Un de mes innombrables rêves s’est réalisé ce 22 avril 2023: voir un feu d’artifice au Japon. Rien que le mot japonais pour dire «feu d’artifices», «hanabi 花火», qui signifie littéralement fleur de feu, me procure une grande joie tant je le trouve poétique.
La veille au soir, j’avais appris par hasard au cours d’une conversation entre mes colocataires que l’évènement aurait lieu à environ une heure de chez moi. Jusqu’à ce jour, j’avais peu à peu abandonné l’idée d’assister à un tel spectacle au Japon car les précédents avaient été annulé, je crois à cause de la crise COVID. Comme quoi, parfois, les choses viennent à nous d’elles-mêmes. Quoi qu’il aura quand même fallu que j’aille vivre au Japon, mais le reste, la vie s’en était chargé.
Je suis arrivée en avance sur le lieu de l’événement avec une amie japonaise, Wakana, pour être sûr d’avoir la meilleure place. Nous nous trouvions sur la plage où nous patientions en buvant quelques bières. Les feux seraient tirés depuis un navire que nous pouvions déjà apercevoir faire des tests. Nous admirions le coucher de soleil, le ciel rose et les avions voler à basse altitude. Puis, la nuit tombée, dans les alentours de 19h30, le spectacle commença. Malgré les feux, les avions continuaient de voler très bas. Je me demandais comment les passagers voyaient les feux d’artifice depuis leur hublot. Les feux d’artifice formaient des dômes si grands, si beaux, si hauts, qu’ils semblaient nous englober. Et les grands «Boum» faisaient trembler mon cœur. J’étais tellement subjugué par ces prouesses pyrotechniques que je ne pouvais décrocher mon regard du ciel. Mon cou s’en souvient encore.
Ce genre de spectacles sont de ceux qui font ressortir votre âme d’enfant. Je me revois des années auparavant, lorsque je vivais à Chevilly-Larue, accompagnée de mes parents, assise dans l’herbe fraîche du parc, le soir, ne pouvant contenir mon excitation à l’approche du feu d’artifice. J’angoissais de ne rien pouvoir voir, comme au cinéma, à cause des adultes assis devant moi. Ma mère devait sans doute me rassurer en me répétant que le spectacle se déroulerait au-dessus de nos têtes de telle sorte que tout le monde, petits et grands, puisse l’admirer. Mon père, lui, devait me proposer de me tenir sur ses épaules comme il le faisait si souvent. Bien que j’eusse toujours été excité par les feux d’artifice, je crois avoir toujours profité de ces spectacles en silence.
Avec le temps, les occasions d’en voir s’étaient faites rares, et mon envie d’en voir encore plus grande. Je voudrais une vie qui fasse pousser dans mon cœur des milliards de fleurs de feu, je voudrais que ma vie soit un spectacle et mourir dans un grand bouquet final.
Merci pour ces lignes de poésie ! Les fleurs de feu sont des étoiles dans les yeux des petits et des grands.