Episode 8

12 mins

Je vins à sa rencontre à la fin des cours. Bien que je ne l’ai nullement contacté, elle m’attendait à la sortie, un peu en retrait, comme si elle s’attendait à ce que je lui parle. Je m’avançais vers elle d’un pas décidé, en revanche je n’avais pas prévu que Pierre et Noémie me suivent à ce moment là. Depuis quelques temps je ne leur adressais plus vraiment la parole. Non pas que je les évitais mais je me comportais de manière plus discrète qu’autrefois et bien que je faisais en sorte de ne pas le montrer, cela restait visible.
Au moment ou j’allais ouvrir la bouche pour parler à cette fille dont je ne connaissais même pas le nom, Pierre me devança :
– Salut Tom je me demandais si…Il coupa net en voyant la fille devant moi. « Ah s’exclama-t’il en voyant que je comptais m’adresser à une personne de sexe féminin ». « Je vous laisse à plus Tom. »
Il s’en alla et je ressentis un moment de gêne. Sans le savoir, il s’était mêlé d’une partie de ma nouvelle vie secrète en rencontrant une des personnes dont je me méfiais le plus. Je feins l’indifférence en m’adressant à mon interlocutrice.
– Je rentre chez moi dis-je d’un ton sec. J’ai besoin de changer d’air et puis c’est Noël, si ma famille ne me voit pas ils s’inquiéteront. Et ça deviendra votre problème s’ils s’interrogent un peu trop sur moi.
– De toute manière tu ne pourrais pas rester ici indéfiniment. Donc ne panique pas pour ça tu peux partir.
– C’est toi ou ton supérieur qui me donne cette autorisation. Je ne veux pas avoir de mauvaise surprise.
– Mon supérieur comprendra ma décision. Il ne souhaite pas que les gens comme toi et ton pote soient privés de libertés, mais juste que vous ne fassiez pas de vagues.
En jetant un coup d’œil autour de nous, je ne vis aucun élément troublant. Dans les films, le héros se faisait souvent suivre par des véhicules noirs avec des types en costume et lunettes de soleil. Je ne vis aucun des deux. Mais les clichés ont la vie dure. S’ils voulaient me filer, ils prendraient une apparence tout à fait normale, avec pour véhicule une twingo.
La fille sembla voir mon regard inquisiteur. « Ne t’en fais pas personne ne nous suit. Ça arrive mais pas tous le temps ». Une phrase décidément très rassurante.
– Et Nathan ? Demandai-je. Je ne lui parlais plus beaucoup depuis notre dernière escapade et son état était une priorité étant donné ma culpabilité constante à son égard. « Il pourra lui aussi partir ? ».
– Bien sûr me répondit-elle. Mais il ne nous a encore rien dit. Sa famille et lui ne sont pas en très bon terme et donc je ne peux dire s’il s’apprête à les revoir ou non.
J’allais demander comment elle savait ce genre d’infos mais je me retins. Les espions savaient tout, ou du moins avaient les capacités de tout savoir si ça leur chantaient. Ma famille venait sûrement d’être passé au crible elle aussi. Ça ne m’inspirait rien de bon.
– Donc je peux m’en aller sans encombre ?
– Oui dit-elle.
– Parfait dis-je. Je lui souhaitais de bonnes vacances. Les jours suivants je contactais Nathan pour lui demander si tout allait pour le mieux. Il me répondit qu’il passerait voir sa famille, mais ne me précisa pas les relations qu’il entretenait avec celle-ci. D’ailleurs ses histoires ne me concernaient pas. Je lui précisais que je partais également de mon côté. Il me souhaita donc un joyeux Noël et je fis de même. La conversation n’alla pas plus loin.

Plus vite que je ne le pensais, mon train arriva dans les Landes. En y remettant les pieds, je croyais débarquer dans un nouveau monde. D’ailleurs pendant le trajet, je m’étais demandé ce que je ferais une fois arrivé.  La première fois que je revenais chez moi après trois mois d’absence, je revenais angoissé à l’idée de cacher un secret plutôt important. Un secret qu’une poignée de personne gardait, d’après les mots du chef de l’agence.

Ainsi je me demandais comment je m’apprêtais à réagir devant ma famille qui venait me chercher à la gare. Je le sus quand elle arriva. Mes parents mon frère et ma sœur. Je restais planté là sans savoir quoi faire et je me sentis tremblé. Excitation ou peur, je ne saurais le dire. Quand ils s’approchèrent je serrais mon frère dans mes bras. Parce qu’il était le plus proche et que ses prochains mots seront une blague. La réaction des autres aurait été plus sérieuse et réconfortante et devant tant d’amour, je pense que j’aurais fondu en larmes.
– Comment ça va fiston ? Me demanda mon père.
Je répondis simplement que ça allait en le serrant à son tour, puis ce fut ma mère et ma sœur. Sur ces retrouvailles nous prîmes le véhicule pour rentrer dans notre cher maison. Le temps passé sans la voir avait été relativement court, cependant le fait est que je la voyais d’un œil nouveau.
– Coucou mon chéri ! dit une voix que je ne connaissais que trop bien en ouvrant la porte.
Une vieille dame m’embrassa chaleureusement sur la joue. Ma grand-mère Jacqueline, était connue pour sa bienveillance et adorait voir ses petits-enfants. Jean mon grand-père juste derrière elle, était plu sauvage mais nous aimait de la même manière. Nous les voyions plusieurs fois par ans mais c’est à Noël que les moments familiaux étaient les plus précieux.

Cacher un secret à sa famille n’a rien de facile. D’autant que nous avions toujours été très complice, honnêtes les uns envers les autres et agir de la sorte ne me plaisait pas. Mais le leur dire n’aurait pas été une bonne idée. L’agence devait probablement écouter nos conversations. Je ne savais pas s’il avaient placés ou non des micros ou d’autres appareils visant à m’espionner. Tout ce que je savais, c’est qu’ils n’avaient pas pu me laisser rentrer chez moi sans avoir de plan me concernant.
Je repensais au fait qu’ils aient fait taire les médias. Après cela les gens avaient arrêtés de parler de cette histoire comme s’il s’agissait d’un vulgaire buzz. Espérons que cela dure. Je craignais d’entendre parler de ça à table de peur que cela ravive de mauvais souvenirs. Mais même sans cette fameuse agence, je craignais de le leur dire par peur de leur réaction. Heureusement ce sont surtout les grands-parents qui monopolisaient la parole et qui ne souhaitaient que connaître les aventures de leur petits-enfants adorés. Ainsi mon stress diminuait pour se porter sur d’autres sujets. J’étais heureux de retrouver ma famille. Cela me faisait penser à autre chose ne serai-ce que quelques instants. Le fait de savoir que nous ne sommes pas seuls nous donne envie de continuer à lutter.

***

Les vacances en hiver libèrent beaucoup d’espaces d’ordinaire prisées par les touristes en été. Ainsi, les plages remplies par des milliers de personnes se retrouvent absolument vide de monde. Cela me laissa le champ libre pour surfer. Cependant même si je réussissais à me défaire de mes préoccupations actuelles, je n’étais pas libéré pour autant. Et le nombre de vagues que je réussis à prendre ne dépassait le nombre de doigts sur une main.
Une voix se fit entendre au loin. Je n’y fis pas forcément attention jusqu’à ce qu’elle se fasse entendre de nouveau un peu plus proche cette fois. Je levais la tête juste à temps pour voir un individu sauter dans l’eau et m’éclabousser. La seule personne assez immature pour agir de la sorte n’était autre que Sébastien.
– Salut vieux dégénéré me dit-il sans raison apparente. Tu m’as manqué !
– Toi aussi grand fou répondis-je.
Et après notre accolade, il essaya mon surf duquel il tomba à maintes reprises sans surfer une seule vague. Cela ne datait pas d’hier ; il n’avait aucun talent pour le surf. Mais il l’assumait totalement et préferait en rire. C’est ce que j’aimais chez lui. Toujours du positif.Comme il le disait lui-même « Si on devait pleurer a chaque fois qu’on est mauvais dans un domaine, on finirait par se noyer dans nos larmes ».
Il m’emmena faire un tour dans la ville, ou nous trouvâmes Franck qui promenait son chien, qu’il venait d’avoir depuis peu. Il nous demanda des nouvelles, comment se passait les études, la vie, en clair les questions habituelles. Un soir nous décidâmes d’aller au bar « le serveur », l’établissement le plus fréquenté du coin qui accueillait autant de monde quelle que soit la période de l’année.
– Deux pintes s’il te plaît Serge dit Seb en tendant un billet. La prochaine sera pour Tom.
– Ça marche les gars je reviens dans deux minutes.
L’ambiance était festive ce soir. On aurait dit que la population locale pouvait enfin profiter de son environnement une fois les touristes rentrer chez eux. De plus, un match diffusé sur grand écran rameutait forcément du monde. Bien que nous n’avions pas d’équipe de foot bien classé nous soutenions les Bordelais qui jouait ce soir face à Marseille. Durant ce genre de soirées, les bières seraient servis à flots et je savais que les employés ainsi que le patron, finiraient par nous rejoindre à un moment ou un autre.
– Salut les gars dit Maeva qui nous fit chacun la bise. Dites j’ai ramené quelqu’un ça vous embête pas ?
Bien sûr que non pensai-je. Dans le coin on accueillait n’importe quelle personne qui souhaitait s’intégrer à un groupe. C’était comme ça chez beaucoup de gens ici. Je m’apprêtais à saluer la personne jusqu’à ce que je réalise de qui il s’agissait. Une colère soudaine montait en moi mais je me ressaisis pour ne pas que mes amis me voient comme ça. Après Seb, je saluais donc la jolie brune qui m’avait finalement suivi jusqu’ici.
– Je m’appelle Lætitia nous dit-elle. Malgré l’air charmant qu’elle se donnait, je ne pensais qu’à l’étrangler.
– Je l’ai trouvé vers la plage nous dit Maeva. On a vite discuté et voila le résultat !
– Et qu’est ce qui t’emmène ici en plein hiver Lætitia ? Demanda Seb.
– J’ai un oncle qui habite dans le coin et il s’est brouillé avec le reste de la famille. Je lui apporte un peu de soutien.
– Il a de la chance de t’avoir ! Dit-il.
Nous nous asseyons et Serge arriva avec nos commandes. Durant la soirée, Seb ne cessa de regarder Lætitia. Il cherchait constamment à attirer son attention par le regard et à l’aide de ses blagues. De toute évidence mon meilleur ami était sous le charme. Comment ne pas l’être ? Dans un autre contexte, je l’aurais été aussi. Mais la ce soir, cela m’enrageais qu’elle ose s’immiscer dans ma vie privée. J’avais été correct en la prévenant de ce que je comptais faire. C’est alors qu’avec la tension qui montait en moi, mon verre se brisa d’un coup sec sous la force de ma poigne. Je devins rouge écarlate avant même qu’on le remarque.
– Et ben mon vieux c’est ce qu’on appelle une poigne de fer dit Seb.
La fille brune dont je ne connaissais toujours pas le nom me lança un regard furieux. Par chance le bruit était étouffé par les cris des supporters, et le peu de boisson qu’il restait dans ce pauvre verre se renversait par terre. J’interpellai Serge pour lui expliquer que j’avais cassé mon verre par mégarde. Suite à cela, nous quittions le bar pour nous diriger vers la plage, complètement déserte en ce jour de match.
– Dis-moi tu te rappelles quand tu m’avais dit avoir battu ton record en nage ? Me demanda Seb. « Je crois que c’était un temps assez incroyable ! ».
– Plus vraiment..répondis-je. Bon sang j’avais oublié cette histoire. Je ne pouvais pas m’empêcher de tout lui raconter, sauf qu’à ce moment, j’ignorais la cause de cette soudaine puissance. Donc pour ma défense, ce n’était pas de la maladresse, juste de la malchance.
– J’ai hâte de voir ça ! Vas-y plonge
– Maintenant dis-je en rigolant. Il fait nuit noir et on est en hiver Seb.
– Tu as déjà fais pire.
– Oui sauf que j’étais petit et que je suis tombé malade !
– Maintenant t’es plus fort qu’avant !
Là-dessus il n’avait pas tort. Mais je n’aimais pas l’idée de trop me vanter sur ce point-là.
– Allez Tom dit à son tour Maëva. Le champion de surf va pas faire das son froc

J’adorais mes amis. Je pourrais tout leur confier, passer des journées avec eux sans me lasser de leur présence mais je détestais leur façon d’insister lourdement sur certains points. Il n’y avait rien de méchant dans leurs intentions mais ils ignoraient que certaines choses me bloquaient et ne me permettaient pas de faire ce qu’ils désiraient. Et ça je ne pouvais pas le dire étant donné qu’une certaine fille était juste à côté à guetter mes faits et gestes. Une situation délicate pour ainsi dire. Elle ne disait rien mais je comprenais de part son regard, que je n’avais pas intérêt à céder à leur demande.
– Et toi Laetitia aide-nous à le motiver ! Dit Maeva
– Disons que je ne le connais pas assez pour le pousser à faire ça. Et puis s’il n’a pas envie c’est compréhensible.
– D’accord Sebastien dis-je alors. T’as gagné. Tu chronomètres et tu verras.
– Ah je reconnais mon Tom. Bon tu vois le plot ? Tu fais un aller-retour !
Je n’avais évidemment pas pris cette décision sans réfléchir. L’idée de trouver un prétexte pour rentrer chez moi aurait étonné mon ami. J’aimais les défis qu’il me lançaient et me voir déguerpir aurait attiré son attention. Il se serait demandé ce qui n’allait pas et me connaissant, je n’aurais pas tenu longtemps avant de tout révéler. La brune en question me fixa d’un regard noir mais je l’ignorais. De toute évidence, je n’allais pas pouvoir nager de la même manière qu’il y a quelques semaines. A ce moment là les gens ne faisaient attention qu’à eux, personne n’avait vu quoi que ce soit dans une piscine municipale avec soixante personnes. La un Sébastien, une Maeva et une espionne attentive ne me quitteraient pas des yeux.
Je retirais mes fringues, sauf mon caleçon, et me jeta à l’eau. La température était glaçante mais mon corps s’y accoutumait vite. Je levais le pouce pour signifier que j’étais prêt. Il me lança son top départ et je partis en crawl. Je tâchais de ne pas traîner mais de ne pas aller trop vite non plus. Étrangement, je contrôlais bien ma vitesse durant cette course. Quand je souhaitais aller plus vite et plus lentement, cela se faisait automatiquement. Durant mon affrontement avec les trois voyous, je n’avais rien maîtrisé du tout. Peut-être que mon expérience en natation jouait là-dessus. C’était l’hypothèse la plus probable.
– Pas mal me dit Seb une fois sorti de l’eau. « T’as battu ton ancien record de quatre seconde c’est un progrès. T’as du exagérer quand tu me l’avais dit la dernière fois !
– J’avoue répondis-je. Par réflexe, je voulais prendre une serviette mais ce geste inconscient me fit prendre conscience que rien ne m’aiderait à sécher. Quel idiot !
– Merde dit alors Sébastien en me regardant. Et je sais qu’il venait de penser à la même chose que moi. « Ma faute Tom. J’y ai pas pensé ! »
– T’en fais pas moi non plus. Bon ce fut un plaisir je dois vous laisser. Comme tu le sais Seb, mes grands-parents exigent ma présence pendant quelques heures.
– Oh que oui je sais dit-il en rigolant. Bon bah bon séchage et encore désolé j’ai pas réfléchi. Mais t’es toujours un guerrier dans l’eau.
Je souris légèrement et me rhabilla. Je les saluais et repartis en direction de ma maison. Je mis un certain temps à rentrer puisque je ne pouvais y aller qu’à pied. Mais c’était parfait pour être enfin seul. Je continuais ma route sans ressentir le moindre frisson. Je ne séchais pas pour autant mais pas de grelottements. Une autre conséquence de ce qu’on m’a injecté.
Une fois arrivé je filai me sécher avant que mon entourage me pose des questions auxquelles je ne voulais pas répondre. Malheureusement une fois au premier, je tombai nez à nez avec mon frère qui se tordit de rire en me voyant dans cet état.
– C’était un pari avec Seb dis-je en feintant de ne pas être embarrassé.
– Je te juge pas dit-il en continuant à se tordre de rire.Va te doucher tu vas prendre froid.
Je ne me fis pas prier. Une fois cela fait, je filais en bas rejoindre mes grands-parents qui avaient commencé un scrabble. Les jeux de société avec leurs petits-enfants étaient leur passe-temps favori, malheureusement ça ne l’était pas pour nous. Mais nous faisions évidemment des efforts afin qu’ils passent un bon moment. Et ce soir, je pris une cuisante défaite par ma grand-mère qui une fois de plus, nous fit comprendre que nous n’aurions jamais aucune chance.
C’est une fois sur le point de me poser dans ma chambre que j’eus la désagréable surprise de voir la jolie brune assise sur ma chaise de bureau. Je faillis hurler de terreur mais quand je la reconnus je me calma.
– Tu sais que chaque membre de ma famille peut débarquer ici n’importe quand !. En vérité mes parents ne venait jamais là, mes grands-parents non plus, Sarah était chez une amie et si jamais Bastien arrivait précipitamment je pourrais toujours feinter en disant que je suis avec une copine. Même si l’idée me déplaisait.
– Je suis désolé Tom dit-elle sur un ton de regret. Ma mission est de te surveiller j’aurais préféré être ailleurs.
– Mais pourquoi il a fallu que tu te mêles de ma vie privée ? Tu t’incrustes carrément parmi mes amis.
– Je devais être au plus proche pour voir si tu ne fais pas de bêtises. On a tendance à vouloir se confier à ses proches quand ça va mal.
– Oui et le problème c’est que je ne peux rien dire à cause de vous ! Le fait de cacher cela me met mal à l’aise devant eux je sens que je ne suis pas tranquille.
– Si tu leur révélais ils seront en danger. Tu ne sais pas comment ils réagiraient. Ce genre de choses c’est du jamais vu. Notre agence s’est déjà occupé de faire taire ces nouvelles mais des gens en parlent encore. On ne sait pas ce qu’il peut se passer si tout le monde sait pour des gens comme toi.
– Donc ce n’est pas une certitude ! Peut-être qu’ils accepteront ce que je suis. Peut-être qu’ils comprendront et que ça ne s’ébruitera pas.
Elle se tut. Elle n’avait pas de réponse et je n’en savais pas plus de mon côté. Son regard me fit comprendre qu’elle aussi voulait que les choses s’arrangent, qu’elle ressentait une sympathie ou plutôt une empathie à mon égard. Elle se donnait des airs durs devant Nathan mais la je voyais clairement qu’elle ne semblait pas fière de ce qu’elle faisait.
– Quand vous dites faire taire c’est…commencai-je.
– Non nous ne tuons personne dit-elle. Nous menaçons ou donnons des pots de vin mais nous ne sommes pas des tueurs. Mais nous ne pouvons pas trouver tous les gens qui se souviennent de ce genre d’infos. C’est pour cela qu’il ne doit y avoir aucun incident similaire à ce qu’il s’est passé sur Lyon.
–  Je sais que tout ça c’est ma faute mais je ne pouvais pas laisser ces gars faire du mal à cet homme !
– Je sais bien dit-elle. Mais ce n’est pas ta faute. Quelqu’un t ‘as transformé en ce que tu es maintenant…
– Visiblement le chef de ton agence sait qui c’est. Ou du moins il ne lui est pas inconnu.
– Il ne me dit pas tout je pourrais pas t’en dire plus. Il n’est pas toujours causant avec moi depuis…
J’entendis alors les pas de mon frère se diriger vers la chambre et ma porte s’ouvrir à la volée. A cet instant je cherchais une histoire à inventer pour justifier la présence d’une femme qu’ils n’avaient pas vu rentrer mais en me retournant je ne vis personne.
– Et ben t’en fais une tête dit-il. Bon tu viens faire un fifa j’ai besoin que tu m’entraînes pour un tournoi en ligne la semaine pro.
– J’arrive dis-je d’un ton soulagé. Laisse-moi cinq minutes.
Il repartit et la fille ressurgit de sous mon lit. Impressionnante sa manière de se cacher aussi vite.
La formation en espionnage devait développer de nombreuses facultés de rapidité. D’ailleurs je me demandais toujours comment elle en était arrivé à bosser pour cette mystérieuse agence aussi jeune.
– Bon je vais y aller dit-elle en se dirigeant vers la fenêtre. Encore une technique d’exfiltration digne d’un film d’action. Sauf que la, elle ne se casserait sûrement pas grand-chose étant donné la hauteur relativement faible et les nombreux moyens de s’agripper pour atterrir en bas en toute sécurité.
– Si ce n’est pas indiscret est-ce que Lætitia est ton vrai prénom ? Je me doutais que c’était une couverture mais je voulais en avoir le cœur net.
Elle resta silencieuse un moment puis me jeta un regard qui disait « fais attention à ce que tu fais »
– Non répondit-elle alors. « Mais je ne peux te le dire. »
– Je comprends. Mais si tu dois me surveiller encore longtemps j’aimerais bien savoir qui sera derrière moi.
– Pour l’instant on va se tenir à mon nom d’emprunt. Désolé Tom.
Elle ouvrit la fenêtre et disparut dans la nuit.

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