SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII– LE COURROUX DE BABAGNACK
IX– L’IMPRÉCATION
X– LE FAMLA
XI– CONJURATION MALÉFIQUE
XII– LE COMPTE À REBOURS
XIII– RÉVÉLATION INOPPORTUNE
XIV – DIABOLIQUES !
XV – LA CHASSE AUX SORCIÈRES
XVI – SÉPARATION ÉTERNELLE
XVII – L’ÉVEIL DE LA DESTINÉE
XVIII – LA PROVIDENCE
XIX – MELAL, L’INDESTRUCTIBLE
XX- L’ÉLIXIR DU SALUT
– Maître Yingui, c’est un comble ! Jamais, nous n’avions vu pareil, auparavant. S’exprima un villageois.
– Que devions-nous faire Maître ? Continua un autre.
Las de ces tentatives d’extermination infructueuses de Melal, le chef Yingui voulut abandonner toute entreprise pour la tuer, mais ses notables s’opposèrent de manière à ce que le cinquième déclara :
– Chef, s’il te plait, sois raisonnable ! Après tout ce qu’elle et sa famille nous ont fait endurer…
– Puisque la nature ne veut pas la supprimer, la maladie le fera. Dit le deuxième.
– Chef, autorise qu’on l’enferme dans la case où sont mis en quarantaine, nos enfants souffrant de la fièvre verte, depuis la mort de Babagnack. Proposa le premier.
– Depuis sa mort, beaucoup de calamités se sont abattues sur le village, nos terres et des vies. Se plaignit le troisième.
– Pour rien au monde, Nous ne devons pas la laisser vivre. Lança le cinquième.
Et une personne rajouta :
– On doit tous les détruire pour que la paix revienne enfin, c’est le prix à payer, Chef Yingui !
Le représentant principal de la Chefferie finit par donner son approbation, pour calmer les passions de la foule.
Enfermée avec les enfants, Melal fut présentée comme la sorcière qui leur avait jeté ce mauvais sort. Enragés et rancuniers, ils rassemblèrent leurs dernières forces et se jetèrent sur elle. Ils la griffaient et la mordaient, essayant de la contaminer en crachant sur elle, essuyant leurs blessures purulentes sur sa peau. En outre, ils la barbouillaient avec leurs excréments, mettant leur sang sur ses plaies et urinant sur elle par l’occasion. Épuisées par toutes ces agressions, ses forces commencèrent à l’abandonner. Cette petite n’avait pas bu, ni mangé depuis bientôt quatre jours. Si seulement les villageois le savaient…
Profitant du moment où les enfants étaient en train de s’alimenter, elle s’endormit et revit sa maman Dadama qui l’invita également, à venir se mettre à table avec ses sœurs. Après avoir fini sa besogne chimérique, elle voulut encore aller se reposer, mais celle-ci l’invita à rester pour discuter.
– Mère, s’il te plait, laisse-moi aller fermer l’œil, je suis très épuisée, je n’en peux plus.
” Ce n’est pas encore le moment pour toi de partir, ma fille. Tu viens de manger, alors tu as reçu toutes les forces dont tu auras besoin. ”
– Mère, s’ils me retrouvent en vie, cette fois-ci, je n’ose pas imaginer les pires souffrances qu’ils me feront endurer. Je suis au bout de mes forces…
” Derrière notre gîte à l’approche de la forêt, il y a une plante avec des fleurs rouges. Il faudra l’écraser avec l’écorce de l’arbre qui ne brûle pas. Ensuite, infuse cette pâte dans de l’eau bouillante. Dès que la boisson sera refroidie, donne ce breuvage aux enfants.”
Une sensation de liquide chaud l’a sortie de son songe. En effet, un petit garçon de moins de sept ans pissait sur elle sans ménagement. Ne cédant pas à la colère, elle s’écria pour attirer l’attention des adultes.
– J’ai eu une vision. Je sais comment guérir nos enfants.
– Elle est bien bonne celle-là ! Réagit une nourrice.
Aussitôt, ils se mirent à rire en se moquant d’elle et s’en allèrent, la laissant dans un profond sentiment d’humiliation totale. Les bambins en profitèrent pour la battre davantage. Du moins ceux qui avaient encore de la force. Cet accroc fut reporté dans tout le bourg. Les réactions ne se firent pas attendre.
– Ah, elle veut faire l’intéressante et sauver sa peau.
– Ne l’écoutez pas, c’est une sorcière.
– Elle veut juste pratiquer de nouveau pour nous finir.
– Et si elle avait raison ?
– Tu es fou ? Ou tu t’en fous ?
– Tu as perdu la tête ?
Dans ce monde, personne ne peut faire la parité. Quoiqu’il advienne, il y aura toujours, une personne de votre coté.
Revenant à notre belle histoire, certains hésitaient et voulaient bien lui laisser une chance. Cependant, ce potin finit par atteindre les oreilles de la Chefferie de Ndiki-Nen.
Ilick, la neuvième femme de Yingui dont l’unique enfant était atteint de cette fièvre verte, avait envie de tenter cette expérience.
– Chéri, s’il te plait, accorde une audience à cette fille.
– Ilick, n’insiste pas, ce n’est pas possible.
– Mais c’est toi le chef de Ndiki-Nen, enfin !
– Possible, mais ce n’est pas comme si je peux tout faire… J’ai des notables, ma chère…
– C’est toi qui nommes et défais la nobilité ! Alors quoi ?
– … Ilick… Ne rends pas les choses plus difficiles, qu’elles ne le sont déjà.
– Tu me caches des choses, Yingui. Je te connais trop bien. Mais là, il s’agit de ton fils, de notre fils. Mais, bouge-toi !
– Ilick, je n’ai pas envie qu’on se discute !
– Alors, envoie quelques hommes à la recherche de ces ingrédients.
À Po-Le, le Maître exposa ces faits. Les notables désapprouvèrent farouchement.
À SUIVRE…
Je relis passionnément tes écrits car j’ai quitté Wikipen pendant un tps bien trop long et je les reprends avec grand plaisir. Et je lis cette phrase qui m’inspire beaucoup: "Dans ce monde, personne ne peut faire la parité. Quoiqu’il advienne, il y aura toujours, une personne de votre coté." C’est bien vrai et ça me laisse à réfléchir. Comme toujours !
Au plaisir de te revoir Curly. je suis ravie. 🙂