Catherine ne se sentait nullement tourmentée par le remords d’échapper une fois de plus à l’empire de la raison. Nonobstant, elle avait la certitude de pouvoir tout aussi bien se promener sans craindre de commettre quelque erreur qui lui fût répréhensible, et laisser en toute quiétude errer son esprit à la mesure des pas de son cheval ; l’important était d’être dehors, loin de l’humanité et de ses vaines considérations. En pleine nature, elle se sentait unique, bercée par le chant des oiseaux éveillés depuis la prime pâleur de l’aurore. Son cheval respirait calmement, son encolure étendue balancée avec la régularité de ses pas, vaguement intéressé parfois par un bruit provenant d’un lit de fougères, où un petit oiseau sautillait en en faisant danser les hautes feuilles ; et Catherine s’émerveillait de contempler la multitude des tons de cette forêt, toutes les palettes de vert de la nature réunies dans cet écrin sauvage et humide qu’elle avait le privilège de traverser. Elle avait réussi à se rasséréner, et aussi de pardonner à son frère.
Comme elle allait calmement, elle rencontra plusieurs bêtes surprises par sa présence ; quelques passereaux au vol bas, un lièvre, un sanglier. Elle crut même apercevoir sous couvert des bas feuillages de buissons et de fougères la robe flamboyante d’un renard, qui s’enfuit bien vite s’il était effectivement là.
Catherine était sauvage, raison pour laquelle elle se plaisait tant dans la nature. Mais elle était également égoïste. Elle avait à peine conscience de la brutalité avec laquelle ses seules certitudes éprouvaient celles et ceux qui croisaient son chemin. Cette brutalité avec laquelle lors de la chasse elle s’employait parfois à tuer un animal rassasiait au moins sa soif de vengeance à l’égard d’un monde déployé au-dessus d’elle, sur lequel elle n’avait finalement aucune prise. Voir l’animal mourir, voir ternir son œil sauvage excitait ses sens tout en lui procurant la paix. La mort était rassurante, comme la fin d’un acte trop long qui aura éprouvé ses impuissants spectateurs. La mort était un fantasme, s’enorgueillissant à la fois d’inspirer de la crainte à ceux qui la désirent comme l’ultime amante qui les étreindra jamais, et l’horreur sublime d’abandonner son corps et son âme à la noirceur sans fin d’un néant plus pénible que ce que la route des Cieux avait prédit aux plus avertis, et que pourtant l’on réclame, dès lors que l’existence s’avère être un fardeau plus lourd encore que l’incertitude que procure le trépas ; étranges sensations que Catherine n’avait jamais pu comprendre, et qu’elle ressentait plus intensément encore. Et ce jour-là, elle se sentait particulièrement sensible à cette pulsion, ce qui eut pour effet d’accroître sa déception lorsqu’elle eut marché de longs moments sans croiser âme qui vive, comme si cette fois la nature avait tenu à préserver les siens de ce prédateur qui pour l’heure ne connaissait nul égal.
Alors qu’elle chevauchait avec le sentiment que la forêt toute entière demeurait obstinément endormie, Catherine entendit un bruit. Elle écouta attentivement, sentant se fondre tout près d’elle une forme agile dont les petits sabots martelaient le sol avec célérité. Une biche. Elle écouta les sauts de l’animal qui s’enfuyait au loin. Poussant son cheval au trot, elle se mit à tourner la tête de droite à gauche pour inspecter les environs, ralentissant parfois, car elle sentait la bête toute proche ; la jeune femme traquait le faible gibier comme un animal féroce, aux aguets. Elle en ignorait la raison, car elle n’était pas armée. Elle était juste irrémédiablement attirée par l’animal. Par trop excitée, son cœur battait violemment sa poitrine, étouffant les pas de la biche, qu’elle confondait dans la nervosité avec ceux de sa monture. Catherine était trop éprise de ses sens pour penser calmement : elle ne savait d’ordinaire n’user que de ses instincts ; mais à cet instant ils la mettaient en déroute. Lasse enfin de ne pas se mouvoir, elle mit pied à terre. Le contact avec le sol lui faisait le plus grand bien ; le craquement des feuillages racornis s’écrasant sous ses talons acheva enfin de tourmenter ses sens alarmés. Cependant, un tel frémissement de la nature sous ses pas lui faisait néanmoins ressentir d’autant plus intensément son appartenance à ce monde, ainsi que sa propre vulnérabilité.
Le souffle de son cheval se posait délicieusement sur ses doigts agrippés aux rênes. De temps à autre, il faisait cliqueter son mors en le mâchant, ou soupirait bruyamment, balançant son encolure d’avant en arrière, insensible à l’inquiétude croissante de Catherine, qui craignait cette fois de se perdre sans toutefois se résoudre à faire demi-tour. Car l’agilité de la biche se faisait sentir, comme une présence évanescente, presque mystique. Catherine se mit à songer qu’elle pourrait bien être en train de poursuivre la blanche biche des contes anciens, jeune fille métamorphosée par un sort et qui par solitude, désespoir, ou pour toute autre raison que n’entendraient jamais les victimes de ses charmes, mène les chasseurs au cœur de la forêt afin de les conduire à son royaume féérique, qu’ils ne pourraient jamais plus quitter. Cette pensée la rasséréna, son esprit ayant accédé à une sorte de quiétude qui ne l’empêchait pas de rêver éveillée, si bien qu’elle se crut un instant perdue dans un songe ; la biche était loin sans lui avoir jamais donné l’impression de s’être trouvée plus proche qu’elle l’était dans ce moment de flottement. Tout un univers féérique et intemporel, au sens de Catherine, se trouvait à sa portée sans qu’elle en distingue les formes et les contours, si ce n’était le vert pénétrant des feuillages et le voile bleuté de brume qui s’était abattu autour d’elle, et flattait sa peau humide d’une caresse frissonnante. Elle respira plus profondément que jamais, en reprenant peu à peu contact avec la réalité ; car quelque chose la tirait soudain de sa transe, une respiration forte et régulière, mais plus rapide que celle de son cheval, qui se mit à hennir et à tirer vivement sur les rênes qu’elle tenait seulement du bout des doigts. Catherine fut par la surprise contrainte de libérer son cheval, qui hennissait et se cabrait ; lorsqu’elle lâcha les rênes, elle vit à cet instant sa monture s’acculer et pivoter sur ses postérieurs, pour fuir cette clairière gorgée d’eau et de lumière et s’enfoncer dans les ténèbres du cœur de la forêt. Reprenant enfin conscience, après s’être tant laissée de la sorte emporter par les élans fantasques de son imagination, et d’en avoir perdu toute vigilance, elle porta instinctivement le regard dans la direction que son cheval s’était refusé à prendre, et vit, au-delà de la brume opacifiée par les rayons du soleil, un cheval à la robe d’un noir pénétrant et luisant se tenir devant elle. L’animal apparut peu à peu au-delà du voile brumeux auquel répondait la fumée qui sortait de ses naseaux. Il faisait froid, comme si l’hiver s’était abattu sur cette clairière humide et assombrie par les nues que de pâles et filandreux rayons parvenaient à percer. Au centre de ce décor mélancolique, le cheval demeurait immobile et impassible, comme s’il parvenait à voir au-delà de l’humaine qui barrait son horizon et qu’il y distinguait les contours séduisants de son irrévocable liberté. Son cœur battait si rapidement que tout son corps musclé s’en trouvait secoué. Catherine ne s’appartenait plus. Elle observait la scène comme si elle n’était pas impliquée, qu’elle se trouvait hors d’elle-même et que son sort serait étranger à tout ce qu’il pourrait advenir. Elle peinait à croire qu’il fût en face d’elle, et qu’il soit à quelque moment enclin à l’approcher. Cette bête ne ressemblait aucunement à un quelconque palefroi. En s’approchant lentement et fébrilement de lui, elle aperçut dans son œil sombre et luisant l’éclat écarlate du sang, au centre de sa prunelle. Cet animal était inquiétant. Aussi noir qu’une nuit sans lune, aux pieds durs et épais, à la longue crinière ondulée, dans laquelle les doigts d’un pauvre humain pouvaient se trouver emprisonnés. Des fers de crins. Quant à son robuste dos, il était collant, presque poisseux, et luisait davantage que le reste de sa robe. Elle se surprit à le toucher, mue par une indicible audace, et constata que l’animal était humide, comme s’il était sorti de l’eau. La bête renâclait, martelant le sol d’un antérieur. Elle se recula donc, apeurée. Si son cheval en avait eu peur, elle devait elle aussi s’en méfier. Enfin, elle ignorait bien ce qu’il pouvait lui faire. Après avoir repris ses esprits, et jugeant ridicule de ne pas s’éloigner de l’animal, elle se résolut presqu’instinctivement à baisser les yeux et à reculer doucement ; cependant, s’immisçait en elle l’évidence qu’elle ne désirait pas fuir, mais poursuivre sa route. Tout était possible ; et la mort s’avérait l’issue la plus probable. Un souffle de froideur s’abattit sur ses joues rosies ; une larme glacée coula le long de son échine. Mais l’animal ne bougeait pas. Tout au plus, par méfiance, reculait-il quelque peu, la tête baissée, attentif. Malgré cela, il osait la regarder, promenant son œil sanglant en oscillant de la tête comme s’il peinait à se rendre à l’évidence qu’il avait cette jeune personne en face de lui. De temps à autre, il soupirait bruyamment en reportant son poids sur un antérieur, puis sur l’autre ; une épaisse fumée sortant de ses naseaux comme s’il avait du dragon en lui. Ses yeux sombres et rouges étaient ce qu’il possédait de plus inquiétant. Etait-ce un esprit ? Etait-ce un songe ? Ou bien une bête démoniaque ? Seules ces questions hantaient l’esprit de Catherine, stupéfaite, charmée.
D’un coup, le bruissement des feuillages alentours trahit la présence d’une autre créature. Qu’était-ce ? Etait-ce la biche qui l’avait menée là ? Le cheval s’enfuit, laissant Catherine absolument seule avec cette présence inquiétante. Les jambes de la jeune femme, trahie par l’émotion, tremblaient comme jamais. Elle tenta furtivement de songer à quelque situation où elle aurait ressenti plus d’inquiétude qu’à ce jour, une situation où elle aurait pu se trouver davantage en danger ; mais non : ce qu’elle ressentait en ces instants était la peur pure, celle que peuvent ressentir les soldats, celle que peuvent ressentir les femmes qui fuient un agresseur, ou ceux qui doivent en leur sein accueillir la mort sans l’avoir acceptée ; et ces pensées s’effacèrent à mesure qu’elle prenait conscience que la fin était proche ; qu’une bête plus terrifiante que le mystérieux cheval fondrait sur elle et la dévorerait. Vaincue avant même d’avoir été touchée, elle s’affaissa lourdement, passant une main sur son visage comme mue par une volonté propre, tandis qu’elle demeurait incrédule, abattue. La lassitude la rendait impatiente. Elle désirait que cette scène s’achève, dans la douleur, dans le sang ; mais que le temps cesse de s’écouler si lentement, comme si elle devait demeurer douloureusement en haleine et invoquer la Mort de vive voix. Mais ce n’était pas une bête qui s’approchait d’elle ; et lorsqu’elle prit la résolution de se relever et de faire face à cette présence effrayante, elle vit s’approcher d’elle une femme toute vêtue d’une tunique noire en lambeaux, gracile et légère, au teint pâle, à la sombre et longue chevelure impétueuse. Elle semblait marcher au-dessus du sol, l’effleurer à peine. Elle ne parlait pas, mais transmettait par la pensée toute son aménité à Catherine, qui se croyait rêver.
Plus cette femme l’approchait, plus elle ressentait un immense pouvoir en émaner. Cette force était si palpable que Catherine se sentit écrasée. Elle s’écroula d’un côté, et gisait sur le flanc comme une bête happée par la balle sifflante d’un chasseur. La froideur de la terre l’enveloppa peu à peu, et elle s’en imprégna en se sentant choir sans fin comme depuis le haut du ciel, comme s’il eût été inconcevable qu’elle se heurte un jour à quelque point de chute. Elle s’engouffrait dans les ténèbres, rêvant d’aspérités ton sur ton qui figuraient des murs entre lesquels elle traversait, dans l’obscurité, l’immensité du néant. Il ne lui vint même pas à l’esprit de se rattacher au sentiment de luter contre la pesanteur ; d’ailleurs, jamais la consistance de son corps ne lui parut si réelle, et pourtant ; quel amer constat était-ce que d’en observer cette dérisoire conscience! Cesserait-elle un jour de tomber ? Cesserait-elle un jour de ressentir quoi que ce soit ? Et si la mort s’avérait plus atroce que la vie et ses épreuves, ses incertitudes, ses cuisantes expériences ? Et si la mort enfin lui était révélée dans ce qu’elle avait de plus essentiel : la révélation décuplée à l’infini de cet engourdissement, de cette plongée dans les limbes, sans finalement qu’une destination soit à l’issue de cette chute ?
Le tourment. Ce long moment était un tourment ; une agonie qui ne connaîtrait jamais de fin, une obscurité désespérante n’abritant nul monstre ni ne révélant aucun salut. Si les secrets de la mort lui étaient révélés, ils étaient d’une vanité déconcertante. Il n’y aurait donc rien de poétique ni de plus apaisant que dans le monde des vivants ; et jamais cette mauvaise plaisanterie ne cesserait ; à moins, peut-être, qu’un jour le monde ne connaisse une fin et tombe lui-même de l’univers tout entier en se désagrégeant, comme tous ces hommes et toutes ces femmes qu’il abritait sans ferveur, et qui au fil des âges tombaient en poussière. Cheminant dans ce tortueux dédale de vide, Catherine apprenait enfin la vanité de songer qu’il était une multitude de détails qu’elle ne pouvait maîtriser. Elle ne pouvait plus que tomber, sans pouvoir contrer la fatalité de cette inévitable descente. Elle crut donc perdre ensuite le peu d’esprit et de raison qui subsistaient en elle. Catherine n’était plus, semblable à une feuille décrochée de son branchage et voletant par la seule volonté du vent, telle une plume élimée tombée d’un plumage flamboyant ne recelant plus que de pâles attraits par-dessus ses jeunes pousses. Cette non-existence avait quelque chose de paisible ; et si Catherine n’était plus, plus aucune peine n’était envisageable. Ne comptait même pas davantage le regrettable constat d’avoir failli en tant que fille, en tant qu’être vivant. Si la mort était un pardon, elle était aussi absolution.
Mais, enfin, une secousse inespérée fit tressaillir tout son corps. Mue par cette fulgurante tension de chaque muscle qui recelait en elle, Catherine ouvrit les yeux dans un hoquet de frayeur, comme si de nouveau, ou pour la première fois, l’on insufflait de l’air à ses poumons. Un long moment s’écoula sans qu’elle ne se tourne vers les cieux, toujours couchée sur le côté comme la bête blessée qu’elle avait été. N’était-ce pas d’ailleurs le juste retour d’un sort, qui jusqu’alors l’avait privilégiée face aux êtres fragiles qu’elle avait su tuer afin d’apaiser les tourments de son corps brûlant de fureur, et de son âme torturée ? Prise d’une soudaine lassitude, sans néanmoins avoir réellement repris conscience, elle referma les yeux. Catherine aurait été bien en peine de comprendre si elle était morte ou si elle dormait ; mais elle se trouvait à mi-chemin entre la vie et les rêves, et cela paraissait étrange sans être désagréable. Elle commençait malgré ses velléités d’engourdissement à ressentir chaque souffle de vie, chaque fourmillement ; la dureté du sol sous son crâne, la désagréable langueur de son côté, la froideur du bout de ses doigts délicatement posés sur le sol humide. Elle reprenait peu à peu conscience du monde qui était autour d’elle, dans la simplicité de ce silence bienvenu et de l’intemporalité de ces instants. Pourtant, les oiseaux se remirent à chanter. La faible rumeur de leur présence devint chant, puis devint mélopée. Et cette mélodie limpide insufflait à Catherine le désir de rouvrir les yeux, le goût de se confronter une fois de plus à la réalité, qui au fond n’était pas si laide et ne pouvait être absurde. Les oiseaux la soulevaient de terre de leurs ailes graciles, et la soutenaient de leurs chants agréables et poignants. Tant qu’elle les entendrait, elle aurait la force de se relever. Elle rouvrit les yeux, et se mit à fixer le ciel qui s’offrait à ses pupilles endormies, un ciel d’un bleu tendre et égayant, qui perçait à peine les branchages ondoyant loin au-dessus de sa tête. Très rapidement, elle sentit de nouveau la présence de la femme, et se souvint pour quelle raison elle venait de s’éveiller dans les bois. L’inconnue était agenouillée derrière elle, et maintenait sa tête contre ses cuisses, caressant de ses douces et puissantes mains les cheveux de Catherine. La jeune fille était surprise par ce contact, mais elle n’avait plus peur. Se redressant et s’asseyant, elle put constater que cette étrange créature la regardait en souriant, avec toute l’aménité dont elle était probablement capable. En un souffle, elle se métamorphosa en ce cheval à la robe d’ébène. Catherine l’observa de longs instants, tant accaparée dans sa contemplation qu’elle en oubliait de laisser libre cours à ses pensées. Le vide qui s’était fait en son esprit était par ailleurs bienvenu. Les oiseaux chantaient toujours, égayant ce décor languissamment quiet que le cheval à lui seul rendait grandiose. Soudain, avec vitesse et agilité, il s’évanouit dans un souffle et redevint cette femme brune au sombre regard. Elle se mit à scruter les environs avec attention, tournant le cou avec une souplesse séduisante. Catherine se mit à désirer la toucher, afin de s’assurer que ce qu’elle voyait existait bel et bien. La douceur de l’inconnue contrastait fortement avec l’indéniable sensation de force qui se dégageait d’elle.
— Relève-toi, dit la femme. Tu en as la force.
Catherine se redressa, et réussit à se lever. Elle se demandait ardemment qui était cette personne, cette chose qui ressemblait à une femme. Elle ne dit rien, comme si cela ne pouvait avoir aucune importance. Sans doute lui serait révélée la raison de ce moment improbable sans qu’elle ne demande quoi que ce soit.
Avec témérité, elle s’approcha de la créature et lui tendit la main. L’inconnue lui prit la main et la lui caressa doucement, comme pour lui faire reprendre conscience.
— Quel bienheureux hasard m’a fait croiser ton chemin !
— Pourquoi ? Demanda Catherine.
— Tant d’autres questions méritent d’être posées ; désormais il faut que je t’explique ce que tu vas devenir. Ton temps auprès des mortels est révolu.
— Comment ? Qui êtes-vous ?
— Ne te sens pas tu différente, dissemblable du commun des mortels ?
Catherine opina, sans être capable de prononcer un mot, hésitant entre dévoiler le fond de sa pensée à cette créature et s’enfuir en courant.
— Tu ignores tout sur toi-même, et je puis t’apprendre à savoir qui tu es. Mais pour cela, tu vas devoir me suivre.
Sans savoir pour quelle raison, Catherine se laissa entraîner au cœur de la forêt. Il s’agissait d’une de ces voies irréelles sur lesquelles on s’engage en toute confiance parce que notre cœur nous dicte de le faire.
IMMORTALEM MEMORIAM Livre premier – Le cabinet des mignardises Chapitre 10
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Chapitre 10