Un rêve nommé Russie. Partie 19.

4 mins

C’était peut-être dans ma tête. Je deviens sûrement folle, mais je l’entends cette alarme.

Ce sont les cris de David qui me firent comprendre que ce n’était pas dans ma tête. Que tout était bien réelle.

Je n’arrivais pas à savoir avec qui il parlait. Il semblait au téléphone.

« Putain, mais qui a déclencher l’alarme incendie ? Tu ne surveilles pas les alentours ? … Allô ?! Tu vas te débarrasser de ce type ! … Tu l’auras ton fric, et même plus encore laisse moi une 1 h, mais débarrasse toi de lui. »

J’entends quelque chose s’écraser contre le mur, quand il entre dans la pièce.

– Lucy, mon cœur ? On bouge.

– Comment ça, on bouge ?

– Comme tu as pu l’entendre, l’alarme incendie a sonné donc qu’est ce qu’on fait dans ces conditions ? On sort.

Il me lève de ma chaise, défait les liens que j’ai aux pieds.

– Je vais détacher ceux de tes mains maintenant pour que tu puisses enfiler cette veste. Si tu tentes quoi que se soit. Tout sera fini.

Il sort de sa poche arrière un pistolet. Comme pour me dissuader de faire quoi que se soit.

Je ne bouge plus, tétanisé, je le laisse défaire mes liens et m’enfiler sa veste. Elle a une odeur réconfortante. Je sais que c’est la sienne et que c’est son parfum dessus.

Mais je suis tellement épuisé que la moindre attention gentille devient un vrai soulagement.

Il me rattache les mains devant moi. Fait glisser la capuche au-dessus de ma tête.

– Tu vois mon cœur quand tu es docile tout se passe bien.

Il me relève le visage vers lui.

– Je ferai tout pour te protéger. Je te le jure, il ne t’arrivera rien.

Il écrase sa bouche sur la mienne. Ses lèvres sont chaudes, mais je ne bouge pas. Je ne lui montre aucune réaction. Pourtant, un frisson s’empare du bas de ma colonne jusqu’au creux de ma nuque.

Putain, mais c’est quoi ce délire qu’est ce qu’il m’arrive. C’est sur je deviens complétement barge.

En regardant David de plus près, ses yeux, son regard, son parfum, et même son coté arrogant, je me dis que dans d’autres circonstances, je me serai sûrement intéressé a lui.

– Lucy, je suis obligé de mettre ce scotch sur tes lèvres. Au cas où tu déciderais de te mettre à hurler. Tu comprends ? Il faut qu’on sorte ensemble d’ici. Toi et moi.

Ses mots me sortent de ma rêverie folle. Lui et moi.

Il me scotche la bouche et me fait avancer devant lui. Une main sur mon épaule, pendant que l’autre tient fermement son arme.

On marche dans les entrailles de l’hôtel depuis un petit moment déjà. Je n’y vois presque rien, l’odeur est désagréable. On croise toute sorte d’insecte visqueux, et même des rats. Je sursaute à chaque fois que j’en aperçois un. Ca arrache un petit rire à David qui ne dit rien. Il passe juste son pouce sur ma nuque comme pour me rassurer.

En tout cas les mythes sont bien fondé la Russie a des souterrains bien réels et bien complexes.

David avait dû étudier ceux de l’hôtel, car on ne fait que tourner et retourner, un coup à gauche, un coup à droite. Jamais il n’a douté une seule fois du chemin qu’on prenait.

Je suis tellement concentré sur la pression de sa main sur ma nuque et les bruits de nos pas que je n’ai pas fait attention aux autres bruits et aux murmures qui s’avançait vers nous.

C’est quand David me pousse dans un renfoncement que j’ai compris qu’on était plus seul. Il me plaque contre le mur. Son corps se presse contre le mien. Juste son arme nous sépare.

Il pose son front contre le mien et me chuchote : « Si tu fais le moindre bruit, je tire. »

Je retiens ma respiration, je ne bouge plus. Les murmures se rapprochent de nous. 

– T’es sur que c’est par là ? Mec t’a vraiment l’ai perdu, autant que moi !

– Tais toi ! Il faut pas qu’on nous entende. La dernière fois que j’ai vu ta petite copine, il l’avait emmené dans une pièce à l’abandon, alors t’attends pas à la trouver au moindre virage. Alors marche et tais toi.

– J’espère que t’essaye juste pas de me la mettre à l’envers. Parce que j’ai peut-être pas l’air solide comme ça, mais je suis pas tout seul et cette fois, je me laisserai vraiment plus faire du tout.

Je connais cette voix. C’est Maxime, il n’est pas mort, il est bien vivant, il me cherche. Ils me cherchent tous. Une vague de soulagement me submerge. Il faut que je fasse quelque chose. 

Mais comme ci David lisait dans mes pensées, il enfonça un peu plus son arme dans mon ventre.

Son corps devenait plus insistant contre le mien.

– Attends ! J’ai entendu du bruit par là.

– Je t’ai dit de la fermer continu d’avancer, c’est sûrement encore un rat !

Quelques minutes, plus tard, David relâche un peu la pression de son arme contre moi.

– C’est toi et moi, je t’ai dit. Seulement toi et moi. 

Pendant que David me parle à voix basse, je faisais le point dans ma tête. 

Point négatif : je viens de louper une super occasion pour qu’on me trouve.

Point positif : Maxime est vivant. 

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