Elle est partout. Son odeur de parfum sucré d’une marque réputée nous précède longtemps après son passage. Telle une louve elle marque son territoire. Quand elle vous croise, perchée sur ses longues jambes fines chaussées de talons aiguilles effilées elle vous toise du haut de sa grandeur. Pas le temps d’un bonjour, toujours pressée, elle vous montre à voir sa croupe dodue enserrée à l’étroit dans une jupe trop serrée. Impossible de ne pas y perdre son regard. Remonte en vous votre côté le plus bestial, noyé dans les pensées si lubriques à vous faire honte. Tout homme normalement constitué ne peut s’en empêcher. Et elle le sait, la garce. Et je ne vous parle pas de son côté pile qu’elle vous laisse admirer comme une faveur quand elle en a envie. Elle en joue au gré de ses envies et caprices. Elle est la reine. Elle est la boss. Elle a tout pouvoir et elle le sait. Une intelligence hors du commun, une organisation sans faille, un physique de rêve. Son pouvoir est sans limite. Absence de compassion et cruauté sans limite. La garce puissance quatre. Pourtant tous les hommes bavent devant elles avec en même temps une envie irrépressible de botter son joli popotin. Elle n’a de compte à rendre à personne ayant mis hors combat ces messieurs du C.A. Faut les voir lui lécher les bottes à ces messieurs. Elle règne sur ces trois cents employés qu’elle jette comme elle veut et quand elle veut, selon ses besoins et sa vision entreprenale. Faut dire qu’elle voit loin et juste. Pas de femme. Elle écarte toute concurrence. Elle un appétit d’ogre. De chiffres et de chairs fraîches, vite remplacées. Une véritable mente religieuse. Elle trône dans son fauteuil directorial entouré de panneaux de verre sous le regard à la fois craintif et lubrique des sa garde rapprochée attentif à ses moindres volontés. Elle se pavane, certaine de son effet sur ces sujets, fais monter la pression, se délecte des regards en coin qu’elle devine et quand son plaisir d’être ainsi mangé des yeux est assouvi, elle occulte d’un coup d’un seul, toutes les parois de verre de son bureau, laissant ses employés pantois. Un jour elle vous a à la bonne, le lendemain vous avez de la chance si elle ne vous vire pas. Pour être de sa garde rapprochée de ceux qui bavent devant ses panneaux de verre, faveur que personnellement je fuis à toute vapeur, c’est un vrai jeu musical. Car des lubriques, des vrais, il y en a ! Je ne vous dis pas. Les lèches-cul, c’est le cas de le dire, sont légion. Ils ont beau savoir qu’ils seront jetés comme un vieux mouchoir, ils continuer à piaffer pour avoir la meilleure place. Toute son attitude fait croire qu’elle déteste qu’on la résiste, qu’on ne soit pas cent pour cent au service de sa majesté au profit de l’entreprise et de ses besoins. Elle préfère les célibataires serviles mais compétents, et si possible pas trop mal foutus. Mais moi je sais que c’est une façade. En réalité, sans se l’avouer, elle aime qu’on lui résiste. Ça l’excite. Ça donne du piment. Elle ne l’avouera jamais. Mais ça l’excite. Elle sélectionne ainsi quelques irréductibles qui lui résistent. J’en fais partie. Je suis relégué dix étages plus bas, très loin du trône. Mais le tintamarre de ses hauts talons suivi du frou-frou de ses bas nylons sur ses jambes fines se font de plus en plus fréquents dans les couloirs des quelques reclus résistants. Ici, c’est elle qui nous tourne autour. Assis dans mon petit bureau, c’est son côté pile qu’elle m’offre.
Ma boss
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