre société vieille et moche, impuissant le crois-je à résister.
Et oui, je vis dans le fantasme qu’il existe des salauds de coupables, vivant en haut de gratte-ciels indestructibles, comptant leur or à la manière du célèbre multimilliardaire Picsou (on a les références qu’on peut), ou profitant des bienfaits d’iles secrètes non polluées et bien protégées, ou encore installés en toute impunité sur la face cachée de la lune, qu’en sais-je en définitif. Une chose est certaine : c’est plus sécurisant.
Il y a des pourris, hyperpuissants et hyperbêtes, tout est de leur faute. Point barre. Et tant pis si j’en crève, et mes enfants, et les enfants de mes enfants pour autant qu’ils aient eu le temps de venir au monde. Ok, je braille, je cite les noms des méchants, je les maudis sur plusieurs générations, je crache sur leurs carrières et pisse sur leurs réussites (et je ne vous dis pas ce que je fais quand en plus ils font de la politique). Facile. D’un côté je m’en veux de ne rien faire, de l’autre je n’ai pas envie de me fatiguer… Pas envie ! Traduction de « je n’ai pas le désir de ». Enfin quand je dis « je »…
A ce niveau de mon monologue je dois admettre que j’ignore si j’échafaude ce qui va suivre dans le but de m’excuser d’être ce que je suis, ou bien dans celui de me trouver un alibi genre du « ixième degré » trop bien planqué pour que, même outillé d’un QI supérieur à 132, il me soit possible autrement que sous hypnose, ou autre drogue indigène, d’accéder à un niveau suffisant de conscience et de subtile lucidité pour l’atteindre, ou encore, plus simplement dans le but moins avoué de me persuader de mon innocence.
Bref, mon non-désir humaniste, le nôtre, ça n’est pas le sujet. Je ne m’intéresse qu’à cette pensée universelle très très très étonnante, la spéciale « millénium » (putain de terme ridicule, faudrait pendre son auteur…) que j’évoquais ci-dessus, son origine, sa construction, sa finalité. Le comment et le pourquoi d’une humanité condamnée à subir… elle et elle seule, dans un élan générale d’immobilisme indécrottable.
Voilà donc, en beaucoup trop de mots, ce que j’ai envie de faire ici : déverser tant bien que mal, avec la régularité que je pourrais (dans la charte du bon-bloggeur il est dit : « toujours s’excuser d’avance du rythme prétentieusement régulier qu’on annonce et qu’on sait qu’on ne pourra pas tenir » ), l’énorme quantité de réflexions passionnantes que mon esprit brillant est capable de générer.
Inutile de préciser que je ne compte pas un instant sur toi, lecteur hébété, pour relever le niveau…
Bien dit, voilà une bonne chose de faite et qui ne sera pas à faire.
Et sinon effectivement pourquoi débattre là où nous pourrions agir, telle est la question. Et si cette question est opportune, une autre me paraît intéressante aussi, pourquoi ne pas agir ? Vous me direz qu’avant d’agir il faut réfléchir d’abord pour ne pas risquer de faire n’importe quoi. Je dois reconnaître que je n’ai pas tort mais à bien y songer, ne serait-il pas plus efficace de faire un pas ou deux, de se lancer même dans l’inconnu. Non décidément je ne sais plus, je suis perdue avant même de m’être aperçue. Suis-je là ou ne suis-je pas là ? Toute la question est posé. Il ne reste plus qu’à débattre, mais de quoi au juste …
Merci de tant de vérités, je suis encore toute retournée par votre incroyable prise de conscience ou d’inconscience. Je réfléchis et reviendrai vers vous pour vous en toucher deux mots, plus tard peut-être !!!