On dit souvent que les yeux sont le reflet de l’âme, mais je me pose énormément de question quant à cette phrase. La plupart des gens qui me connaissent ou même qui ne me connaissent pas arrivent à lire à travers mes pensées comme si je n’étais qu’un simple livre ouvert, ce que je suis obligé d’avouer, est vraiment très agaçant.
Pas mal de gens complimentent mes yeux, sans savoir la douleur que ça me prodigue tout en sachant le plaisir qu’ils génèrent avec cette simple phrase.
Une personne m’a dit une chose à laquelle je n’avais jamais pensé. Cette parole est resté gravée dans mon esprit de manière profonde… « La vie t’as donné les yeux de l’océan indien, ce doux point d’eau, ce qui montre que tu as de la lumière en toi, la mer voit le soleil se lever ainsi que son coucher. Et à chaque fois que tu en doutes, regarde toi en face de la glace et rend toi compte que cette lumière est belle et bien vivante ».
Oui, mais ma maman aussi avait les yeux bleu, tout comme mon géniteur pourtant en eux, je vous le jure, il n’y avait que de la noirceur… Je n’aime pas mes yeux, je ne les ai d’ailleurs jamais aimé. Alors oui ils sont d’un bleu rare mais en attendant ce sont ceux de cette mère qui m’a abandonné, et de mon père qui m’a tant de fois maltraité.
Vous voyez peut-être un bleu profond, qui dit tout de ce que je penses et imagine, moi je ne vois que le regard de ces traitres.
Alors oui, j’essaies de m’accepter comme je suis mais dans le monde dans lequel on se trouve, l’apparence à tellement de poids et c’est difficile d’arriver à se regarder dans une glace, les yeux bien en face et d’observer chacun des endroits de son corps et de se sentir fière de ce qu’on possède.
Moi, les miroirs, je les fuis comme la peste. Non non, ne rigoler pas, c’est complétement véridique !
Juste un peu avant que mon corps ne deviennent un corps de femme, je suis tombée dans une paralysie de 4 mois, comme ça du jour au lendemain sans même de réel signe indicateur. Le matin, en me réveillant, impossible de bouger le moindre membre de ce corps dont je me suis très mal occupé. J’étais une grande sportive, très fine, pas très grande mais voilà… L’ensemble des personnes me disaient directement quand je prenais ne serait-ce qu’un kilo. C’était une sensation insupportable, alors quand je me suis retrouvée dans cet état, peu de personnes m’ont vu. J’avais pris 30 kilos et je ne pouvais plus voir mon reflet sans en devenir littéralement malade. Je me dégoutais… Alors j’ai décidé de perdre du poids, et rapidement ! Eh bien, vous savez quoi ? J’ai eu plusieurs tentatives qui se sont montrés désastreuses mais la dernière fût la bonne ! J’ai réussi à perdre 20 kilos en 1 an. Mais depuis, j’ai eu la transformation de ce corps que j’ai refusé de voir pendant toute cette longue année. Mais ce corps de femme, je le détestais, je n’en voulais pas et j’étais clairement pas capable de l’assumer.
Un corps de femme, c’est un poids énorme mais tellement de pouvoir. Une femme donne la vie, elle permet de mettre le monde en route et même si peu d’homme le reconnaissent, les femmes détiennent le pouvoir de l’humanité. Elle apporte de la douceur dans cette vie si dure, elle apporte de la dureté dans ce monde qui nous oblige à devenir plus fort à chaque claque que la vie nous donne, elle permet d’être cette lionne qui t’oblige à assumer les conséquences de tes actes même si elle doit te prendre la main pour y arriver mais elle le fera.
Sauf que… ça c’est ce qu’il se passe théoriquement. Et pratiquement, bah… C’est pas ce que la vie m’a donné. Elle m’a donné une mère peu orienté vers son enfant, une femme instable, qui avait mal grandi, qui a souffert et ne s’est jamais fais soigner de ses blessures, une femme qui ne s’est pas accepter et qui a grandi dans une tête d’enfant…
Le problème dans ce genre de situation, c’est que c’est vraiment piégeant…une femme qui refuse de s’accepter est une femme désemparée.. S’accepter dans le monde d’aujourd’hui est une chose très compliqué, je serais surprise du nombre de personne qui pourront dire qu’en se regardant dans le miroir, elles n’ont pas une seule onde de gêne. Mais là où est le pire des pièges, c’est que pensé qu’en donnant la vie, les choses se passeront de manière plus douce et de manière plus facile. C’est à ce moment-là que la longue descente en enfer commence… Un enfant qui nait dans ces circonstances, c’est horrible pour lui. Il ne sait jamais quelle est sa place, ne sait pas non plus où se positionné et ne sait jamais que faire pour pouvoir satisfaire les besoins de ses parents. Mais bon me diriez-vous, c’est trop tard pour en parler puisque je vis parmi vous….