Oksana-The Cursed Lovers

6 mins

CHAPITRE I

Je ne favorise pas la nuit, là où tout s’est déclenché. Je dirai même que j’en suis plus effrayée qu’autre chose. La journée a toujours été ce que je détestais le plus, m’ayant détruite sans la moindre pitié. Pourtant, c’est seulement depuis quelques semaines, que je fis le même cauchemar tel une boucle infinie. Chaque nuit, c’est la même chose. Ma pire crainte n’est autre que de fermer rien qu’un seul œil, l’espace d’un instant. Ayant été frappée pendant toute une vie par mon père, ce que je ne cesse de voir durant la nuit tombée ne fit qu’empirer mes souffrances. Je me disais souvent que personne ne pourrais jamais comprendre mes douleurs, mais…J’avais faux. Chacune des nuits me parurent sans fin. Un jeune prince qui devait avoir à peu près le même âge que moi. Une courtisane d’une beauté des plus pures. Tous deux, je ne cesse de verser des larmes à leur égard. Plus je faisais ce rêve, plus je le comprenais comme s’il faisait partie intégrante de ma vie. Le jeune prince nommé Lane, était en fait quelqu’un de très froid et distant. Pourtant, quand il rencontra Jacey, il en tomba fou amoureux…Et ce fût réciproque. Cependant, même si l’on dit que pour vivre il faut parfois éprouver quelques malheurs, la vie ne les a tout de même pas épargnés. Chacun atteint d’une malédiction, on les appelle les amants maudits. L’un est voué à mourir s’il ne tue pas une certaine Oksana, et l’autre, dès que celui qu’elle aime perdra la vie. C’est ainsi que la vie les voua à une mort inévitable. Dans ces rêves…Je les vois aimer, souffrir, puis se relever et mourir. Quand ils ont perdu la vie, le pire fût de ne même pas mourir ensemble…mais chacun de leur côté. Tandis que moi, je fus au courant de tout, eux n’ont même pas pu se dire au revoir une dernière fois. C’est là la fin de mon rêve. Encore une fois, mes larmes ne cessèrent qu’à la venue du jour.

Je n’ai aucunement l’envie d’aller en cours. Rien qu’à l’idée de traverser le salon, m’effraie au plus haut point. Pourtant, peut-être est-ce moins dur que de voir la mort frapper. Frapper, comme mon père. C’est à l’âge de cinq ans que ma mère m’a abandonnée sans crier gare. Alors que cette dernière vivait heureuse, je me faisais anéantir par mon propre père. Sa routine est simple : Se bourrer la gueule, me recouvrir de bleus d’une infâme manière, dormir, me faire saigner jusqu’au point de l’anémie. Cela fait maintenant douze longues années que mon teint s’est éclairci d’une couleur bleutée. Quel contraste avec mes cheveux ! J’ai peine à y croire…Cette chevelure d’ébène que je ne supporte plus. Ma mère avait les mêmes…ça me dégoûte.

Lorsque je sortis de ma chambre, mon père n’était pas là. L’espace d’un instant, j’eus envie de m’enfuir le plus loin possible. La peur me rattrapa. Pourtant, sans même que je ne m’en rende compte, mes jambes se mirent à courir d’elles-même. Je n’avais pas envie de voir ça, mes yeux se refermèrent instantanément. La porte grinça. Un frisson me parcourra le corps tout entier; il s’est réveillé…! Pourquoi fallait-il que notre maison soit éloignée des villes ? Sans me retourner, je courrais ne prêtant pas attention à toutes ces brindilles, qui s’encraient au fur et à mesure dans mes pieds, nus. Je sentais son regard posé sur moi…Cette soudaine envie de m’arracher le coeur. Je ne peux plus supporter toutes ces douleurs…

-Reviens ici, petite pétasse !!

Non…Je vous en prie ! Qu’il ne me poursuive pas, je ferais tout ce que vous voulez.

-Au secours !! Venez m’aider…!

Mon souffle commença à se perdre. Je n’ai plus la force de courir, alors que quelqu’un vienne à mon secours. Si dieu existe…Pourquoi m’a-t-il offert cette vie ? Je n’en veux pas, je n’en veux plus. Je veux vivre, c’est mon seul souhait !

Mes prières ne servent à rien…Je…Je perds conscience…

-Ma…..oiselle…

Quelle est cette voix ? Je ne la connais pas, et…Je ne distingue pas ses paroles…

-Mademoiselle….

Mademoiselle ? C’est de moi dont elle parle ? Je suis peut-être en train de rêver…alors, mes prières n’ont pas été entendues…

-Mademoiselle Clara !

Je parvins enfin à ouvrir les yeux. Lentement, mais j’y arriva. Cependant, je me demande qui est cette Clara. Lorsque j’ouvris les yeux, j’aperçus une domestique qui eu l’air de veiller mon chevet. Mes souvenirs sont troubles, je ne comprends pas ce qu’il m’arrive. Il y a quelques minutes, j’étais dans une forêt. Alors, pourquoi suis-je dans cette chambre si…luxueuse ?

-Mademoiselle Clara, vous avez enfin repris vos esprits ! Je m’étais tellement inquiétée à votre sujet. Vous n’avez plus l’air d’avoir de fièvre. J’en suis…

-Attendez une seconde…Qui…Qui êtes-vous…?

-Oh mon dieu, que vous arrive-t-il ? C’est moi, Laure, votre domestique. Quel est votre nom ?

-Je m’appelle Ev…

Eve est mon vrai prénom, mais…Si j’ai bien compris, mon nom n’est plus celui-ci, mais Clara. Je devrai suivre ce qu’il se passe, je ne dois pas faire d’erreur.

-Clara… Ne t’inquiètes pas, Laure. Je ne t’avais pas reconnue, j’avais du mal à retrouver une bonne vue. Pourtant, j’aimerai prendre un moment pour moi, alors…pourrais-tu me laisser seule s’il te plaît ?

-Bien sûr. Appelez-moi si vous avez besoin de quelque chose.

Je fis un signe de la tête, lui montrant que j’avais bien compris. Mon sourire essayait de lui faire comprendre que tout allait bien. Du moins, c’est de tout évidence ce que je voulais lui faire croire. Qui se sentirait bien, lors d’une permutation de corps ? Même si je vivais misérablement, cela ne me rendait que plus nostalgique. J’eus un mauvais pressentiment…Lorsque Laure prit la porte pour disparaître, je ne pu m’empêcher de serrer les poings. Regardant autour de moi, j’eus cette sensation de me faire oppresser par cette chambre inconnue. Elle est aussi spacieuse que ma maison. Peut-être suis-je morte, et que Dieu m’a enfin offert cette vie rêvée. Non…Je me sens si mal. Un grand miroir se trouvait à l’autre bout de la pièce. L’hésitation me rongeait. Je ne su si je devais vraiment m’y rendre. Lorsque je posa les pieds au sol, je me sentis si légère. Le fait de ne plus être recouverte de cicatrices m’a étonnement allégée. Tellement que le fait de marcher devint compliqué pour moi. Lorsque je me trouva face au miroir, j’eus peur. Devrais-je vraiment voir à quoi je ressemble ? Au moment d’ouvrir les yeux, joie et mélancolie se mélangèrent. De longs cheveux blonds aux reflets roux, s’étendaient jusqu’au dessous de mes genoux. Mon teint clair n’a pas changé, quelle ironie..! Seules les blessures n’apparaissent plus. Je ne me sens pas pour autant, plus “heureuse”. Je ne vois pas pourquoi je devrai, je n’ai rien à envier. Je déteste le genre de personne que je suis en ce moment. Je suis devenue une de ces personnes gâtées depuis l’enfance, qui ne se doutent aucunement que d’autres meurent en silence. Rien qu’en voyant ce corps si merveilleux, j’en viens à ne plus vouloir respirer. Du moins c’est ce que je pensais avant. Avant de voir ces cicatrices sous cette magnifique robe que je portais. Mon regard se perdit dans le miroir. Je ne voyais plus cette bourgeoise hypocrite. C’était moi que j’eus l’impression de voir. Finalement, le bonheur n’existe vraiment pas…Je déteste la vie. Je déteste ce monde.

-Laure…

Elle ne m’entends pas. Devrais-je crier plus fort ? Je n’ai pas envie de l’embêter avec mes histoires. Devrais-je tout simplement en finir ? Non, je n’ai pas le droit. Ce corps ne m’appartient pas. Un léger coup de vent frôla mes pores. Lorsque je tourna lentement la tête, j’aperçus cette fenêtre. Je ne l’avais pas remarquée…Je veux sentir le vent frais sur mon visage. Jamais je ne fus sortie de chez moi, j’étais toujours dans ma chambre. Encore…Était-ce vraiment une chambre ? C’était plus une prison, aucun doute. Bien sûr, j’allais en cours, mais ça s’arrêtait là. Derrière la fenêtre se trouvait un balcon orné de magnifiques lierres, pendant dans le vide. Mon corps agit de lui-même. Je me sentais si légère. Pieds sur la barrière, bras tendus, je sentais comme des ailes pousser le long de mon dos. Même si elles ne se voient pas, je les sentais. Les yeux fermés, je ne voulu que disparaître et sombrer au loin dans le néant. Pourtant, lorsque j’ouvris les yeux…mon regard croisa celui d’une fille. Non pas inconnue, au contraire. Je la connais, j’en suis persuadée. Elle avait l’air d’éprouver un sentiment que jamais je n’avais rencontré. De la tendresse, l’inquiétude, l’amour…Pourquoi éprouve-t-elle tout cela pour une fille telle que moi..? Le grincement d’une porte attira mon attention. Serait-ce Laure ? Si c’est le cas, je me demande ce qu’elle ressent.

-Mademoiselle Clara ?! Que faites-vous ?! Redescendez vite !

Je ne ressentis strictement rien lorsqu’elle me cria ces mots. Seule une voix m’atteignis sans que je ne m’y attende…

-Saute !

-Quoi…

Je sentis mon pied glisser…Mon équilibre ne tient plus. Ca y est, c’est la fin ? Elle est arrivée si vite…Quoique, cela ne m’étonne pas plus que ça. Ca recommence, je perds conscience une nouvelle fois…Lorsque je me sentis tombée, des larmes tombèrent le long de mon visage. Ce ne sont pas les miennes. J’aperçus Laure, criant et pleurant sans s’arrêter, tout en priant le ciel de ne pas m’ôter la vie. C’est un ange…Je ne la connais même pas. Si elle savait que je ne suis pas celle qu’elle croit que je suis, aura-t-elle la même réaction que maintenant ? Peu importe, là n’est pas le problème. Entre la vie et la mort, que va-t-il m’arriver ? Toutes ces questions me traversent l’esprit, pourtant, ce n’est pas comme si j’en avais vraiment quelque chose à faire. Même moi ne sais pas si je veux vraiment vivre. Mourir ne serait pas une si mauvaise chose que cela. Je ne verrais certainement pas la différence entre les deux.

-Mademoiselle !

Quelle est cette sensation ? Je ne pensais pas que la mort serait aussi douce et chaleureuse…

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