Du néant au frisson. Chapitre 12.

3 mins

Axel s’avançait vers moi. Pour une fois, je ne pris pas la fuite, je restais sagement à l’attendre.

— Tu m’as suivi jusqu’ici ? 

— On ne peut rien te cacher.

— Pourquoi ?

— Parce que tu es partie, si vite. 

— Je t’ai dit que j’avais un rendez-vous. 

— Oui, j’ai bien vu, avec ce mec.

Il avait dit avec « ce mec » avec un tel dégoût. 

— Qu’est-ce que ça peut te faire ?

Il ne répondit pas, il préféra changer de sujet. 

— T’as mangé ? 

— Non. 

— Je t’invite ? 

Je ne pouvais décrocher mon regard de lui. Je ne savais pas quoi penser de ses sautes d’humeur. 

— Ne réfléchis pas Eliya, j’ai quelque chose à te montrer. 

Je le suivis, sans poser de question. 

On était retourné du côté de la gare, pas très loin de son immeuble, on s’arrêta prendre des hamburgers. Et il m’amena à l’entrée d’un sous terrain. 

— Tu veux vraiment m’emmener manger dans un parking ? lui dis je.

— Mais non, ma voiture est garée en bas, je veux t’emmener quelque part. 

Le mot « voiture », me glaça le sang. Je ne prenais plus la voiture. La mienne n’avait pas bougé depuis ce jour. Je n’en avais pas besoin. Je préférai de loin prendre les transports et marcher. 

— Ce n’est pas un peu tard pour aller quelque part ? 

— Tu as peur inconnue ? 

Et comme je ne voulais pas qu’il voie en moi une grosse chochotte, je lui fis non de la tête. On descendit à sa voiture. Et une fois à l’intérieur je sentais, mon cœur tapait, contre ma poitrine. J’avais les mains moites. J’ouvris la fenêtre, malgré la fraîcheur qui s’était installée ces derniers jours. 

Axel prit la route. Il conduisait bien. Mais je ne pouvais m’empêcher de m’accrocher à mon siège. Je fermais les yeux et il le remarqua. 

— Tout va bien, Eliya ? 

— Oui, c’est juste que je suis un peu malade en voiture. 

— Tu veux que je m’arrête ?

— Ça dépend, nous sommes arrivés ?

— Presque d’ici un quart d’heure.

— Alors continu. Plus vite on arrive, mieux ça sera. 

Il continua de rouler, sans poser d’autres questions. Une fois garé, j’ouvris les yeux. On était garé sur un petit parking en terre. Personne d’autre n’était là. Il n’y avait que nous. J’étais seule avec un garçon colérique. 

— Viens, c’est par là. 

Il prit une couverture et une lampe torche dans le coffre de sa voiture. Je le suivais de près. Ça grimpait un peu, arriver en haut, il jeta tout ce qu’il avait dans les mains, pour attraper la mienne et m’aider. On arriva sur un plateau. De là, où l’on était, on voyait toutes les lumières de la ville. Axel s’approcha du bord.

— Vient, n’ait pas peur. 

Je m’approchai de lui et ce que je vis, me coupa le souffle. Tout paraissait si petit. J’avais l’impression de dominer le monde. 

— C’est ici que je viens, quand je n’en peux plus. 

Il installa la couverture par terre, me laissant contempler, la beauté du paysage. 

— On mange ?

Je viens m’asseoir en face de lui. On mangea sans échanger le moindre mot. On appréciait le silence de la ville. Une fois fini, Axel s’allongea et je fis de même. Le ciel était dégagé ce soir, et une multitude d’étoiles le recouvrait. Axel mit fin au silence qui nous entourait.

— Tu faisais quoi tout à l’heure ?

— Je n’ai pas spécialement envie d’en parler maintenant. 

Il se retourna vers moi et prit appui sur un bras. 

— On a passé un pacte Eliya. 

Ses mots me firent frissonner. Je me retournai à mon tour, pris appuie sur mon bras, et le défia du regard. 

— Je ne t’ai rien promis. 

— Ne joue pas à ça. 

Son regard devenait de plus en plus sombre. 

— Tu n’aimes pas jouer Axel ?

Je voyais l’étincelle au fond de ses yeux. Cette situation lui plaisait. Il s’amusait.

— Je ne suis pas sûr que tu sois prête à jouer avec moi. 

— Tu crois ça ?

Il s’approcha un peu plus près de moi. 

— Je ne le crois pas, j’en suis sur.

— Tu ne me fais plus peur Axel. 

— Tu es sur Eliya ?

Mon cœur tapait contre ma poitrine. Je ne savais pas à quoi je jouais avec lui. Mais je me sentais vivre. Je ne pensais à rien d’autre. Il me faisait oublier, combien je me sentais seule et vide. Je ne le connaissais que depuis quelques jours, je ne savais pas grand-chose de lui. Mais il me changeait. 

— Certaine. 

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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Pas un mot en trop, du grand art!
Peut-être que ces deux-là vont se faire du bien finalement. Eliya est montée dans la voiture, c’est pas rien.

bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Pourquoi folle?

bbbbbbb ccccccccccccc
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2 années il y a

Je pensais au traumatisme lié à l’accident. C’est ce qui est d’autant plus incroyable et complexe.

B. Serena
2 années il y a

j’ai peur pour elle, qu’elle soit un peu trop fragile pour ça …

DeJavel O.
2 années il y a

Le rapprochement. Par petits pas. Eliya a besoin, pour se sentir vivre, de sentir qu’elle fait une différence et ce mec lui apporte un brouillard mystérieux. Elle est fascinée comme un animal devant les phares d’une voiture.

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