Du néant au frisson. Chapitre 22.

3 mins

À 15h, j’étais devant le commissariat. J’attendais Axel. Quand il sortit, il avait la tête fatiguée. Mais en me voyant, il s’avança en vitesse vers moi et me prit dans ses bras.

– Je suis désolé. Comment tu as su que je sortais maintenant ?

— Je suis venu ce matin pour savoir si tu sortais aujourd’hui.

Il me serra un peu plus fort contre lui.

— Merci.

— Alors c’est pour elle que tu t’es battue mon chou à la crème ?

Je regardai Axel en l’interrogeant du regard.

— C’est qui ?

— Eliya, laisse-moi te présenter Kim…

— Je suis Kim ! Kim du Brasil. J’ai passé la nuit avec ton petit copain. Et je peux te dire tu en as de la chance ma chérie.

— On n’est pas ensemble, lui répondis-je.

— Ça ne saurait plus tarder, répondit Kim.

Elle se tourna vers Axel.

— Soit courageux mon petit chou à la crème ! On se reverra sûrement.

Et elle s’en alla en tortillant des fesses perchées sur ses talons aiguilles.

Axel m’attrapa par la main et plongea ses yeux dans les miens.

— J’ai une convocation devant le juge.

— Tu vas aller en prison ?

— Je ne sais pas. Sûrement.

— Qu’est-ce qu’on peut faire ?

— A mon avis pas grand-chose, je n’ai même pas d’avocat. Mais changeons de sujet, comment tu vas ?

— Ça peut aller, et toi pas trop dur ?

— Les premières heures si, après ils ont mis Kim avec moi, ça m’a fait passer le temps.

Je lui souris, mais il a bien vu que ce n’était pas le sourire le plus franc.

— On va chez moi ? J’aimerais bien me changer.

— Si tu veux.

Je suis restée silencieuse tout le trajet. Axel aussi. Je le sentais préoccupé. Sûrement à cause de son jugement à venir.

On monta chez lui.

C’était la deuxième fois que je venais. Rien n’avait bougé d’un centimètre comme ci, personne ne vivait ici. Il me dit de m’installer sur le canapé, le temps qu’il aille prendre une douche.

Quand il sortit de la chambre, il vint s’asseoir sur le canapé à son tour de manière à ce qu’on soit face à face.

— Les gens me disent de rester loin de toi.

— Et tu en penses quoi ?

— Je ne sais pas.

Il me fixa de ces yeux gris.

— Qu’est-ce que tu ne me dis pas Eliya ?

— J’ai… J’ai vu ton patron ce matin.

Il se leva d’un bond, en passant sa main dans ses cheveux.

— Mais putain pourquoi tu as fait ça ?

— Je voulais m’excuser pour hier.

— T’excuser de quoi ? Maintenant, il va croire que c’est moi qui t’ai envoyé. Tu ne trouves pas que je suis assez dans la merde comme ça ?

J’avais du mal à comprendre son changement d’humeur.

— Désolé…

— Les autres ont peut-être raison finalement.

Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je ne voulais pas qu’il le dise.

— Tais-toi. Tu ne comprends rien.

— Alors, explique-moi Eliya ! Je ne demande que ça !

Il criait désormais. La colère l’avait gagné plus rapidement que ce que je ne le pensais.

— Tu veux que je t’explique quoi à la fin ? Il n’y a rien à dire !

Je m’avançais vers sa porte d’entrée.

— Tu vas encore fuir ? Tu ne sais donc faire que ça !

Je me retournai violemment et m’approcha de lui. Je ne me reconnaissais plus. Je me plantai devant lui, et sans contrôler quoi que se soit, ni même réfléchir à mon acte je levai la main pour le gifler. Mais Axel, plus rapide arrêta mon geste en attrapant mon poignet.

— Tu vas me frapper maintenant ?

Ses yeux avaient pris une autre teinte. J’étais tétanisé. Je tentai de me défaire de son emprise. Mais il était beaucoup plus fort que moi. Lui, il avait l’air amusé de la situation. Il me plaqua contre la porte d’entrée.

— Lâche-moi Axel.

— Pourquoi ? Tu as peur de moi ?

— Jamais de la vie !

Mon ego parlait à ma place. Je sentais mon cœur taper contre ma poitrine, tous mes muscles se raidir. Ce pic d’adrénaline fit courir des frissons sur tout mon corps.

— Je t’avais dit de ne pas jouer.

Et sans un mot de plus Axel, écrasa sa bouche contre la mienne. Son baiser était inattendu, violent. Tout son corps était collé contre le mien. Il n’y avait plus rien autour de nous. Je ne pensais plus. Je m’abandonnai à lui. Il m’entraîna dans sa chambre, se mit au-dessus de moi. Jamais, à aucun moment ses lèvres n’avaient quitté les miennes.

Il se serait plus fort contre moi. Et je faisais de même. Par crainte qu’il m’échappe, peut-être. Nos baisers étaient violents. Le genre de violence qu’on a du mal à expliquer. Celle qui nous fait sentir vivant.

Ont été deux êtres en colère. Et au lieu de l’apaiser, on l’attisait.

Il retira ses lèvres des miennes et colla son front contre le mien.

— On t’a dit de rester loin de moi.

— Je ne peux pas.

Il ne chercha pas plus loin. Ces paroles-là lui suffirent.

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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Torride! Deux êtres en colère.

DeJavel O.
2 années il y a

Mmm… Quelque chose se prépare, quelque chose qui pourrait donner lieu à une mauvaise convalescence… 🙂

Gulp ! Tu nous fais vivre des émotions !

Sergent la Pinaille au rapport :

La phrase punch suivante :
« Ont été deux êtres en colère. »
devrait s’écrire …possiblement comme suit :
« On était deux êtres en colère. »
Ou
« Nous étions deux êtres en colère. »

Le bouton « J’aime » n’est pas suffisant ! Où est ce foutu bouton « J’adore » ?

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