Roten-Atlantique

4 mins

Chapitre 1 

L’odeur de l’alcool brûle mes narines. Elle est si forte aujourd’hui, que je suis obligé d’aérer l’appartement. Ma mère gromelle légèrement sous sa couverture. Je m’approche d’elle, ré ajuste sa couette, et lui fait un baiser sur son front moite et chaud.

-Maman… Je vais bientôt partir. Tu sais ? Je t’en avais parler.

Un nouveau grognement.

-Je pars sur le Roten-Atlantique. Pendant quatre mois, je vais pécher du poisson.

Elle ouvre à moitié ses paupières, elle deglutit bruyamment, et sachant la suite des événements, je me dépêche d’attraper le seau poser sur la table basse du salon.

Elle vide tout son estomac à l’intérieur. Je détourne le regard. Sentant la nausée remontée dans mon œsophage, meme en me bouchant le nez. Je n’ai jamais apprécié voir ou même entendre quelqu’un vomir. Pourtant, je devrais y être habitué puisque cela se passe casiment tous les jours… Quand ma mère n’est pas chez je ne sais quel autre personne mal intentionné…

Une fois qu’elle a finie, je l’allinge à nouveau. Elle braque son regard un instant sur moi, et se rendort assez rapidement.

-Tu va me manquer Maman… Même si tu n’est plus là même…

Je souffle. Je me relève, prend le seau et le vide dans les toilettes. Une fois l’avoir laver, je le redépose près de la causeuse.

Je me dirige vers ma chambre, ou plusieurs valises sont déjà bouclé. Je regarde l’heure sur ma montre. 

Vingt-heure. Je dois quitter le domicile d’ici peu…

Je me pose un instant sur mon lit. Les choses sont devenus si compliqué dernièrement. J’ai l’impression de manquer d’air à l’idée de quitter ma mère comme ça. Pourtant, les fenêtres sont toujours ouvertes. 

La boule au ventre me vient, et je décide d’écrire une petite lettre pour ma mère. Pour qu’elle réalise vraiment ce que je lui ai dit, quand elle aura désaoulée.

[Maman… Ma chambre est vide, mon téléphone n’est plus, et moi avec. Je suis partit. Mais ne t’en fais pas, je ne t’abandonne pas. Je ne le ferais jamais. Malgré tout ce qui a pu se passer ces deux dernières années…

Je m’en vais sur le Roten-Atlantique. Durant 4 mois. Je vais aller gagner un peu d’argent. Ton chômage n’est plus suffisant, le loyer devient trop chère, et plus personne dans notre ville ne veut entendre parler du fils Karter. Je ne t’en veux pas. Même pour les rumeurs qu’il y a eu.

J’espère que tu ne m’en veux pas. J’ai essayé de t’en parler à de nombreuses reprises. Mais tu n’a jamais du comprendre…

Sache que j’ai demander à Karenn de venir voir comment tu allais, et pour faire tes courses. Il faudrait vraiment que tu te fasses soigner maman… Ça devient trop dire à porter pour moi. Et même toi, tu en souffres…

Je suis désolé. On se revois bientôt. Et j’espère te retrouver en meilleure forme…

A bientôt, ton Fils, Antoine.]

Je pose la feuille sur le comptoir où jonche un cimetière de canette et de bouteille. Elle le verra, je le sais. 

Je décide de passer un coup de fil, pendant que je referme toutes les fenêtres, une fois l’odeur de renfermé, de vomis et d’alcool atténué. 

-Allo ?

-Salut, Karenn… C’était juste pour te prévenir que j’allais y aller dans pas longtemps. 

-Tu es sûr que tu veux vraiment faire ça ? 

-Est-ce-que j’ai vraiment le choix, même ? Dans toute la région on parle de mon nom en négatif. C’est le seul poste qui ne m’a pas jugé sur ma réputation, mais plutôt sur mes compétences. C’est une bonne occasion pour moi et ma-

-Ta mère n’en a rien à faire. Elle a toujours tout gâcher. La vie de ton père, son frère, sa sœur, puis toi… Tu ne te rend même plus compte du mal qu’elle a pu faire dans ta vie, Antoine.

Je me tûe un instant. Ma main tripota ma montre, la sueur coulant dans mon dos. Elle reprit sa tirade.

-Pourquoi tu t’accroche tant à elle, Antoine ? Je suis venu te réconforter tant de fois. A chaque rechute qu’elle faisait, tu… Antoine, tu ne peux pas aider une personne qui ne veux pas être soigner.

-Mais je suis sûr que ce centre pourrait… Y arriver.

-Encore faudrait-il qu’elle accepte. 

-Elle le fera, pour moi. Elle m’aime. Elle n’a plus que moi, Karenn.

Un long gémissement de plainte me paru au travers de mon téléphone. Elle était sans doute blasé. Mais elle s’y attendait. Je ne le savais que trop bien.

-Elle ne sais pas ce qu’est vraiment l’amour. Sinon elle ne ferait pas ça. Mais je comprend que tu veuilles essayer. Encore. Et encore. Je serais là. Pour faire ses courses, pour lui tenir ses cheveux pendant qu’elle ira degobiller toutes cette merdes… Mais je le fais uniquement pour toi. Pas pour elle. Compris ?

-Merci Karenn, t’es la meilleure. 

-Oublie pas de me donner des nouvelles. Tu pars pas pour un voyage tranquille. Tu pars en pleine mer, avec une équipe que tu ne connais pas, et dans un environnement inconnu. Ne me remplace pas par la première personne venue !

-Ne te fais pas de soucis ! On se rappelle bientôt. Bisous, et encore merci.

Elle raccroche. Je relève le regard, parcours les pièces une à une, jette les vieilles bouteilles, canettes, et sachet de chips. Je trouve un vieux préservatif usagers, et je secoue la tête. Peut-être que Karenn a raison… Elle était déjà un peu comme ça, même avant tout les drames arrivés… Mais je veux encore y croire.

Je prends mes valises, ma clé, embrasse une dernière fois ma mère en la regardant. Elle ronfle.

Je m’avance vers la porte, et une fois l’avoir refermer à clefs derrière moi, je me laisse m’écrouler sur le sol. Je suis dévasté de la laisser. Mais on a besoin d’argent… Ce centre… C’est pour elle que je le fais. 

Je chasse les gouttes qui se sont écoulée sur mes joues, reprend contenance, hume l’odeur de vinaigre blanc de la femme de ménage qui passe chaque semaine, et qui me manquera, d’ailleurs. 

Je fixe la porte de notre chez-nous.

-A bientôt, maman. Je t’aime…

Et je m’en vais, après avoir pris mon taxi. Demain, les choses vont vraiment commencer. 

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