Chapitre 29 : Nouveau départ

20 mins

Ganidohoam est le nom d’une magnifique région du duché d’Igirio où il fait bon vivre loin de tout. Loin de l’empire, loin des intrigues politiques, loin des soucis du continent. C’est tout du moins ce que laisse penser son éloignement de toute route commerciale alors qu’il s’agit bel et bien d’une région du royaume elfe de Forishny.
-Compte Markof d’Asmora

* * *

Iad 41 de l’ère impériale, neuvième dan de Vasun

C’est dans la paisible région de Ganidohoam du duché d’Igirio, dans la petite ville de Chemit non loin de la frontière avec le duché de Marsty qu’une petite troupe de voyageurs hétéroclites avait pris ses quartiers depuis quelques dano en attendant qu’un nouveau travail les amène à reprendre la route.

Le premier d’entre eux revint à l’auberge peu avant le lever de Sonse après une petite maraude nocturne durant laquelle il put se sustenter de ses proies sans défenses favorites mais ô combien peu nombreuses dans cette région reculée. Il se glissa à l’intérieur de l’établissement sans se faire remarquer par le tenancier qui s’afférait aux cuisines afin de préparer le petit-déjeuner. Il monta l’escalier qui le mena au niveau des chambres et il s’arrêta devant une porte avant de frapper avec force dessus. Il réitéra régulièrement jusqu’à ce qu’un orque particulièrement patibulaire avec une carrure imposante vienne lui ouvrir avec un air renfrogné signifiant clairement “Qu’est-ce que tu veux ?“.

-Ça te dit une chasse au cerf pour s’occuper ce dan ?
-Gak. J’prends les armes et j’viens.
-Je t’attends là.

L’orque referma la porte sans rien ajouter, en laissant son compagnon dans le couloir. Celui-ci en profita pour s’assurer que tout était bien à sa place. Que la lame de son épée était en bon état, que la corde de son arc était bien tendue et que son carquois était suffisamment bien garni pour une petite traque. L’orque rouvrit la porte en étant équipé de la tête au pied comme un guerrier, ce qu’il était assurément. Dans son cas, son attirail se résumait à une armure de cuir matelassée et une hache qu’il pouvait aisément manier d’une main.

-Suis prêt, Nikolas.
-Alors en avant, Ornak.

Ils descendirent au rez-de-chaussée et embarquèrent un chapelet de saucisses qui attendait sur une table tout en laissant quelques pièces de bronze de diverses origines à la place avant de quitter l’auberge et de marcher en direction de la lisière de la forêt la plus proche en avalant leur petit-déjeuner de fortune.

Une fois dans les bois, le dénommé Nikolas se mit à chercher les traces d’une éventuelle proie avec une habitude qui montrait son expérience de la chose. Il finit par trouver la piste d’un cerf qu’il remonta et il le trouva en train de brouter tranquillement. Il fit alors signe à l’orque de se faire discret avant de bander doucement son arc et il décocha une flèche qui alla se ficher directement dans l’animal sans le tuer sur le coup ce qui lui laissa la possibilité de s’enfuir non sans laisser du sang derrière lui pour le plus grand plaisir des deux chasseurs.

Ornak, quant à lui, se mit à poursuivre à pleine vitesse la bête blessée afin de voir s’il était capable de l’achever lui-même à coup de hache dans le buffet. L’archer, qui tenait plus du rôdeur à ce stade, se contenta de remonter tranquillement la piste écarlate jusqu’à retrouver son compagnon de route en train de découper la proie sans trop de ménagement au bord d’une route. Il sortit son couteau pour l’y aider mais il fut interrompu dans son action par de nouveaux arrivants.

-Héla, vous deux !
-Qui ? Nous ?
-Qui d’autre ?
-Je sais pas, tes deux épouses que tu fais marcher dans la poussière peut-être.

Cette dernière réplique jeta définitivement un froid entre les deux groupes qui étaient composés d’un rôdeur humain et d’un guerrier orque d’un côté et de trois voyageurs à l’apparence miteuse dont un à cheval de l’autre. Néanmoins, ils étaient tous les trois armés et pas d’outils agricoles.

-Lia, regarde si l’encapé à la langue bien pendue est pas celui qu’on cherche par hasard.
-Tout de suite, Oresh.
-Et vous cherchez qui, les trois mange-merdes ?
-Tiens mieux ta langue, l’encapé. À moins que tu préfères avaler mon fer ?
-C’est ça, oui…
-Et pour ta gouverne, nous cherchons un tueur qui a massacré les gens de notre village et qui les a vidé de leur sang comme du poisson.
-Ha hein…

L’orque resserrait sa prise sur son arme, se tenant prêt à sauter sur l’ennemi. Lia commença à dérouler un épais rouleau de parchemin jusqu’à atteindre la description physique de leur cible.

-Un visage pâle et patibulaire… Plutôt de grande taille… Cheveux couleur de la nash… Des crocs… J’les vois pas… Et des yeux couleur de la pisse…
-Fais voir tes dents, toi qu’est bien pâle pour un humain.
-Non, ça ira.

Le troisième larron s’approcha du rôdeur avec un air menaçant.

-Allez, si t’es pas celui qu’on cherche, on te laisse en paix. Sinon…
-Sinon quoi ?

Nikolas répondit en affichant un large sourire qui dévoila des canines un peu plus longues que la normale.

-C’est… C’est lui !
-À mort !

Tout le monde était à présent l’arme à la main et se tenait prêt à sauter sur l’ennemi le plus proche. La tension était montée à son maximum en à peine un instant et n’attendait qu’à s’exprimer au sein d’un combat enragé. Seul le porteur du rouleau de parchemin n’était pas pleinement concentré étant donné qu’il devait lire les raisons pour lesquelles ils souhaitaient tous les trois éliminer le rôdeur.

-Nikolas…
-Je sais comment je m’appelle, passe à la suite !
-Hum… Oui…

Cet instant de distraction fut celui de trop et cela permit à Nikolas de tenter une ouverture avec un succès mitigé puisqu’il ne parvint pas à éliminer le porteur du rouleau du premier coup car il était parvenu à parer l’assaut.

-T’es condamné à mort pour les meurtres cruels de…

La perspective de mourir bêtement ne l’empêcha pas d’égrainer une liste de noms tout en résistant admirablement aux attaques du fugitif. Cet assaut était peu efficace mais il avait la qualité de distraire les deux autres poursuivants en leur offrant une ouverture simple à exploiter. Néanmoins, c’était sans compter sur un Ornak bien trop ignoré qui profita de leur manque d’attention pour sa propre attaque. Il commença par frapper le cheval en haut de l’avant-bras gauche à coup de hache. L’animal, prit par surprise, se cabra immédiatement sur ses pattes arrières en désarçonnant son cavalier et il tenta de s’enfuir aussi vite que possible en boitant et saignant mais en étant tout de même arrivé à renverser l’orque au passage.

Le seul poursuivant à ne pas avoir encore prit part au combat ne savait pas qui il devait attaquer. Le rôdeur qui peinait déjà ou l’orque à terre ? Cette hésitation lui fut fatale puisque sa tête se sépara bien vite du reste de son corps. Ornak en avait profité pour se relever d’un bond en restant sur l’offensive et il avait frappé sans la moindre hésitation, lui. Le cavalier, de son côté, ne s’était toujours pas relevé et il semblait en être bien incapable. Son dos semblait en être la cause. L’orque le gratifia d’un coup de pied en plein visage avant de l’achever sans ménagement à grand coups de hache dans le buffet. Il se retourna alors en direction de son compagnon de chasse qui se battait de façon quelque peu pathétique.

-T’as fini ?
-Hum… Presque…

Le duel n’était ponctué que des bruits de lame, d’insultes diverses et des gargouillis sanglant émis par le cavalier mourant. Le dernier poursuivant en vie tenta de déstabiliser son adversaire en lui envoyant le rouleau de parchemin au visage mais celui-ci fit un pas de côté et répliqua d’un coup de poing dans la gorge qui lui bloqua instantanément la respiration en plus de causer un effet de surprise. Le rôdeur en profita pour lui porter un coup de lame au niveau de l’artère carotide. Ce jeune humain lâcha immédiatement son épée pour plaquer ses deux mains sur sa gorge sanguinolente afin de limiter l’écoulement, sans succès. Il tomba à genoux et lança un regard emplis d’incompréhension à son ennemi. Il se noyait dans son propre sang en émettant des gargouillis répugnants car il n’avait d’autre choix que d’absorber son propre sang dans son œsophage. Il mourut rapidement, le corps avachi en avant. Nikolas lui avait déjà pris sa bourse et il lisait ce qu’il lui était reproché et, surtout, la somme que l’on offrait pour sa mise à mort.

-Deux pièces ! Ces types sont allés si loin pour deux misérables pièces !
-C’est pas beaucoup ? Tu vaux plus ?
-Deux siregio ! C’est trop pour ce qu’ils me reprochent et pas assez pour me courir après aussi loin.
-Je vois.

Il jeta le rouleau de parchemin sur le sol poussiéreux avant d’aider l’orque à transporter le cerf découpé en morceaux.

-Aller, en route. On devrait être de retour à l’auberge pour le déjeuner.
-Gak.
-Tu commences déjà à le manger ?
-Moi, avoir faim.
-Si tu le dis. Les deux autres avaient de l’argent ?
-Seulement du bronze.

Ils suivirent tout deux la route jusqu’à rentrer en ville avec seulement la moitié de leur prise encore intacte et seulement quatorze pièces de bronze à eux deux.

* * *

Tandis que Nikolas et Ornak partaient à la chasse, le troisième membre du groupe finissait de se préparer pour sortir. Il s’agissait d’une jeune humaine svelte accoutrée d’une robe de mage de couleur bleue avec une besace sur le flanc qui contenait toutes ses affaires dont un volumineux ouvrage relié en cuir. Il s’agissait d’un livre sur le maniement de la magie selon l’école de l’eau. Un bâton de mage semblable à un bâton de marche mais surmonté d’un cristal bleuté au sein d’un nœud de bois venait compléter l’attirail de l’humaine.

Comme à son habitude depuis son arrivée en ville, elle partit à la recherche d’un quelconque travail après avoir pris un repas rapide afin de payer les chambres des membres de son groupe ainsi que leurs repas. Elle cherchait aussi bien une tâche digne d’une lettrée comme elle ou alors quelque chose de plus modeste et physique.

Au cours de son errance, elle traversa l’un des marchés de la ville et découvrit un vieil elfe, un marchand, qui ne parvenait pas à prendre en charge sa clientèle en raison de son corps affligé par l’âge. L’humaine y vit alors l’occasion d’aider quelqu’un dans le besoin ou, tout du moins, en grande difficulté et de gagner un peu d’argent.

-Tihoi, auriez-vous besoin d’une quelconque aide ?

Lorsque le vieil elfe se retourna pour savoir qui lui adressait la parole, il tomba sous le charme de la jeune humaine dans la mesure où sa beauté était très rare dans une région si reculée. Les elfes avec une poitrine aussi généreuse étaient particulièrement rares tout comme les blondes, cette région étant plus habituée aux elfes brunes. Ses cheveux descendant jusqu’à la taille étaient plutôt typique par contre.

-Tihoi… Ça devrait aller, jeune humaine. Ces marchandises sont très lourdes vous savez…
-Ne vous en faites pas, j’ai une certaine habitude pour ces choses là.

Les yeux bleus cristallins de l’humaine finirent de convaincre l’elfe qui n’aurait pas accepté en d’autres circonstances.

-Si vous le dites. Déposez tout le chargement derrière mon étal.
-Comme il vous plaira.

Elle déposa ses affaires dans un coin de l’étal avant de commencer à déplacer les caisses en bois qui traînaient devant ce même étal avec une efficacité qui étonna l’elfe. Ce dernier en profita pour détailler sa nouvelle aide en se disant qu’au vu de la blancheur de sa peau, elle n’était pas de la région.

-Vous n’avez pas l’air d’être aussi forte à première vue. C’est rare de nos tiam les érudits qui savent se servir de leurs dix doigts.
-Je vous en remercie. Mes études ne m’ont jamais dispensée des travaux du domaine.
-Je comprends… Ah ! Je me rends compte que j’ai oublié de vous demander votre nom.
-Je me prénomme Eltanin.
-Ce n’est pas courant par ici, en même temps vous êtes humaine. C’est bien normal.
-Je suis née et j’ai été élevée très loin d’ici.
-J’imagine bien… D’ailleurs vous parlez notre langue à la perfection.
-J’ai vécu toute ma vie sur le domaine d’un seigneur elfe.
-Ah ! C’est donc ça. Cela explique tout. Et de quel… faites attention avec ça ! C’est une barrique d’eau, c’est très lourd.
-Ne vous en faites pas…

Eltanin attrapa son bâton et le remua en direction de la barrique tout en marmonnant quelques paroles incompréhensibles pour les profanes. Cela ne sembla n’avoir eu aucun effet à première vue mais après qu’elle eut reposé son bâton, elle souleva la barrique sans la moindre difficulté sous les yeux ébahis de l’elfe et de quelques autres quidams qui avaient remarqué son manège.

-Comment avez-vous fait ? Je veux bien croire que puissiez soulever quelques caisses mais là… Seul un rude gaillard aurait pu s’occuper de cette barrique.
-Hi hi, merci. Un peu de magie peut aider dans ce genre de situation, vous savez.
-Vous êtes une mage… J’en aie la chance, moi. Vos confrères font payer leurs services à des tarifs extravagants et ils n’ont cure des problèmes du quotidien.
-Sûrement, je n’en fréquente que bien rarement.

Eltanin termina peu après sa tâche pour le plus grand plaisir de l’elfe qui l’invita à prendre un peu de repos bien mérité.

-Je sais que nous n’avons pas convenu de récompense pour votre aide mais vous m’avez été d’une grande aide. Et puis il faut bien rémunérer les mages pour leur aide sinon vous finirez comme des miséreux, hé hé. Tenez.

Il tendit à l’humaine une shana qu’elle accepta avec beaucoup de gratitude.

-Merci, c’est très généreux de votre part.
-Ce n’est rien.
-Puis-je vous demander quelque chose ?
-Quoi donc ?
-Comment se fait-il que vous n’ayez personne pour vous aider ?
-Oh ça… et bien mon apprenti qui est mon arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils est malade.
-Dans ce cas, vous devriez…
-Ta ta ta ! C’est votre récompense et puis l’argent n’est pas un problème. Il faut juste qu’il se repose comme l’a dit le médecin.

Le vieil elfe afficha subitement une mine des plus fières et il semblait résolu à ne pas céder sur ce point.

-Dans ce cas, je vous souhaite qu’il se rétablisse promptement et je vais prendre congé de vous.
-Merci à vous. Passez un bon ti.
-Pareillement.

Eltanin reprit ses affaires et elle se dirigea vers l’auberge en se disant que ses compagnons de route seront sûrement tous rassemblés pour le déjeuner. Elle était fière de ce qu’elle avait accomplie ce dan.

* * *

Un autre membre de ce singulier groupe de voyageurs était une autre humaine qui s’était levée avant le coucher de la Mona afin de l’honorer en lui offrant sa première prière du dan. Étant donné que Sonse se levait particulièrement tôt en cette période de l’iad, elle décida de profiter de son excédent de temps libre après son temps de vénération pour se lancer dans la rédaction d’une lettre comme elle le pouvait dans la minuscule chambre d’auberge qu’elle occupait. Elle fit de son mieux pour avoir une écriture lisible sans pour autant risquer de tâcher sa robe de prêtresse de l’ordre sacré de la Mona d’argent avec de l’encre. Une fois la missive terminée, elle la lut d’une voix douce.

-Grand prêtre Xam de Kadegy, je suis ravie de vous annoncer que mon périple se déroule sans ennuis majeur et que j’ai eu régulièrement l’occasion de mettre à profit vos enseignements concernant les soins à prodiguer aux souffrants. Présentement, je suis à Chemit, dans le duché d’Igirio. C’est une petite ville au sein de Ganidohoam et je puis vous assurer que la région est aussi plaisante que ce qu’en dit la rumeur. De plus, je voyage avec quatre autres individus pour ma propre sécurité, à savoir, trois humains dont une mage et un orque, un guerrier. Je vous apporterai davantage de nouvelles lors d’un prochain arrêt.

Elle souffla sur le parchemin afin de faire sécher l’encre et elle l’enroula avant de l’attacher avec une cordelette de lin, satisfaite du résultat.

-Plus qu’à trouver un pigeonnier…

Elle déposa sa missive dans sa besace et elle en sortit quelques affaires de toilette avant de quitter sa chambre pour aller voir l’aubergiste au saut du lit et elle lui demanda la préparation d’un bain. D’ordinaire, il aurait refusé tout net mais lorsqu’il vit une jeune humaine d’une vingtaine d’iado tout au plus à la chevelure rousse flamboyante attachée en une longue tresse, il fut décontenancé. Ses grands yeux couleur or et sa voix douce comme le miel achevèrent sa volonté et il céda. Elle paya le prix de ce service et aida même l’aubergiste afin de pouvoir profiter au plus vite de son moment de détente. Elle en profita pour prendre avec elle deux pommes comme repas.

Une fois son baquet remplis, elle s’enferma dans la salle de bain avant de verser un peu de parfum dans l’eau. Elle se déshabilla avant d’entrer dans le baquet et elle profita de l’eau chaude pour se relaxer tout en petit-déjeunant et méditant sur l’avenir. Une fois ses ablutions terminées, elle se sécha avec un linge mis à disposition et une fois rhabillée, elle prit un moment pour refaire sa tresse de prêtresse et pour se maquiller, s’offrant des lèvres rouges. Une habitude peu orthodoxe pour une prêtresse mais qui lui seyait particulièrement bien. D’autant plus avec sa robe qui laissait chaque courbe de son corps être apprécié à sa juste valeur.

Dès qu’elle eut terminé sa toilette, elle alla s’enfermer dans sa chambre afin de pouvoir travailler sa magie sacrée de l’école des soins à l’aide du grimoire contenu dans sa besace. C’est au cours de l’un de ses exercices qu’elle entendit quelqu’un frapper à sa porte.

-Par Arun, qui est-ce ?
-C’est moi ! Ioanes !

Elle ferma son grimoire et le laissa négligemment sur son lit avant d’ouvrir sa porte sur un vieillard humain à la longue barbe grisâtre, blanchie par endroit, et qui portait une robe noire ample graisseuse accompagnée d’une odeur forte qui ferait passer ledit Ioanes pour la charrette d’un ramasseur de crotte.

-Pilunde, che suis heureux de fous troufer. Ch’ai bessoin que fous me rendiez un petit serfice.

La jeune humaine aurait été indisposée par l’odeur et l’haleine de son interlocuteur si elle n’avait pas l’habitude de voyager avec ce dernier depuis quelques temps déjà.

-De quoi as-tu besoin ?
-Foyez-vous, che suis allé chercher une mission qui nous mènerait dans une noufelle contrée et che suis tombé là-dessus.

Il tendit un morceau de parchemin à Pilunde sur lequel était noté diverses informations.

-Malheureussement, Eltanin n’est décha plus là alors che me tourne fers fous. À ce propos, ch’ai compris que cela concernait une compagnie commerciale et une destination lointaine mais ma maîtrisse de l’elfique laisse bien trop à déssirer pour safoir de quoi il retourne dans les détails.
-Très bien, je vais te le traduire… Nous, compagnie Mesaluo, recherchons une troupe de mercenaires pour… Hum… Escorter une troupe de travailleurs vers le duché de Marsty. Si vous êtes intéressé, veuillez vous présenter à notre comptoir situé sur la place du marché dans le quartier des roses. voilà, c’est tout.
-Ar ! Très bien. Ça nous arranche. Une bonne paie et l’occassion de partir touchours plus loin.
-Certes.
-Pourriez-fous m’accompagner ? Ch’ai peur de ne poufoir communiquer correctement afec notre futur employeur.
-D’accord. Je prend quelques affaires et je te suis.

Pilunde rangea son grimoire dans sa besace avant de la prendre et elle vérifia si son bâton était toujours à sa place avant d’emboîter le pas au vieil humain malodorant. Ils se rendirent au bâtiment indiqué par le morceau de parchemin, celui-ci n’avait rien de bien particulier en dehors de son enseigne mais c’était tout. Ioanes toqua à la porte et vit rapidement un elfe lui ouvrir la porte.

-Tihoi, cher ami…

L’elfe reçut instantanément un déluge d’effluves immondes qui lui firent avoir un haut-le-cœur ce qui l’amena à se pincer le nez dans un réflexe d’auto-conservation.

-…Nous sommes fenus répondre à fotre demande de mercenaires que foici.

Devant l’absence de réponse de l’elfe, Pilunde fit une traduction rapide en ajoutant quelques formules de politesse. Leur interlocuteur leur fit alors signe de rentrer à sa suite et il alla s’installer derrière une table sur laquelle reposait divers parchemins et livres couverts d’inscriptions et de nombres sans signification claire. L’elfe s’adressait à Ioanes en elfique tandis que l’humain lui répondait dans sa propre langue mais avec son accent si particulier. Pilunde assurait l’interprétariat entre les deux avec plus ou moins de fiabilité.

-J’imagine que vous voulez en savoir plus sur l’offre inscrite sur le parchemin.
-Ar, oui. C’est tout-à-fait cela. Mes compagnons et moi-même sommes à la recherche d’un bon trafail.
-Bien. Vous devez comprendre que nous recherchons des compétents en… Discrétion. Il s’agit d’une tâche qu’il faut mener à bien sans attirer la moindre attention.
-Oui, cela nous correspond bien. Nous sommes la discrétion incarnée. Dites m’en plus à ce propos.
-L’un de nos comptoirs dans le duché de Marsty manque de main-d’œuvre pour assurer les récoltes dans les… Champs et les vergers. Je crois que c’est ça.
-Che ne fois aucun problème là-dedans. Dites nous simplement d’où nous defons partir et où nous defons aller.

L’elfe prit un air bien plus sérieux subitement et il reprit en faisant bien attention aux mots employés.

-C’est justement là que vous devez faire preuve de discrétion. Nous manquons de main-d’œuvre et vous allez devoir les “recruter” par vous-même.
-Che comprends mieux fotre embarras. Ça ne defrait pas poser de problème si la récompense est à la hauteur.
-Vous avez pour tâche de “recruter” une vingtaine de… Volontaires et de les amener à l’un de nos confrères non loin du croisement avec la voie royale en direction du duché de Marsty. Vous recevrez deux shanao par membre de votre troupe et un éventuel supplément en fonction de la qualité des volontaires.
-C’est une offre des plus chénéreusses. Fotre embarras doit être bien grand et nous sommes prêts à fous en soulacher.
-C’est parfait dans ce cas. Présentez-vous à notre elfe. Il ne vous ratera pas, ne vous en faites pas.
-Nous afons donc un accord.

Ioanes tenta de serrer la main à son interlocuteur pour sceller leur accord mais celui-ci, ne souhaitant pas toucher l’équivalent humanoïde d’une fosse à purin, se contenta d’un signe de la main.

-Je m’excuse de cette impolitesse mais je dois couvrir une bien terrible affliction.
-Ar ! Je connais bien ça. Foyez-fous, che suis médecin depuis de nombreusses iado décha. Puis-che fous ausculter ?
-Ça ira, nous avons notre propre médecin. Je vous prie de bien vouloir vous en aller maintenant que nous sommes en affaires.
-Très bien, che fous souhaite un bon ti.
-Pareillement.

Pilunde et Ioanes quittèrent le comptoir et marchèrent quelques pas au sein du marché tout en discutant de leurs impressions sur leur nouvel employeur.

-Ar ! Che fiens de me rendre compte que ch’ai oublié de lui demander quel chenre de “folontaires” ils recherchent.
-Au vu des coutumes de cette partie du royaume de Forishny, je dirais qu’il espère des “volontaires” demi-elfes.
-Fous en êtes sûre ?
-Dans la moitié Sud de ce royaume dans laquelle nous nous trouvons, les demi-elfes sont au mieux mis à l’écart et leur réduction en esclavage y est parfaitement acceptée.
-Très bien. Ce sont en effet des “folontaires” de choix dans ce cas. D’ailleurs, l’empire ne condamne-t-il pas l’esclavache ? Y compris celui des demi-elfes ?
-Si, bien sûr mais l’autorité de l’empire ne peut s’exercer si loin de la capitale impériale sans l’appui des seigneurs locaux.
-Che comprends mieux. Ch’imachine que ça ferait maufais chenre d’aller lui demander ces petites précissions… Tant pis.
-Certes.
-Nous defrions rentrer à l’auberche le temps que les autres refiennent.
-Nous leur présenterons ce travail lors du repas.

* * *

Nikolas, Ornak, Eltanin, Ioanes et Pilunde partageaient un repas au rez-de-chaussée de leur auberge. Le vieil humain avait exposé la mission de la compagnie Mesaluo au groupe et cela avait créé quelques remous.

-C’est hors de question que nous participions à la traite d’esclaves !
-Du calme, Eltanin. C’est une activité autorissée par ici.
-Ce n’est pas la question.
-Et tu sais au moins comment il compte nous payer ? Parce que son gars au milieu des bois…
-Mais nous n’allons pas commettre un acte aussi cruel !

Eltanin ne semblait pas vouloir céder sur quoi que ce soit, l’idée même la révulsant au plus haut point.

-Che fous pris de fous calmer, Eltanin. C’est en effet quelque chosse de particulier mais de très bien rémunéré.
-Il est cruel de priver qui que ce soit de sa liberté par avarice, Ioanes. N’es-tu pas d’accord, Pilunde ?
-Je suis une prêtresse d’Arun qui assure la course inexorable de Sonse et de la Mona dans nos cieux. Je n’ai pas à juger du comportement des elfes, seulement à leur assurer les faveurs d’Arun.
-Oh, Eltanin, calme-toi. Ce ne seront pas vraiment des esclaves. il suffit de les “convaincre“.
-C’est des faibles comme tous les elfes. Ils sont pas libre parce qu’ils sont pas fort.
-Il est hors de question que je participe à une telle monstruosité. Si vous comptez vous lancer dans une telle entreprise, ce sera sans moi et je vous ferai mes adieux !

Elle y mettait tant de virulence qu’elle finit par attirer l’attention de quelques autres personnes qui mangeaient sans forcément disposer d’autre distraction. Son opposition fut telle qu’elle agit comme un électrochoc qui avait refroidi les ardeurs de tout le groupe. Chacun découvrit à quel point l’idée même de se lancer dans une telle entreprise révulsait la mage.

-Ch’ai bien compris, Eltanin, comme tout le monde ici. Nous n’allons pas nous lancer dans cette affaire.
-Quoi ?
-J’en suis bien heureuse.
-Et la récompense, bordel ?
-Nous avons besoin d’argent.
-Nous allons defoir troufer un autre moyen. Nous n’allons tout de même pas laisser Eltanin derrière nous pour si peu ?
-Si peu ? C’est une sacrée somme quand même ! Et ça fait à peine trois monaso qu’on la connait.
-C’est déchà très long.
-J’abandonne… Après, c’est sûrement leur gars dans les bois qui doit avoir l’argent. On pourrait aller le lui soutirer. Ça ne devrait pas gêner notre mage, cette fois.
-C’est un esclavagiste. Il n’aurait que ce qu’il mérite.
-C’est parfait dans ce cas. Allons nous occuper de lui.
-Gak !
-Je ne voudrais pas interrompre vos élans guerriers mais je ne suis pas bien sûre que s’attaquer à une compagnie dont nous ne savons rien soit une bonne idée.

La remarque de Pilunde eut l’effet d’une douche froide, ou son équivalent moins hygiénique pour quelqu’un comme Ioanes. Elle avait soulevé un point qui n’était pas à prendre à la légère et qui pouvait les mener tout droit à la potence ou tout autre équivalent local.

-Fous afez raisson, Pilunde…
-Du coup, on fait quoi ? Car nous en sommes toujours au même point.
-Au pire, partons au hasard.
-C’est à dire ?
-N’attendons pas d’obtenir une quelconque requête pour aller quelque part.
-Fous sukchérez de prendre un trafail en fonction de notre destination si che comprends bien, Eltanin ?
-Exact.
-Quelqu’un a une idée ?
-Le Nord.
-Au Nord, Ornak ?
-Gak.
-Y a quoi au Nord ? Pilunde ? Eltanin ?

Les deux humaines prirent toutes deux un air concentré montrant qu’elles cherchaient dans leur mémoire afin de trouver la réponse.

-Il me semble qu’il y a deux ou trois comtés avant le duché de Fastia. Au delà, c’est l’archipel du duché d’Isony si je me souviens bien.
-Je ne connais pas bien cette région du royaume, je ne peux donc qu’abonder dans le sens d’Eltanin. Néanmoins, je peux être plus affirmative sur les îles sacrées d’Isony.
-Pourquoi pas.

Cette nouvelle proposition ne créa aucun remous mais ne suscita pas pour autant d’enthousiasme. En réalité, le repas était non loin de sa fin sans qu’un plan de route n’ait été décidé. C’est alors que Pilunde fit une remarque intéressante.

-Dans les îles sacrées d’Isony, il est de coutume d’offrir divers biens aux divins. Il est courant qu’ils viennent de loin et qu’ils soient réalisés avec beaucoup d’attention.
-Tu veux dire qu’on peut revendre des babioles sans valeur contre de l’argent à des naïfs seulement parce qu’elles ont une bonne tête ?
-C’est à peu près ça, Nikolas. Je te défends tout de même d’appeler ces pieuses âmes des naïfs.
-Foilà qui ressemble à une idée !
-Je suis guerrier, pas marchand.
-Nous croisserons sûrement de paufres marauds sur notre route, Ornak. N’ais aucune crainte.
-Gak.
-Ce plan confient à fous tous ?

Personne n’émit la moindre objection car cette idée en valait bien une autre au fond.

-Nous irons faire le tour des échoppes après le repas.
-Je pense vous retrouver à l’auberge plus tard.
-Tu as quelque chosse de préfu, Nikolas ?
-Je vais marcher un peu pour… Digérer.
-Che comprends. C’est important, tu feux peut-être un petit quelque chosse pour ça ?
-Euh… Non, ça ira.
-Quelqu’un d’autre a un soucis ?

Personne d’autre n’avait de problème à soulever et le repas put se terminer tranquillement.

* * *

À l’exception de Nikolas, tout le groupe déambulait sur une place de marché mais certainement pas dans le quartier des roses afin d’éviter d’attirer l’attention de la compagnie vis à vis de laquelle ils avaient rompus leur accord sans l’en avoir informé pour le moment et sans en avoir l’attention par ailleurs. Ils regardèrent chaque étal en espérant trouver quelque chose d’intéressant, demandant son avis à la prêtresse. Ils finirent par trouver un marchand de statuettes de bois sculptées avec beaucoup de finesse montrant une certaine maîtrise de cet art.

-C’est exactement le genre de chose qui est appréciée dans les îles sacrées d’Isony.
-Parfait. Tihoi cher elfe, pourriez-fous me montrer ce que fous afez à proposer ?

L’elfe connaissait juste assez bien la langue humaine pour commercer mais l’accent à couper au couteau du vieillard le rendit confus et Pilunde fit la traduction lorsqu’un silence gênant s’installa. Le marchand leur proposa alors diverses statuettes. Il eut la chance que le vent entraînait l’odeur de son interlocuteur loin de son nez.

-Il dit qu’elles ont été faites par un sculpteur aveugle vivant dans les collines au bout de la vallée. Elles sont toutes issues d’un arbre fruitier d’où leur odeur… Différente…
-Particulière. Ce serait plutôt ce mot là.
-Merci, Eltanin.
-Che fois. N’aurait-il pas quelque chosse qui soit plus en lien afec notre destination ?

Pilunde traduisit la demande à l’elfe dont le regard s’illumina subitement. Il fouilla davantage sous une pile de marchandises et en ressortit une série de treize nouvelles statuettes bien étranges cette fois-ci. Il les présenta avec assurance et fierté.

-Il dit qu’il s’agit de la plus belle création de son sculpteur. Qu’il s’est… Hum…
-Qu’il s’est arraché les yeux de désespoir voyant qu’il avait réalisé un chef-d’œuvre qu’il ne pourrait jamais surpasser. Il ne pouvait plus les regarder tant elles lui semblaient parfaites.
-C’est bien mais ça ne nous dit ce qu’est c’est censé représenter.
-C’est une représentation des treize seigneurs démons de l’Elad.
-Merci Eltanin et toi aussi, Pilunde. D’ailleurs, ne dois-tu pas prûler son étal ou quelque chosse du chenre ?
-Nous ne sommes pas si… Brutaux au sein de mon ordre. Nous considérons plutôt les seigneurs démons comme les incarnations physiques de nos vices et donc comme tout aussi légitime à exister que les divins.
-C’est rassurant d’une certaine manière mais fous ne les compattez pas ?
-Seulement s’ils mettent en danger d’autres individus.
-Che vois. Demande lui son prix. Enfin, si nous ne risquons pas de proplème à les transporter, éfidemment.
-Il en veut douze shanao.

Ioanes manqua de s’étrangler en entendant le prix demandé. Ornak montait intérieurement dans les tours car il avait peu de patience pour les subtilités du marchandage. Eltanin, quant à elle, sentit un frisson lui parcourir le dos.

-Serait-il possible pour lui de nous faire un rapais ? Nous ne sommes pas si archentés que ça.
-Je vais voir ce que je peux faire.

L’elfe n’eut pas besoin de comprendre son interlocuteur pour savoir qu’il voulait négocier à la baisse et c’était bien normal. Il avait surévalué les statuettes à dessein ainsi il était prêt à faire un “geste” pour maintenir de bonnes relations, surtout avec une représentante d’un ordre religieux. Cette dernière s’apprêtait à avoir recours à une méthode de négociation peu orthodoxe de son côté. Elle délassa le haut de sa robe de prêtresse et l’ajusta de manière à mettre en valeur ses épaules et sa poitrine. Elle ressemblait davantage à une fille de joie présentement et seuls l’emblème de la Mona d’argent sur sa robe et sa longue tresse rousse rappelaient son statut.

Elle se retourna en direction du marchand et se pencha dans sa direction, lui offrant une vue particulièrement plaisante sur ses attributs féminins. Elle lui demanda en elfique s’il pouvait lui accorder un rabais d’une particulièrement douce et mielleuse voix au nom de l’aide qu’il apporterait à son ordre et, surtout, à elle-même. Il sentit son sang s’échauffer et même “descendre“. Il s’apprêtait à répondre lorsque la prêtresse renchérit en lui murmurant à l’oreille tout lui effleurant la main du bout des doigts. Pour ses compagnons, cette scène était particulièrement gênante bien que ça ne soit pas la première fois qu’ils y assistaient. Cela dura encore quelques instants avant qu’elle ne tourne la tête en direction de Ioanes.

-Il consent à nous les céder pour quatre shanao.
-Hum… Ma foi, c’est une somme mais nous defrions poufoir être largment gagnants, non ?
-Oh, oui.

Elle répondit en restant dans ce rôle de séductrice ce qui eut le mérite d’avoir de l’effet sur le marchand.

-Che fais payer dans ce cas. Et dis lui que che le troufe bien aimable.

Pilunde le remercia en jouant toujours plus sur le registre de la femme fatale ce qui le fit céder les statuettes sans même vérifier que le compte y était. Ornak rangea l’achat dans son sac et le groupe prit le chemin de l’auberge dès que la prêtresse eut finit de réajuster sa robe de façon convenable. Elle ne put s’empêcher d’achever l’elfe avec un baiser de la main.

* * *

Nikolas attendait déjà le reste du groupe en sirotant tranquillement une bière. Il attendit que tout le monde s’installa avant de lâcher le bord de sa chope.

-Alors ? Vous avez quelque chose d’intéressant ?
-Oui. Nous afons acheté des statuettes à un elfe tout à fait charmant. Montre-lui, Ornak.

L’orque déposa sans délicatesse les statuettes sur la table avant de grogner pour obtenir de la bière de la part de l’aubergiste. Lorsque Pilunde posa de nouveau ses yeux d’or sur ces magnifiques œuvres, elle eut une terrible sensation qui lui traversa le corps et elle commença à penser que les statuettes étaient probablement maudites mais elle préféra garder cette supposition pour elle. Elle n’avait aucun élément pour étayer une telle affirmation et elle ne voulait pas non plus passer pour une idiote après en avoir recommandé l’acquisition. Elle se dit qu’il valait mieux ne pas les toucher et elle en détourna le regard comme précaution supplémentaire.

-Et ça vaut combien, tout ça ?
-Nous afons dépensé quatre shanao mais che t’afoue que che ne sais pas ekssactement compien nous pourrions en retirer. Hum… Pilunde, pourrais-tu me faire une estimation ?
-Hum… Oui… Je dirais entre une et deux shanao par statuette. Peut-être trois.

La nouvelle laissa sans voix toute son audience dans un premier temps et dans un second l’expression de tout le monde changea.

-Ça c’est une somme ! C’est bien plus que ce que proposaient les autres de la compagnie machin.
-Certes. À ce propos, che pense qu’il serait préférable que nous partions au lever de Sonse après une bonne nash de repos.

Tous les autres approuvèrent, comprenant qu’il valait mieux partir avant qu’ils ne finissent molestés dans une ruelle sombre pour ne pas avoir rempli leurs engagements. Ils profitèrent alors de la fin du dan pour se reposer, Pilunde ainsi qu’Eltanin firent quelques provisions pour le départ et Nikolas profita de la nash pour réaliser une nouvelle maraude nocturne avant d’aller dormir.

Le dan suivant, ils se réveillèrent à l’aube et prirent un bon petit-déjeuner avant de partir plein Nord en direction de Fastia.

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